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Henri Reymond

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Henri Reymond
Image illustrative de l’article Henri Reymond
Portrait de Henri Reymond, évêque de Dijon, musée des beaux-arts de Dijon.
Biographie
Naissance
Vienne (France)
Décès (à 82 ans)
Dijon (France)
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale 13 janvier 1793,
par Charles de La Font de Savines
Dernier titre ou fonction Évêque de Dijon
Évêque de Dijon
Évêque constitutionnel de l'Isère (Grenoble)

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Henri Reymond, né le à Vienne (Dauphiné) et mort le à Dijon (Côte-d'Or), Baron d'Empire, Chevalier de la Légion d'honneur est un prélat catholique français.

Henri Reymond naît le , à Vienne, en Dauphiné.

Il fait ses études dans le collège jésuite de sa ville natale, avant d'intégrer la congrégation des joséphistes, dans laquelle il reçoit les ordres sacrés. Il prend ses degrés en théologie à l'université de Valence, et devient, après l'expulsion des jésuites, professeur de philosophie.

Il est nommé, peu après, curé de l'église Saint-Georges de Vienne. Il publie durant ce ministère, divers écrits qui lui attirent la défaveur du haut clergé et se fait remarquer par le talent qu'il déploie afin de maintenir sa nomination contre le chapitre de Saint-Pierre de Vienne, qui prétend être le seul à pouvoir disposer de cette cure.

De 1776 à 1780, il publie trois autres ouvrages, destinés à exposer les plaintes des curés du Dauphiné, qui sont presque tous à portion congrue et demandent le paiement du 24e des pauvres. L'un d'eux, intitulé : Mémoire à consulter pour les curés à portion congrue, est supprimé par ordre du parlement de Grenoble[1]. Ses efforts sont couronnés d'un plein succès : les fermiers des décimateurs doivent délivrer aux pauvres de chaque paroisse la 24e partie du blé provenant de la dîme, et lui-même a la satisfaction de recevoir, pour ses paroissiens indigents, cette aumône légale et imprescriptible.

Quelques années plus tard, il provoque, de la part des curés de Dauphiné, d'unanimes réclamations sur l'évidente insuffisance de la somme de 500 livres qui ne représente alors plus la vraie valeur des vingt-cinq setiers de blé, mesure de Paris, à laquelle la portion congrue était fixée par le dernier édit. Il fut chargé par ceux du diocèse de Vienne d'aller à Paris faire, auprès du gouvernement, les démarches propres à obtenir justice, et réussit à faire taxer cette portion à 800 livre. Il y est envoyé une seconde fois par le même diocèse, pour obtenir du conseil que les curés aient deux députés à la chambre diocésaine et que ces députés soient nommés par eux.

Cette démarche a pour résultat de faire du prélat l'un des deux députés en question et d'obtenir la diminution de moitié des impositions des curés à portion congrue.

L'archevêque de Vienne, Le Franc de Pompignan, ne blâme point la conduite tenue par Reymond en ces circonstances : l'avant-veille de son départ pour les États généraux de 1789, auxquels il est député, il lui donne une preuve de sa confiance, en le chargeant officiellement de visiter, accompagné d'un promoteur et d'un greffier, les paroisses de son diocèse, à l'effet de réunir celles qui est trop peu considérables.

À la même époque, il rédige pour les curés qui n'ont pas pu obtenir d'avoir un député pris dans leur sein, un cahier de leurs doléances destiné à être présenté à l'Assemblée constituante.

Le clergé le députe aux États de Romans.

Reymond, approuvant la Constitution civile du clergé, prête le serment qu'exige la loi. Pour l'en récompenser on le nomme premièrement vicaire épiscopal de l'Isère, et, enfin, successeur de Pouchot, évêque constitutionnel de ce département. Élu évêque de l'Isère, le , par l'assemblée électorale tenue à Saint-Marcellin, Charles de La Font de Savines, évêque de l'Ardèche, le consacre dans la cathédrale Notre-Dame de Grenoble, le . Toutefois ces dignités et ces honneurs ne tardent pas à être suivis de peines et de revers.

Pendant la terreur, Reymond ne déshonore pas son caractère par l'apostasie. Il s'attache avec un grand zèle à détruire dans son diocèse l'esprit irréligieux. Mais ces sentiments ne sont pas alors en grande faveur : malgré son dévouement au gouvernement qui régit alors la France, il se voit, à son retour d'une visite pastorale, arrêté comme suspect (sur ordre du « comité des vingt-un »). Enfermé à la conciergerie de Grenoble, il ne sort de prison que le , après onze mois et demi de détention ; et ne doit sa liberté qu'au coup d'État du 9 Thermidor.

Reymond passe quelque temps dans sa famille et vit retiré à Gerbais (ou Gerbay), où il demeure jusqu'au moment où l'exercice du culte est enfin toléré. Resté quelque temps sans vouloir reprendre ses fonctions, il se joint aux autres constitutionnels pour faire revivre leur église expirante. Il assiste au concile de 1797, signe quelquefois les actes du comité dit des Réunis, et est chargé de publier les actes de cette assemblée, en y ajoutant une préface et une lettre d'envoi à tous les évêques.

