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3-Méthylméthcathinone

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3-Méthylméthcathinone
Image illustrative de l’article 3-Méthylméthcathinone
Identification
Nom UICPA 2-(méthylamino)-1-(3-méthylphényl)propan-1-one
No CAS 1246911-86-3
PubChem 71741532
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C11H15NO

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La 3-méthylméthcathinone, également connue sous le nom de métaphédrone, 3-MMC[1], 3M ou encore, simplement, « la 3 », est un nouveau produit de synthèse de la famille des cathinones de synthèse. La 3-MMC est structurellement proche de la méphédrone (ou 4-MMC), une drogue illicite plus connue. La plupart des pays qui ont interdit la méphédrone ont d'ailleurs également interdit la 3-MMC. Présentée sur le marché des drogues récréatives comme alternative à la méphédrone, elle a été identifiée pour la première fois sur ce marché en Suède en 2012[2]. La 3-MMC a été testée chez les grands mammifères[3], fournissant beaucoup plus de connaissances à ce sujet que ce que l'on sait sur les autres cathinones de synthèse. La 3-MMC est, comme les autres cathinones, un inhibiteur de la recapture des monoamines avec une forte inhibition de la recapture de noradrénaline, mais elle fait figure d’exception en ayant un effet inhibiteur plus puissant sur la recapture de la dopamine que sur celle de la sérotonine[4].

La 3-MMC est identifiée pour la première fois en Suède en 2012[5]. Elle est produite comme drogue de synthèse à la suite de l'interdiction dans de nombreux pays de la méphédrone. La 3-MMC était vendue comme produit chimique de recherche, généralement sous forme de poudre.

Sans utilisation médicale connue ou signalée, la 3-MMC n'est utilisée qu'à des fins dites récréatives. Des intoxications mortelles ont été signalées, dont certaines impliquant uniquement la 3-MMC.

La 3-MMC est consommée à partir de 2020 en France, d'abord dans la communauté homosexuelle, pour du chemsex, puis dans le « monde de la nuit » parisien. Son prix, huit fois moins cher que la cocaïne, expliquerait son succès[6]. Elle est parfois appelée à tort nouvelle cocaïne[7] et surnommée la « cocaïne du pauvre »[8].

Le nom systématique de la 3-méthylméthcathinone est 2-(méthylamino)-1-(3-méthylphényl)propan-1-one. Elle est structurellement très proche de la cathinone, une phényléthylamine, car la 3-MMC est une cathinone substituée par deux groupes méthyle, un sur la fonction amine, et en position 3 (méta) sur le cycle benzénique. Elle est à ce titre un isomère structurel de la méphédrone, où le deuxième groupe méthyle est lui en position 4 (para).

La 3-MMC possède un centre chiral au niveau du carbone C-2, et il en existe donc deux énantiomères. On suppose que la forme S est plus puissante en raison de sa similitude avec la cathinone (qui est l'énantiomère S de la 2-aminopropiophénone), mais cela reste à confirmer[5].

Il existe plusieurs façons de synthétiser la 3-MMC. L'une d'elles ajoute du bromure d'éthylmagnésium au 3-méthylbenzaldéhyde (I). Le produit (II) est ensuite oxydé par du chlorochromate de pyridinium (PCC) sur gel de silice en cétone (III) et bromé avec de l'acide bromhydrique pour donner la bromocétone (IV). Cette bromocétone est mise à réagir avec de la méthylamine éthanolique pour produire la base libre 3-MMC (V), qui peut être convertie en sel chlorhydrate (VI) par addition de chlorure d'hydrogène éthéré (VI)[9].

Mécanisme d'action

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Les études de pharmacologie font actuellement défaut, mais il a été constaté que la 3-MMC, tout comme la 4-MMC, inhibe les transporteurs de noradrénaline (NET), de sérotonine (SERT) et de dopamine (DAT). La 3-MMC inhibe le NET et le DAT et plus puissamment que le SERT, ce qui suggère que la 3-MMC a des propriétés stimulantes de type « amphétamine » plus fortes que la méphédrone[4].

La 3-MMC se lie fortement aux récepteurs de la sérotonine 5-HT1A, 5-HT2A et 5-HT2C, et se lie faiblement aux récepteurs adrénergiques α1A et α2A[10].

