Khartoum

capitale du Soudan

Khartoum, en arabe : الخرطوم (al-Khurṭūm?), est la capitale du Soudan. Elle est située au confluent du Nil Blanc (venant du Soudan du Sud) et du Nil Bleu (venant d'Éthiopie).

Khartoum
الخرطوم (ar)
Khartoum
Khartoum
Administration
Pays Drapeau du Soudan Soudan
État Khartoum
Démographie
Gentilé Khartoumais[1]
Population 2 090 000 hab. (2005)
Population de l'agglomération 7 155 000 hab. (2023)
Densité 6 940 hab./km2
Géographie
Coordonnées 15° 38′ 00″ nord, 32° 32′ 00″ est
Altitude 382 m
Superficie de l'agglomération 103 100 ha = 1 031 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Soudan
Voir sur la carte administrative du Soudan
Khartoum

La ville elle-même compte plus de deux millions d'habitants ; avec les districts environnants d'Omdourman à l'ouest et de Bahri au nord, elle constitue une agglomération d'au moins sept millions d'habitants en 2023[2], la plus grande du pays.

Histoire

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Khartoum en 1888

La ville est fondée en 1821 par les troupes de Méhémet Ali, pour bénéficier d'une position jugée stratégique sur la route des caravanes entre Égypte et Éthiopie, au nord de l'ancienne cité de Soba[3].

Les Britanniques prennent contrôle de la ville à l'issue de la guerre anglo-égyptienne de 1882. En 1884-1885, la ville est assiégée pendant neuf mois par les troupes de l'insurrection mahdiste, qui s'en emparèrent et massacrent les troupes anglo-égyptiennes, commandées par le général Gordon, qui contrôlaient alors le Soudan. En 1898, les Britanniques parviennent à reprendre la ville[4].

Sévèrement touchée par les aléas de la guerre durant ces années, la ville est entièrement reconstruite selon les plans d'un architecte britannique et devient la capitale du condominum anglo-égyptien, puis du Soudan à partir de l'indépendance de 1956.

En 1973, des terroristes palestiniens du groupe Septembre noir attaquent l'ambassade saoudienne et tuent deux diplomates américains et un belge.

 
Khartoum, coucher de soleil
Félix Ziem, 1885-1890
Petit Palais, Paris

À la suite des attentats du 7 août 1998 contre les ambassades américaines à Nairobi (Kenya) et Dar es Salaam (Tanzanie), attentats imputés à Oussama ben Laden et Al-Qaïda, les États-Unis d'Amérique, en représailles, bombardent, le 20 août suivant, une usine de produits pharmaceutiques située à Khartoum (outre les frappes visant des camps en Afghanistan).

Le , après le coup d'État qui renverse Omar el-Bechir, l'armée tue plus d'une centaine de manifestants qui protestaient contre le nouveau régime[5].

Au moins 23 personnes sont tuées et plus de 130 sont blessées dans l'incendie d'une usine au nord de la ville, en [6].

Géographie

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Vue par satellite de Khartoum
 
Plage sur le Nil à Khartoum

Khartoum est située au centre-est du pays et au confluent du Nil Bleu et du Nil Blanc. Omdurman se trouve au nord-nord-ouest de la capitale, sur la rive gauche du Nil Blanc, et Bahri au nord. La position de cette dernière lui fait border les deux cours d'eau, à l'égal de Khartoum. L'île de Tuti est visible au centre du confluent, entre les trois villes.

Khartoum bénéficie d'un climat aride à longue saison sèche « hivernale », typique de la zone saharo-sahélienne qui marque la transition progressive entre le Sahara, espace aride, et le Sahel, espace semi-aride. Le climat y est extrêmement sec pendant une bonne partie de l'année avec près de neuf mois où les précipitations moyennes sont inférieures ou égales à 5 mm. La très longue saison sèche est elle-même subdivisée en une saison très sèche et chaude qui dure de novembre à mars et en une saison sèche et très chaude qui dure d'avril à juin. Pendant cette partie de l'année, les alizés continentaux, chauds et secs, associés au régime anticyclonique, venus des déserts, balayent la région, notamment l'harmattan (vent de secteur nord ou nord-est) : le ciel est parfaitement dégagé, le temps est clair, stable, très sec, et l'inhibition pluviométrique y est totale. La saison des pluies, très brève et irrégulière, dure environ un mois et le maximum pluviométrique est atteint en août avec près de 75 mm. En revanche, la saison des pluies résulte d'un changement du régime des vents : la région est alors soumise au régime dépressionnaire associé à la remontée vers le nord de la zone de convergence intertropicale. Les précipitations moyennes annuelles sont très faibles avec seulement 162 mm d'eau. On enregistre en moyenne six jours par an avec 10 mm ou plus et dix-neuf jours par an avec 1 mm ou plus de précipitations[7]. Les températures les plus élevées se rencontrent à deux périodes de l'année : la première à la fin de la saison sèche, où les températures moyennes maximales dépassent constamment 40 °C d'avril à juin et la seconde au tout début de la saison sèche où les températures moyennes maximales dépassent 39 °C pendant les mois de septembre et d'octobre. Cependant, des pics à 40 °C ou plus sont susceptibles de se produire entre fin février et fin novembre. On enregistre, par an, jusqu'à 170 jours par an où le mercure atteint ou dépasse la barre des 40 °C. Ces deux maximums thermiques s'expliquent par le fait que dans cette zone, le soleil atteint son zénith à deux périodes bien différentes. Les températures moyennes maximales restent supérieures à 30 °C pendant les mois les moins chauds. Khartoum est l'une des grandes villes les plus chaudes du monde, avec une températures moyenne journalière annuelle de près de 30 °C. C'est aussi une des grandes villes les plus ensoleillées au monde, avec une durée moyenne annuelle d'ensoleillement tournant autour de 3 700 heures.

