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Tabanidae

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Taons

Les Tabanidae sont une famille d'insectes diptères brachycères renfermant diverses espèces de taons (/tɑ̃/). Elle appartient à la super-famille des Tabanoidea.

Ce sont des mouches trapues aux grands yeux composés. Les femelles se nourrissent normalement du sang des grands mammifères qu'elles mordent avec leur stylet alors que les mâles ne consomment que du nectar. Ces insectes sont pratiquement tous diurnes. On dénombre environ 3 500 espèces dans cette famille dont près de 160 en Europe, dont Tabanus bovinus en France[1].

Au Québec, on utilise également les termes taon à cheval, mouche à cheval[2], mouche à chevreuil[3], mouche à orignal, frappe-à-bord et plus rarement mouche à vache pour leur propension à harceler le bétail. Au Québec, le mot est prononcé « ton » (sans le « a ») et peut également qualifier le Bourdon terrestre[4].

Morphologie des tabanidés

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Les tabanidés ont un corps massif mesurant de 10 à 30 mm, des ailes puissantes écartées du corps au repos et une tête large, détachée du corps. Les yeux des taons permettent de différencier les mâles des femelles : ils sont contigus chez les mâles (holoptique), tandis qu'ils sont séparés chez la femelle (dichoptique). Les tabanidés peuvent être nus ou recouverts de poils fins de couleur verte ou cuivrée. Leurs antennes, sans arista (ils font partie des orthorrhaphes), possèdent des annelures au niveau du 3e article (ce qui les différencie des cyclorrhaphes).

Biologie des tabanidés

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  • Les taons sont actifs le jour, pendant les saisons chaudes. Ils sont principalement exophiles, c'est-à-dire qu'ils ne pénètrent pas dans les habitations[réf. nécessaire], sauf pour parfois s'y abriter. On les retrouve dans les régions où il y a des élevages de bétail et dans les régions boisées.
  • Les taons peuvent se déplacer sur de longues distances.
  • Cycle évolutif : les œufs sont pondus dans des eaux stagnantes ou courantes, sur des végétaux ou des pierres, voire en milieu aérien humide. Il y a de 7 à 9 stades larvaires, et un stade nymphal aboutissant à l'adulte.

Alimentation

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  • Contrairement à un lieu commun répandu, les taons mordent, ils ne piquent pas. Ils arrachent ou découpent la chair de leur victime au moyen de mandibules. La plaie ainsi ouverte laisse perler le sang que le taon pourra alors sucer à loisir. Il lui arrive même parfois de détacher un morceau entier de chair pour le digérer lentement[réf. nécessaire].
  • Nutrition : seules les femelles sont hématophages et telmophages. Les mâles se nourrissent de nectars[5].

Rôle pathogène des tabanidés

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Haematopota pluvialis se nourrissant sur la tête d'un cheval

Rôle pathogène indirect

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Les tabanidés sont vecteurs de virus, de bactéries, de protozoaires et d'helminthes. Les chrysops sont responsables d'une helminthose (due à une filaire, Loa loa) qui est une filariose du tissu conjonctif (et de l'œil) chez l'homme. Des bactéries peuvent être aussi véhiculées et provoquer des infections bactériennes comme la pasteurellose, la tularémie et le charbon bactéridien. Les tabanidés sont responsables de leucoses et d'anémies infectieuses chez les équidés (d'origine virale).

Rôle pathogène direct

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Chez l'animal

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Leur morsure laisse à la surface de la peau une goutte de sang susceptible d'attirer d'autres mouches, source d'énervement pour les animaux. Les tabanidés ont aussi un rôle spoliateur important, les femelles peuvent prélever jusqu'à 0,7 gramme de sang, provoquant par leur nombre, des retards de croissance et des baisses de production laitière.

Chez l'être humain

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Une morsure de taon sur un humain.

Chez certaines personnes, la morsure passe totalement inaperçue, alors qu'en terrain allergique, il en va tout autrement. Certaines personnes ont un peu d'urticaire, mais il existe des cas où il apparaît une boursouflure de plus d'un centimètre d'épaisseur et de plusieurs centimètres de diamètre.

Les pattes du taon sont dotées d'amortisseurs qui leur permettent de se poser sans éveiller l'attention de leur victime, jusqu'à la douleur aiguë de la morsure. La douleur ne dure pas, mais est comparable en intensité à celle de la piqûre d'une guêpe. Le taon ne fuyant pas lorsqu'il a mordu, il est aisé de le tuer. Si la personne mordue semble souffrir ou si elle présente des difficultés respiratoires, il est souhaitable qu'elle consulte immédiatement un médecin ou un service d'urgence. Les antibiotiques sont sans effet.

