Extrait
Extrait
Version journalistique 1
Binge-drinking in the U.K.
PART 1 News from English into French
VOCABULAIRE
1. glittery : tincelant 2. to sip : siroter 3. ale : bire 4. budget : bon march, pour petit budget 5. a reveller : un convive, un ftard 6. fancy : sophistiqu, chic 7. to thrive : prosprer 8. a temperance outt : une organisation antialcoolique 9. to wean off : dtourner de 10. to sneer : ricaner, moquer 11. bonkers (slang) : cingl 12. to splash a piece of information : placer une information en manchette
COMMENTAIRE
Publi peu aprs les festivits du nouvel an, cet article de lhebdomadaire britannique The Economist sappuie sur le cas typique dun pub populaire dune grande ville des Midlands pour analyser un au social bien connu en GrandeBretagne : labus dalcool, la beuverie express ( binge drinking ) et ses dgts en matire de sant et dordre public. Larticle ne prsente pas de difcult grammaticale majeure, sinon quelques structures particulires telles que lintensication du groupe nominal so pithy a comment (dans le deuxime paragraphe) et la construction elliptique no wonder (dans la dernire phrase du texte). En revanche, le texte pose de vritables problmes de traduction du fait de sa richesse lexicale mais aussi cause demplois gurs, de changements de registre et de traits dhumour qui sont le style reconnaissable de The Economist. On remarquera en premier lieu la varit des expressions se rapportant au champ smantique de la boisson et de lalcoolisme. Certaines appartiennent un registre familier qui, sil nest pas connu du lecteur, peut nanmoins tre infr grce au contexte, et quil faut sefforcer de maintenir dans la traduction, par exemple pour les diverses expressions voulant dire se saouler ( to get tanked up , to get plastered ). Les effets de familiarit ne se limitent pas l : on les retrouve dans divers emplois argotiques ( to down , to go bonkers ), dans les propos sarcastiques de la cliente du pub interroge la n du deuxime paragraphe ou encore dans le titre tapageur du tablod The Sun cit la n du troisime, dont il faut retranscrire le caractre idiomatique. linverse, dans un registre soutenu, le titre du texte cre un effet dhumour en citant lexpression proverbiale My cup runneth over dont la dsinence -th (au lieu de la conjugaison moderne run-s ) souligne le caractre surann. La traduction de ce titre est donc dlicate puisquil faudra prserver le sens de lexpression (littralement ma coupe dborde , cest dire, au sens gur, je suis combl ou jai plus quil nen faut ), tenir compte du jeu sur le mot cup (qui renvoie au thme de la boisson) et, si possible, tre dle au niveau de langue. Sur le plan technique, ajoutons que, sil est habituellement recommand dviter dutiliser des anglicismes en version, il est prfrable de maintenir ici le mot pub qui dsigne une vritable institution socioculturelle britannique. Dautre part, les noms de lieu comme celui du pub en question ( The High Cross ) ne doivent pas tre traduits, tandis que ceux dorganisations comme lassociation antialcoolique mentionne dans le deuxime paragraphe ( the Leicester Coffee and Cocoa House Company ) peuvent donner lieu une traduction explicative entre parenthses.
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Ils en ont tout leur sol. Ce sont les dernires heures de 2012, et le High Cross, vaste pub au milieu de Leicester, se remplit de son habituelle clientle bigarre. Des adolescentes en minijupe tincelante descendent des vodkas aux cts de couples dge moyen sirotant une bire ou du vin. Les conversations sont bruyantes, mais il ny a pas de musique. Proprit de la chaine JD Wetherspoon, le High Cross est un pub bon march qui conomise de largent en se dispensant des attraits supplmentaires quapportent par exemple les licences de spectacles. Ds quils se sentiront sufsamment pompette, la plupart des noceurs iront fter la nouvelle anne dans un endroit plus sophistiqu. En ces temps daustrit que connat la Grande Bretagne, les pubs bon march prosprent. JD Wetherspoon en a ouvert dans danciens bureaux de poste, cinmas et banques. Mais le btiment de brique et de pierre du High Cross a t construit la n du XVIIIe sicle par une association antialcoolique, la Leicester Coffee and Cocoa House Company (Compagnie de dbit de caf et de chocolat de Leicester), qui visait dtourner les ouvriers du dmon de la boisson en leur offrant un cadre agrable o consommer th, caf et chocolat pour un sou la pinte. Ah ouais ? ironise Clare, une ftarde tatoue du High Cross. On peut pas dire que ait t un succs, hein ? Et comment. La Grande Bretagne a un gros problme dalcool. Comme dans la plupart des pays dEurope du nord, se bourrer la gueule fait partie dune vieille tradition. Plus de 60 % des adultes britanniques consomment de lalcool au moins une fois par semaine et un sur six se saoule. Les implications en termes de sant publique sont catastrophiques : les dcs lis lalcool ont augment de 20% au cours de la dernire dcennie. Les saoulards sont galement facteurs de criminalit et de dsordre, ce quoi la presse populaire britannique accorde une attention quasiment obsessionnelle. Des ftards mchs ptent les plombs a titr le Sun avec fracas ne serait-ce que cette semaine.
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