Réarrangement Sigmatropiques
Réarrangement Sigmatropiques
Réarrangements sigmatropiques
Chaque réaction de chimie organique peut être classée dans l’une des catégories suivantes :
- réactions ioniques
- réactions radicalaires
- réactions péricycliques
Cycloadditions : A reaction in which two or more unsaturated molecules (or parts of the same
molecule) combine with the formation of a cyclic adduct in which there is a net reduction of the
bond multiplicity. The following two systems of notations have been used for the more detailed
specification of cycloadditions, of which the second, more recent system [described under (2)] is
preferred:
- A (i + j + ...) cycloaddition is a reaction in which two or more molecules (or parts of the
same molecule), respectively, provide units of i, j, ... linearly connected atoms: these
units become joined at their respective termini by new σ-bonds so as to form a cycle
containing (i + j + ...) atoms. In this notation, (a) a Diels–Alder reaction is a (4+2)
cycloaddition, (b) the initial reaction of ozone with an alkene is a (3+2) cycloaddition,
and (c) the reaction shown below is a (2+2+2) cycloaddition. (N.B.: parentheses (...) are
used in the description based on numbers of atoms.)
- The symbolism [i + j + ...] for a cycloaddition identifies the numbers i, j, ... of electrons in
the interacting units that participate in the transformation of reactants to products. In
this notation the reaction (a) and (b) of the preceding paragraph would both be
described as [2+4] cycloadditions, and (c) as a [2+2+2] cycloaddition. The symbol a or s
(a = antarafacial, s = suprafacial) is often added (usually as a subscript after the number
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to designate the stereochemistry of addition to each fragment. A subscript specifying
the orbitals (σ, π (sigma, pi) with their usual significance) or n (for an orbital associated
with a single atom only), may be added as a subscript before the number. Thus the
normal Diels–Alder reaction is a [4s+2s] or [π4s+π2s] cycloaddition, whilst the reaction:
would be a [14a+2s] or [π14s+π2s] cycloaddition. (N.B. Square brackets [...] are used in the
descriptions based on numbers of electrons.) Cycloadditions may be pericyclic reactions or
non-concerted stepwise reactions . The term 'dipolar cycloaddition' is used for
cycloadditions of 1,3-dipolar compounds.
Réactions chélétropiques: A form of cycloaddition across the terminal atoms of a fully conjugated
system with formation of two new σ-bonds to a single atom of the 'monocentric' reagent. There is
formal loss of one π-bond in the substrate and an increase in coordination number of the relevant
atom of the reagent. An example is the addition of sulfur dioxide to butadiene:
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or 'disrotatory' (or suprafacial ) if one terminus rotates in a clockwise and the other in a counter-
clockwise sense, e.g.
The descriptors a and s (antarafacial and suprafacial) may also be annexed to the numbers i and j;
(b) is then described as a [1s,5s] sigmatropic rearrangement, since it is suprafacial with respect both
to the hydrogen atom and to the pentadienyl system:
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The prefix 'homo' (meaning one extra atom, interrupting conjugation — cf. 'homoaromaticity') has
frequently been applied to sigmatropic rearrangements, but is misleading.
Nous allons dans ce cours nous intéresser aux réarrangements sigmatropiques qui font partie des
réactions péricycliques. Dans ces réactions de réarrangement (transpositions), un atome ou un
ensemble d’atomes lié par une liaison σ à un atome migre sur un autre atome.
Ce type de réarrangement admet une nomenclature particulière de type [m,n] avec m et n entiers
naturels. Pour attribuer ces valeurs, on numérote les atomes à partir de la liaison que l’on va rompre
et on attribue les valeurs de m et n à la position de la nouvelle liaison qu’on va créer.
On notera que pour une transposition [i,j] le nombre total d'électrons σ et π mis en jeu est égal à i+j.
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- supra, Δ, si j = 4q+1
- supra, hν, si j = 4q-1
- inverse pour les réactions antara.
iii) Exemples :
Permis
[i+j] Permis thermiquement
photochimiquement
4q is+ja ou ia+js is+js ou ia+ja
4q + 2 is+js ou ia+ja is+ja ou ia+js
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Exemple 2 : Le 5-méthylcyclopenta-1,3-diène se réarrange thermiquement en 1-méthylcyclopenta-
1,3-diène. Expliquer
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Exercice 5 : Expliquer l’isomérisation thermique suivante.
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prédictions et analyses stéréochimiques s’appuient sur l’état de transition mis en jeu par un
mécanisme de réaction concerté.
1) Présentation :
Le réarrangement de Cope est la conversion par un mécanisme sigmatropique [3,3] d’un dérivé de
l’hexa-1,5-diène en un hexa-1,5-diène isomère.
Exemple :
Cette réaction est stéréosélective et stéréospécifique. Elle est stéréospécifique en ce que les
relations de configuration Z ou E sur l’une ou l’autre des doubles liaisons ou les configurations des
carbones C3 ou C4 sont conservées dans l’état de transition et régissent la relation stéréochimique
du produit.
L’issue stéréochimique s’explique par le passage par un état de transition cyclique à 6 centres.
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Remarque : on n’observe habituellement pas les produits correspondants aux états de transition
bateau pour les diènes acycliques.
Les réarrangements de Cope sont en général des processus réversibles et, comme il n’y a pas de
modifications dans le nombre ou le type de liaisons à l’issue de la réaction, l’énergie totale des
liaisons est inchangée. La position de l’équilibre final est régie par la stabilité relative du produit de
départ et du produit final. Afin de favoriser la réaction, souvent dans le produit, l’une des doubles
liaisons formée est conjuguée ou plus substituée.