Dans son ouvrage intitulé Deux années au Brésil (1862), François-Auguste Biard a écrit :

«  Ce nouvel ennemi était une mouche noire appelée moutouque. Elle agit sur le corps humain comme le taon sur celui des chevaux : elle s'aplatit, et reste collée sur la blessure. C'est en petit, l'effet de la sangsue. Ainsi que la bourachoude, elle fait venir instantanément le sang à l'endroit où elle se pose. Cette mouche ne voltige pas : elle se tient cachée dans l'endroit le plus obscur qu'elle peut trouver, et de là, se lance directement là où elle veut se poser. »

Classification et systématique

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Sous-familles et genres

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Il en existe environ 3 000 espèces réparties en 3 sous-familles:

Selon Catalogue of Life (1er sept. 2019)[6] :

Selon ITIS (1er sept. 2019)[7] : sous-familles :

Genres rencontrés par continent

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Dans la mythologie grecque, voulant que sa liaison avec la prêtresse Io ne soit pas perçue par son épouse Héra, Zeus transforma sa maîtresse en génisse. Héra, découvrant le leurre, envoya un taon persécuter sa rivale, qui dut s’enfuir jusqu’en Égypte, en passant par ce qu’on nomme actuellement la mer Ionienne. Cet épisode est évoqué dans le Prométhée enchaîné d’Eschyle[8] et par Apollodore d'Athènes[9] et Virgile[10].

Socrate était « attaché aux Athéniens par la volonté des dieux pour les stimuler comme un taon stimulerait un cheval »[11]. C'est d'ici que vient la notion anglaise de gadfly ethics (en), ou l'éthique du taon.

« Taon » se disait oistros (οἶστρος) en grec ancien et œstrus en latin ; les mêmes mots désignant également une violente impulsion[12], ils ont été utilisés pour forger des termes liés aux chaleurs, désir sexuel périodique des mammifères. Ainsi, les hormones qui provoquent cet « aiguillon, piqûre, désir véhément, passion folle »[13] ont été nommées œstrogènes[14].

Notes et références

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  1. Michael Chinery, Insectes de France et d'Europe occidentale, Paris, Flammarion, , 320 p. (ISBN 978-2-08-128823-2), p. 200-201
  2. Mouche à cheval sur le Grand Dictionnaire Terminologique
  3. « les taons (ou mouches) à cheval et à chevreuil» Mouche sur l'Encyclopédie canadienne
  4. André Raçicot, « taon », https://andreracicot.ca/taon/
  5. Michael Chinery, Héry Fastré-Kok, Véronique Scokaert-Galand et Régine Synave, Les Insectes d'Europe: en couleurs, Elsevier Séquoia, coll. « Un Multiguide », (ISBN 978-2-8003-0151-8)
  6. Catalogue of Life Checklist, consulté le 1er sept. 2019
  7. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 1er sept. 2019
  8. Le taon personnifie dans cet ouvrage le remords : « Ah ! ah ! ah ! voici que le taon me pique de nouveau, malheureuse ! », Eschyle, Prométhée enchaîné, 561 sq. Ce sens a été repris par Ovide, qui comparait le taon à « l’horrible Érinye ». Ovide, Métamorphoses, 1, 725
  9. « Alors la déesse Héra envoya un taon pour tourmenter la génisse, et cette dernière s'enfuit, en courant, d'abord vers ce golfe qui, après son passage, fut dit Ionien… », Apollodore d'Athènes, Bibliothèque, II, 1, 3
  10. « Vole un insecte affreux que Junon autrefois, Pour tourmenter lo, déchaîna dans les bois... », Virgile, Géorgiques, III, 148, traduction Jacques Delille
  11. Platon, Apologie de Socrate [détail des éditions] [lire en ligne] (30e)
  12. Douglas Harper.
  13. Œstrogène, CNRTL
  14. W Heape (1900). "The 'sexual season' of mammals and the relation of the 'pro-oestrum' to menstruation'". Q J Micr Sci 44: 1:70

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Liens externes

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Bibliographie

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  • Miklós Blahó, Ádám Egri, András Barta, Györgyi Antoni, György Kriska, Gábor Horváth. (2012) How can horseflies be captured by solar panels? A new concept of tabanid traps using light polarization and electricity produced by photovoltaics. Veterinary Parasitology 189, 353-365. En ligne: 1-Oct-2012.
  • Patrick Reumaux, Les mouches à sang : atlas des Tabanides de France, Klincksieck, 2018
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