Il vient ensuite à Grenoble reprendre ses fonctions, et, lorsque les actes du concile sont imprimés, il convoque un synode dans lequel il les publie. Les actes de ce synode sont publiés aussi.

Bientôt après (1801), Reymond se rend à un second concile convoqué par la commission intermédiaire.

Il démissionne de son office d'évêque de l'Isère, à la suite du Concordat de 1801. Il est alors nommé sur le siège de Dijon ().

Nommé à l'évêché de Dijon, il signe la formule de rétractation demandée par le pape. On prétend cependant qu'il ne l'a pas fait, et sa conduite postérieure ne dément pas cette assertion. Son administration se ressent constamment des opinions qu'il professe, et il fait enseigner dans son séminaire des doctrines condamnées.

Arrivé dans sa ville épiscopale, son premier soin est d'employer tous ses efforts pour réunir les deux partis qui se sont formés dans le clergé : il réussit jusqu'à un certain point. Il réorganise son petit séminaire et le dote de ses propres deniers d'une somme annuelle de 1 000 francs. Son église cathédrale (Saint-Bénigne) est aussi l'objet de la sollicitude du pieux évêque. Sa pénurie était telle qu'elle ne possédait pas même un calice d'argent. Par ses soins, elle est bientôt convenablement dotée. Les besoins spirituels du diocèse ne fixent pas moins son attention : il le visite trois fois en entier, organise des conférences, publie un grand nombre de mandements, lettres ou instructions pastorales (la dernière porte le no 36). Catéchiser est à ses yeux le premier des devoirs de son état, il ne s'en décharge jamais sur ses vicaires.

Il gouverne avec sagesse et édification, lorsque surviennent les événements de 1814. Le 7 avril, les actes du sénat conservateur et du gouvernement provisoire n'étant pas encore officiellement connus à Dijon, il refuse expressément, malgré la délibération qui avait été prise par le conseil municipal, de faire chanter un Te Deum pour remercier Dieu du retour des Bourbons. Ce refus a un certain retentissement, et il s'en explique avec prudence et dignité dans une lettre pastorale qu'il a l'occasion de publier le mois suivant.

Quand, en 1815, Napoléon Ier s'échappe de l'île d'Elbe, il présente dans une lettre pastorale son retour comme un bienfait de la Providence. « Le sens de nos textes sacrés, dit-il, s'applique par la droite raison au rétablissement inattendu de l'illustre Napoléon. » Reymond se rend à la réunion des collèges électoraux, convoqués en assemblée extraordinaire du Champ de mai pour corriger et modifier les lois françaises, et assister au couronnement de l'Impératrice et de son fils. Il signe l'acte additionnel. La conduite qu'il montre dans ces circonstances lui vaut, plus tard, une « persécution » du gouvernement royal de nouveau restauré. Pendant l'invasion étrangère, on suggère à divers commandements de troupes alliées de faire éprouver à l'évêque plusieurs vexations et de le forcer à des dépenses considérables.

Après le second rétablissement des Bourbons, sur un ordre du ministre de la police (1816) et en vertu des lois d'exception alors existantes, Reymond est enlevé à son troupeau et transporté (« mandé » ou « exilé ») à Paris. Malgré de nombreuses démarches, il ne parvient à faire expliquer l'autorité supérieure sur les motifs qui a pu dicter cette décision. Plongé dans la retraite, il s'occupe de rédiger un mémoire justificatif de sa vie, qui est inséré dans la Chronique religieuse de 1820 (t. IV, p. 364-80 et 385-94).

Après quelques mois de séjour dans la capitale, et à la suite de l'abrogation de la loi du , il revient dans son diocèse de Dijon en .

Il reprend avec le même zèle ses travaux apostoliques si brusquement interrompus. La fondation d'une école ecclésiastique à Flavigny et l'agrandissement de son séminaire l'occupent d'une manière toute spéciale. Il fait les plus grands sacrifices pécuniaires pour ces deux établissements. Il trouve encore sur ses revenus les moyens de soulager les pauvres. Pendant l'hiver, il fait distribuer chaque dimanche 800 livres de pain aux cent pauvres les plus nécessiteux de la ville.

Il fait paraître, le , une circulaire pour permettre de « faire gras » le samedi chaque semaine jusqu'à la récolte des légumes de l'année suivante, et de faire gras le vendredi pendant la vendange.

Reymond, qui a vécu sans estime, meurt sans regret le , frappé de mort subite, en allant se mettre au lit.

Publications

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Il se fait connaître par :

  • Droits des curés et des paroisses sous leur double rapport spirituel et temporel, Paris, 1776, in-8° :
  • Mémoire à consulter pour les curés à portion congrue du Dauphiné, 1780 ;
  • Droit des pauvres, Genève, 1781, in-12 :
  • Cahier des curés de Dauphiné adressé à l'Assemblée nationale…, Lyon, Delamollière, 1789, in-8° de XVI et 208 pp. ;
  • Du gouvernement de l'Église, et du droit des curés et des paroisses, Constance, 1791, 3 vol. in-12 ;
  • Conférences sur les principales vérités de la religion catholique, Dijon, vers 1805, un vol. in-8° ;
  • Observations sur l'enseignement élémentaire de la religion, considéré seulement dans sa forme, sa méthode, et surtout dans l'ordre des idées qui doivent être présentées à des enfants, Dijon, vers 1805 ;
  • Analyse des principes constitutifs des deux puissances ;
  • Adresse aux curés, mandements et lettres pastorales.

