Charles Ailleret

officier général français

Charles Ailleret, né le à Gassicourt (Seine-et-Oise) et mort le dans un accident d'avion à La Réunion, est un général de l'Armée française, ancien résistant puis déporté pendant la Seconde Guerre mondiale, chef d’État-Major des armées de 1962 à 1968 et par ailleurs connu pour s'être opposé au putsch des généraux en Algérie en avril 1961 alors qu'il commandait la zone du Nord-Est constantinois.

Charles Ailleret
Charles Ailleret en 1966
Fonction
Chef d'état-major des armées
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Allégeance
Formation
Activités
Militaire, résistantVoir et modifier les données sur Wikidata
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Arme
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Biographie

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Il entre à l’École polytechnique en 1926 et sort dans l’artillerie en 1928. En 1942, il rejoint l’O.R.A. (Organisation de résistance de l'Armée) dont il devient le commandant pour la zone Nord. En juin 1944, il est arrêté, torturé, et déporté le 15 août 1944 depuis la gare de Pantin vers le camp de Buchenwald (Dora-Mittelbau), d’où il revient en 1945[2].

Promu colonel en 1947, il commande la 43e demi-brigade de parachutistes. En 1951, il prend le commandement des armes spéciales de l’Armée de terre. Il fait partie, comme adjoint du général Buchalet puis responsable des applications militaires au CEA, du cercle fermé qui mènera la recherche pour concevoir une arme nucléaire : il est, en 1958, commandant interarmées des armes spéciales et dirige les opérations conduisant, le , à l’explosion de la première bombe A française à Reggane, au Sahara.

En , commandant la zone Nord-Est Constantinois, il s’oppose au putsch des généraux d’Alger[3]. En , il prend les fonctions de commandant supérieur interarmées en Algérie.

En 1962, il est promu général d’armée. C'est lui qui publie l’ordre du jour no 11 du annonçant le cessez-le-feu en Algérie[4],[5]. Il s'oppose à l'OAS, en , lors de la bataille de Bab El Oued et la fusillade de la rue d'Isly[6], puis il participe, avec Christian Fouchet, haut-commissaire en Algérie, à l'autorité de transition au moment de l'indépendance[7].

Il est nommé chef d’État-Major des armées, le .

Il organise le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN en 1966[8] et met en place la stratégie établie par le général de Gaulle d’une défense nucléaire française « tous azimuts »[9],[10],[11].

Le , après une tournée d'inspection dans l'océan Indien, il trouve la mort, avec sa femme et sa fille ainsi que douze autres personnes, dans un accident d'avion[12]. En l'absence de visibilité, le DC-6 du GLAM — qui devait le ramener en France via Djibouti — prend une mauvaise direction peu après son décollage de Saint-Denis de La Réunion et s'écrase contre une colline[13],[14],[15].

Ses obsèques se déroulent le aux Invalides en présence du général de Gaulle et sont retransmises à la télévision[13]. Charles Ailleret et sa famille sont enterrés à Ver-sur-Mer, en Normandie[13].

Parenté

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Il est le frère de Pierre Ailleret, un des chercheurs à l'origine du programme électronucléaire civil français[14].

Décorations

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Charles Ailleret est récipiendaire de multiples décorations françaises et étrangères, dont notamment :

Publications

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  • L’aventure atomique française – Comment naquit la force de frappe, éd. Grasset, Paris, 1968, 404 p.
  • Général du contingent – En Algérie, 1960-1962 (préface de Jean Daniel), éd. Grasset, Paris, 1998, 392 p.

Notes et références

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  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. Voir le site de l'Association française Buchenwald, Dora et Kommandos, Charles Ailleret
  3. Jean Lacouture, Charles de Gaulle – Le souverain 1959-1970, t. III, éd. du Seuil, (ISBN 2-02-009393-6), p.162.
  4. Lacouture 1986, p. 239.
  5. « Le cessez-le-feu qui vient d’intervenir met fin à plus de sept années de combats au cours desquelles notre armée avait la mission de s’opposer aux actes de force d’un adversaire souvent exalté mais toujours courageux. Elle a combattu les bandes armées des djebels. Elle les a réduites à de petits groupes acculés à la défensive. Elle a tenu à distance les forces rebelles de l’extérieur. Elle a étouffé la menace d’une guérilla généralisée. Ainsi ont été assurées les conditions militaires nécessaires à la solution d’un très grave problème politique. La mission est donc remplie. L’Armée peut être fière des succès remportés par ses armes, de la vaillance et du sens du devoir déployés par ses soldats, réguliers et supplétifs, de son œuvre d’aide aux populations si durement éprouvées par les événements. Son rôle, ici n’est pas terminé. Elle doit, par sa présence et, si cela est nécessaire par son action, contribuer à empêcher que le désordre l’emporte quels que soient ceux qui tenteraient de le déchaîner de nouveau. Aujourd’hui comme hier, dans la paix comme dans les combats, l’Armée française reste fidèle à la tradition du Devoir. »
  6. Lacouture 1986, p. 262-263.
  7. Lacouture 1986, p. 265-266.
  8. Lacouture 1986, p. 476-477.
  9. Lacouture 1986, p. 457, 461 et 476-483.
  10. Expression citée dans le numéro de décembre 1967 de la Revue Défense nationale.
  11. « Les vues exprimées par le général Ailleret n’annonçaient pas une innovation de doctrine », dans Le Monde diplomatique, janvier 1968.
  12. Sur les seize passagers et membres d'équipage, une seule personne — une convoyeuse de l'air —, survécut.
  13. a b et c Lionel Taccoen, Le Pari nucléaire français : histoire politique des décisions cruciales, Paris, L'Harmattan, , 208 p. (ISBN 978-2-7475-3884-8, présentation en ligne), p. 44.
  14. a et b Duc de Brissac, En d'autres temps – 1900-1939, Paris,  éd. Grasset, 1972 (rééd. 2003) (ISBN 978-2-246-79850-7) [lire en ligne].
  15. Jacques Moulin, « L'accident d'un DC-6 militaire qui entraîna la mort du général Ailleret », sur avions-de-la-guerre-d-algerie.over-blog.com, Les avions de la guerre d'Algérie, (consulté le ).
  16. « Le général Charles Ailleret (1926) », sur La Jaune et La Rouge (consulté le )


Liens externes

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