Relevé météorologique de Khartoum (période 1961-1990)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 15,6 17 20,5 23,6 27,1 27,3 25,9 25,3 26 25,5 21 17,1 22,7
Température moyenne (°C) 23,2 25 28,7 31,9 34,5 34,3 32,1 31,5 32,5 32,4 28,1 25,5 29,9
Température maximale moyenne (°C) 30,8 33 36,8 40,1 41,9 41,3 38,4 37,3 39,1 39,3 35,2 31,8 37,1
Précipitations (mm) 0 0 0 0,4 4 5,4 46,3 75,2 25,4 4,8 0,7 0 162,2
Nombre de jours avec précipitations 0 0 0 0,5 1 1 5 7 3 1 0,5 0 19
Source : Le climat à Khartoum (en °C et mm, moyennes mensuelles) climate-charts.com Records de température (en °C) Weatherbase


Culture

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Le musée national du Soudan conserve une partie des fresques de la cathédrale de Faras qui ont été sauvées de 1961 à 1964 dans le cadre d'une mission de l'UNESCO pour le sauvetage des temples de Nubie des eaux du lac Nasser, par l'équipe d'archéologues polonais de Kazimierz Michalowski.

La cathédrale qui a fonctionné sans interruption du VIIIe siècle au XIVe siècle contenait cent soixante-neuf fresques dont soixante-sept sont désormais conservées dans la collection du musée national de Varsovie, créé tout exprès pour les accueillir et au musée de Khartoum[8].

Enseignement supérieur

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Université de Khartoum

L’université de Khartoum a été fondée en 1902.

Transports

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La ville est reliée par le transport aérien avec l’aéroport international de Khartoum.

Commerce

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Khartoum est connu pour le souk Libya, un des plus grands marchés de la région, comptant environ 3 800 boutiques[9].

Lieux de culte

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Parmi les lieux de culte, il y a principalement des mosquées musulmanes[10]. Il y a aussi des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Khartoum (Église catholique), Église intérieure du Soudan (Alliance baptiste mondiale), Presbyterian Church in Sudan (Communion mondiale d'Églises réformées).

Jumelages

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Personnalités liées à la commune

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Notes et références

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  1. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/no_106_janv-mars_2009_cle446315.pdf.
  2. https://www.demographia.com/db-worldua.pdf
  3. Roman Adrian Cybriwsky, Capital Cities around the World: An Encyclopedia of Geography, History, and Culture, ABC-CLIO, USA, 2013, p. 139
  4. (en) « Khartoum | Map, Population, & Facts | Britannica », sur www.britannica.com, (consulté le )
  5. « Au Soudan, au moins 108 morts à la suite de l’intervention de l’armée contre les manifestants », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Soudan: 23 morts dans une explosion et l'incendie d'une usine », sur Le Figaro.fr,
  7. « Ch06 », sur unu.edu (consulté le ).
  8. François Boespflug, La Crucifixion dans l’art : Un sujet planétaire, Montrouge, Bayard Editions, , 559 p. (ISBN 978-2-227-49502-9), p. 71
  9. Raphaëlle Chevrillon-Guibert, Des commerçants au cœur del’expérience islamiste au Soudan : Rapports de/au pouvoir et recompositions descommunautés darfouriennes zaghawa à l’aune desalliances du mouvement islamique soudanais (1950-2011) (thèse de doctorat en sciences politiques), , 643 p. (lire en ligne)
  10. Britannica, Sudan, britannica.com, USA, consulté le 28 juillet 2019

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Laure Crombé, Enjeux d’échelles, enjeux politiques : l'approvisionnement et l'accès à l'eau dans les quartiers périphériques du Grand Khartoum (Soudan) (thèse de doctorat), Fribourg, , 349 p. (lire en ligne).

Article connexe

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Liens externes

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