Métabolisme

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La voie métabolique de la 3-MMC n'est pas encore entièrement connue. L'analyse de poils pubiens humains d'un trafiquant de drogue, a conclu que la 3-méthyléphédrine et la 3-méthylnoréphédrine sont des métabolites de cette drogue. Une voie métabolique possible est la β-céto-réduction suivie d'une N-déméthylation[11].

Effets, assuétude

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Généralement, la 3-MMC est prise par inhalation, injection, insufflation ou administration orale. L'utilisation répétée de 3-MMC lors d'une même session, souvent via différentes voies, a été observée. Les dosages vont de seuil (50 mg), léger (50–150 mg), commun (150–250 mg), fort (250–350 mg) et lourd (+ de 350 mg). Les doses autodéclarées varient de 50 à 150 mg voire jusqu'à 500 mg. Et la plupart des utilisateurs signalent un usage répété pour prolonger l'euphorie, conduisant souvent à 500 mg à 2 000 mg de 3-MMC consommés en une seule séance ou même en quelques heures. L'effet dure de 4 à 6 heures, son pic étant de 2 à 3 heures. Dans une étude basée sur un questionnaire d'utilisateurs autodéclarés de 3-MMC en Slovénie, il a été constaté que 88,8 % des utilisateurs insufflaient la drogue tandis que 42,6 % la prenaient par voie orale. L'étude n'a trouvé aucun cas d'utilisateurs s'injectant du 3-MMC. De plus, 26 % des utilisateurs ont déclaré avoir pris plus de 1 500 mg de 3-MMC en une seule séance et plus de 50 % ont déclaré avoir consommé plus de 500 mg en une seule séance[12].

Les effets souhaités de la 3-MMC sont la stimulation, des sensations corporelles spontanées, l'euphorie, l'amélioration de l'empathie, de l'affection et de la sociabilité, le bonheur, une conscience et appréciation accrue de la musique, qui sont des effets similaires à ceux d'autres amphétamines et drogues.

Les effets indésirables peuvent aller du bégaiement, de la fatigue, de la verbosité, à un niveau de conscience réduit, la dépression, l'agressivité, un délire, la confusion, une vision double, des difficultés de concentration, des maux de tête, une déshydratation, des hallucinations, de la peur, et à des effets plus graves (hyponatrémie, diaphorèse, convulsions, hyperthermie, rhabdomyolyse pouvant conduire à la mort[13][source insuffisante]). Comme pour la MDMA/ecstasy, le consommateur peut subir des « (…) redescentes difficiles avec idées noires, regret d’avoir accepté certaines pratiques sexuelles ou de s’être rapproché de personnes vers lesquelles l’usager n’aurait pas été s’il avait été sobre… »[14].

En sniff, cette drogue semble « particulièrement nocive pour les cloisons nasales. Les usagers se plaignent en effet de douleurs intenses lors de la prise en trace »[14],[15].

La 3-MMC serait responsable de sept des neuf morts par surdose de drogue survenus en France en 2021, mais très peu de cas de mort par overdose ont été enregistrés pour des concentrations comprises entre 249 et 1 600 ng/mL de 3-MMC. La plage de concentration étant assez large dans la littérature, il est difficile d'établir les seuils mortel ou de danger. Aucune corrélation entre la concentration mesurée et le type d'intoxication n'a été trouvée. La cause la plus probable pourrait être l'instabilité chimique du produit[16].

En Europe, en 2021, la 3-MMC a causé 27 décès selon l'OEDT[6].

Législation

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Depuis , la 3-MMC est une substance contrôlée en Chine[17]. La 3-MMC est interdite en République tchèque[18]. Depuis le , la 3-MMC est inscrit sur la liste II de la loi néerlandaise sur l'opium et est donc illégal aux Pays-Bas[19].

L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a demandé d'organiser un examen critique[20] de cette molécule, qui « est fabriquée clandestinement, présente un risque grave pour la santé publique et la société, et n'a pas d'usage thérapeutique reconnu ».