Quand la tension de cycle est réduite, les réarrangements de Cope peuvent avoir lieu à température
plus basse et avec une conversion complète du produit :
Ces réactions peuvent être catalysées par les métaux de transition comme les sels de Pd(II). Cela
permet de mener la réaction à température plus basse et donc avec une meilleure stéréosélectivité :
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2) Réarrangement d’oxy-Cope :
Quand le système diénique est porteur d’un hydroxyle au niveau de C3, le produit du réarrangement
de Cope est un énol qui est ensuite converti pour donner le composé carbonylé correspondant. Il
s’agit du réarrangement d’oxy-Cope.
La réaction d’oxy-Cope peut être catalysée par des bases. Quand le groupe hydroxyle au niveau du
C3 est converti en alcoolate, cette réaction d’Oxy-Cope anionique est accélérée d’un facteur 1010-
1017.
3) Réarrangement d’aza-Cope :
Il s’agit d’une version hétéroatomique du réarrangement de Claisen (cf. plus bas). Le réarrangement
d’aza-Cope peut se faire à partir de molécules neutres ou chargées comme les ions iminium.
Exemple :
Le réarrangement sigmatropique [3,3] des oxydes d’allyle et de vinyle est appelé réarrangement de
Claisen.
Exemple :
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Le produit étant un dérivé carbonylé, l’équilibre est habituellement favorable.
Les réactifs de départ peuvent être préparés à partir des alcools allyliques par échange catalysé par
l’ion mercurique avec l’oxyde d’éthyle et de vinyle :
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géométrie du cycle en pêchent une structure de type chaise, la réaction peut passer par un état de
transition de type bateau.
Le réarrangement de Claisen peut aussi se faire à partir d’alcynes. Des allènes sont obtenus :
Exemple :
Mécanisme :
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3) Une autre variante : le réarrangement de Claisen Ireland :
Les esters des alcools allyliques peuvent être réarrangés en acides carboxyliques γ,δ-insaturés via les
éthers O-triméthylsilylé de l’énolate d’ester. Le réarrangement de Claisen Ireland part de l’ester
allylique au lieu de l’éther allylique vinylique. L’ester est converti en son énolate silylé qui se
réarrange à une température inférieure à 100°C. Le produit issu du réarrangement est l’ester silylé
qui ne peut être isolé et qui est hydrolysé pendant le traitement.
Mécanisme :
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La stéréochimie du réarrangement de Claisen de l’éther d’énol silylé de l’ester peut être contrôlée
non seulement par la stéréochimie de la double liaison de l’alcool allylique mais également par la
stéréochimie de l’éther silylé d’énol (contrôlé par les conditions opératoires). Le produit pourra de
nouveau être prédit grâce à un état de transition chaise.
4) Réaction d’aza-Claisen :
Cette réaction fait intervenir un atome d’azote. Le substrat de départ est neutre ou chargé.
Exemple :
5) Réarrangement d’Eschenmoser-Claisen :
Exemple :
V] Réarrangement de Caroll
Le réarrangement de Caroll transforme l’ester allylique d’un β-cétoacide (qui existe en quantité
importante sous sa forme énol) en cétones γ,δ-insaturés.
Exemple :
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Mécanisme : Il s’agit d’un réarrangement sigmatropique [3,3] suivi d’une décarboxylation.
Remarque : En 1980, l’équipe de Tsuji a mis en place l’utilisation de Pd(0) comme catalyseur.
L’avantage de cette méthode catalytique est qu’elle permet d’avoir de bonnes stéréosélectivités.
Exemple :
Ligand de Trost :
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Mécanisme :
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Les réarrangements des sulfoxydes ou des sélénoxydes allyliques et des oxydes d’amines sont les
exemples les plus importants du premier type tandis que les réarrangements des carbanions des
éthers d’allyle sont les principaux exemples du type anionique.
Exemple :
Mécanisme :
2) Réarrangement de Wittig :
Le modèle de réarrangement sigmatropique [2,3] est également observé avec les entités anioniques.
La réaction la plus importante en synthèse est le réarrangement de Wittig, dans lequel une base
forte convertit les éthers allyliques en α-allylalcoolates.
Exemple :
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Mécanisme :
La stéréochimie du réarrangement de Wittig peut en général être prédite à partir d’un état de
transition cyclique à 5 chainons.
Remarque : Il existe un réarrangement de Wittig [1,2]. Mais, pour ce réarrangement, les derniers
résultats semblent montrer que le mécanisme n’est pas concerté. Prudence donc…
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Conclusion :
Résumé des réarrangements sigmatropiques [3,3] :
Pour ces réactions, le plus difficile est en général d’y penser !!!
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Même si les réarrangements sigmatropiques [3,3] sont les plus fréquents, d’autres réarrangements
sont possibles comme ce réarrangement sigmatropique [5,5] :
Nous n’avons pas parlé d’autres réactions péricycliques comme les cycloadditions (cycloaddition
[1,3]-dipolaire, réaction de Diels Alder…) ou les réactions chélétropiques. Vous pourrez les réviser
dans le Carey Sundberg ou dans Rabasso tome 2.
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Sources
- Carey Sundberg
- Clayden
- Rabasso tome 2
- Vogel
- Cours UPSud, Hiberty, migrations sigmatropiques
- Université Louis Pasteur Strasbourg, Jean-François Nicoud, Réactions péricycliques
- Université Ottawa, Mathieu Leclere, Chim 3520, Chimie Organique Intermédiaire
- OCP Pericyclic reactions, Fleming
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