Distinction

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De 1803 à 1808 Reymond utilisait ses simples initiales[2].

Figure Blasonnement
Armes du baron Reymond et de l'Empire (Reymond ne semble pas avoir fait usage de ces armes octroyées par lettres patentes)

Fuselé de sinople et d'or au franc-quartier des barons évêques.[4],[5]

  • Livrées : les couleurs de l'écu, le verd en bordure seulement[4].
D'après Aymar de Saint-Saud
Fretté de sinople et d'or au franc-quartier des barons-évêques.[2]
Armes sous la Restauration française

D'azur à la croix grecque d'argent surmontée d'une bélière du même. (On trouve aussi la croix trèflée et sans bélière).[2]

Notes et références

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  1. Le parlement de Grenoble était bien disposé en faveur des curés ; néanmoins, le procureur général, M. de Barral, crut devoir faire un réquisitoire contre cet ouvrage, et en demander la suppression, au moins comme contraire aux règlements de la librairie, ce que le Parlement ne put refuser. L'arrêt, expressément fondé sur ce seul motif, fut affiché dans toutes les villes du ressort. Ce Mémoire n'est pas le seul écrit que Reymond ait composé sur cette question.
  2. a b c d et e Jean-Marie Hippolyte Aymar d'Arlot, comte de Saint-Saud, Armorial des prélats français du XIXe siècle, H. Daragon, , 415 p. (lire en ligne)
  3. « Cote LH/2310/12 », base Léonore, ministère français de la Culture
  4. a et b « BB/29/974 page 214. », Titre de baron accordé à Jean, Pierre Fabre de l'Aude. Paris ()., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
  5. Nicolas Roret, Nouveau manuel complet du blason ou code héraldique, archéologique et historique : avec un armorial de l'Empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, etc..., Encyclopédie Roret, , 340 p. (lire en ligne)

Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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  • Rey Albert, Rogé Jacques et Moreau Gilles-Marie, Henri Reymond (1737-1820) évêque constitutionnel de l’Isère (1793-1802), évêque concordataire de Dijon (1802-1820), Paris, L’Harmattan, 2014.
  • Louis Gabriel Michaud, Biographie des hommes vivants : ou, Histoire par orde alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, vol. 5, (lire en ligne) ;
  • François-Xavier de Feller, Dictionnaire historique : ou histoire abrégée de hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talens, leurs vertus, leurs erreurs or leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours: ou histoire abrégée des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talens, leurs ..., vol. 11, Méguignon, , 5e éd. (lire en ligne) ;
  • Tableau des évêques constitutionnels de France, de 1791 à 1801, Paris, chez Méquignon-Havard, , 57 p. (lire en ligne) ;
  • Étienne-Antoine de Boulogne, Mélanges de religion, de critique et de littérature, (lire en ligne) ;
  • Charles-Théodore Beauvais de Préau et Antoine-Alexandre Barbier, Biographie universelle classique : ou, Dictionnaire historique portatif, vol. 2, C. Gosselin, , 3493 p. (lire en ligne) ;
  • Joseph-Marie Quérard, La France littéraire : ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de lettres de la France, ainsi que des littérateurs étrangers qui ont écrit en français, plus particulièrement pendant les XVIIIe et XIXe siècles. Ouvrage dans lequel on a inséré, afin d'en former une bibliographie nationale complète, l'indication 1° des réimpressions des ouvrages français de tous les âges ; 2° des diverses traductions en notre langue de tous les auteurs étrangers, anciens et modernes ; 3° celle des réimpressions faites en France des ouvrages originaux de ces mêmes auteurs étrangers, pendant cette époque,, vol. 7, Firmin Didot père et fils, (lire en ligne) ;
  • Biographie universelle : Dictionnaire historique, contenant la nécrologie des hommes célèbres de tous les pays, des articles consacrés à l'histoire générale des peuples aux batailles mémorables, aux grands événements politiques, aux diverses sectes religieuses, etc., etc. ; depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours, vol. 5, Furne, (lire en ligne) ;
  • Jacques-Paul Migne, Encyclopédie théologique : ou, Serie de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse, vol. 3, (lire en ligne) ;
  • Thomas Mermet, Histoire de la ville de Vienne, vol. 3, Firmin Didot, (lire en ligne) ;
  • Adolphe Rochas, Biographie du Dauphiné : contenant l'histoire des hommes nés dans cette province qui se sont fait remarquer dans les lettres, les sciences, les arts, etc. Avec le catalogue de leurs ouvrages et la description de leurs portraits, vol. 2, Charavay, (lire en ligne) ;
  • Jean Baptiste Glaire, Dictionnaire universel des sciences ecclésiastiques : K-Z, vol. 2, Poussielgue, , 2508 p. (lire en ligne) ;
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