Notes et références

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  1. Neuropathology of Drug Addictions and Substance Misuse Volume 2: Stimulants, Club and Dissociative Drugs, Hallucinogens, Steroids, Inhalants and International Aspects, London, 2, (ISBN 978-0-12-800212-4)
  2. EMCDDA 2012 Annual report on the state of the drugs problem in Europe
  3. « 3-Methyl-methcathinone: Pharmacokinetic profile evaluation in pigs in relation to pharmacodynamics », Journal of Psychopharmacology, vol. 29, no 6,‎ , p. 734–43 (PMID 25804420, DOI 10.1177/0269881115576687, S2CID 26012927)
  4. a et b « Pharmacological profile of mephedrone analogs and related new psychoactive substances », Neuropharmacology, vol. 134, no Pt A,‎ , p. 4–12 (PMID 28755886, DOI 10.1016/j.neuropharm.2017.07.026, S2CID 28786127, lire en ligne)
  5. a et b (en) « The novel psychoactive substance 3-methylmethcathinone (3-MMC or metaphedrone): A review », Forensic Science International, vol. 295,‎ , p. 54–63 (PMID 30572220, DOI 10.1016/j.forsciint.2018.11.024, S2CID 58638238)
  6. a et b Stéphanie Bascou, « 3 MMC : moins chère et plus populaire que la cocaïne, la nouvelle drogue dure qui tue », sur capital.fr, .
  7. « 3 minutes sur la 3-MMC, nouvelle cocaïne ? | OFDT », sur www.ofdt.fr, (consulté le )
  8. « Drogues : les ravages de la 3-MMC, une "cocaïne du pauvre" festive et dangereuse », sur www.francetvinfo.fr, (consulté le )
  9. Powers et al., « The analysis of substituted cathinones. Part 1: chemical analysis of 2-, 3- and 4-methylmethcathinone », Forensic Science International, vol. 212, nos 1–3,‎ , p. 6–12 (PMID 21601387, DOI 10.1016/j.forsciint.2011.04.020)
  10. « Adrenaline rush: the role of adrenergic receptors in stimulant-induced behaviors », Molecular Pharmacology, vol. 85, no 4,‎ , p. 640–50 (PMID 24499709, PMCID 3965894, DOI 10.1124/mol.113.090118)
  11. « Detection of 3-methylmethcathinone and its metabolites 3-methylephedrine and 3-methylnorephedrine in pubic hair samples by liquid chromatography-high resolution/high accuracy Orbitrap mass spectrometry », Forensic Science International, vol. 265,‎ , p. 131–7 (PMID 26901638, DOI 10.1016/j.forsciint.2016.01.039)
  12. « Characteristics of the use of 3-MMC and other new psychoactive drugs in Slovenia, and the perceived problems experienced by users », The International Journal on Drug Policy, vol. 27,‎ , p. 65–73 (PMID 25908121, DOI 10.1016/j.drugpo.2015.03.005)
  13. European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction (EMCDDA), Lisbon, Portugal (European Database on New Drugs)
  14. a et b « Du chemsex aux fêtes… La 3-MMC, cette drogue de synthèse qui gagne du terrain chez les jeunes », (consulté le )
  15. Le document cité en référence précise ainsi : « Antoine, un usager polyconsommateur de 25 ans, a ainsi testé la 3-MMC et n’a pas apprécié, « parce que ça arrache le nez » ».
  16. « Determination of a threshold fatal 3-MMC concentration in human: mission impossible », Psychopharmacology, vol. 236, no 3,‎ , p. 865–867 (PMID 29876621, DOI 10.1007/s00213-018-4941-5, S2CID 46978121)
  17. (zh) « 关于印发《非药用类麻醉药品和精神药品列管办法》的通知 » [archive du ], China Food and Drug Administration,‎ (consulté le )
  18. (cs) « Látky, o které byl doplněn seznam č. 4 psychotropních látek (příloha č. 4 k nařízení vlády č. 463/2013 Sb.) » [archive du ], Ministerstvo zdravotnictví (consulté le )
  19. (nl) « Designerdrug 3-MMC vanaf vandaag verboden », Gouvernement des Pays-Bas,
  20. « Extract from the Report of the 38 th Expert Committee on Drug Dependence, convened from 14 to 18 November 2016, at WHO headquarters in Geneva », Commission on Narcotic Drugs (consulté le )

Articles connexes

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