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Bouddhologie

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La bouddhologie (anglais: Buddhist Studies) est l'étude universitaire du bouddhisme[1]. On appelle bouddhologues les spécialistes de cette discipline. La bouddhologie, qui est un sous-ensemble de l'étude des religions, ne doit pas être confondue avec la philosophie ou la théologie bouddhiste.

Définition

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« Bouddhologie » — ou « études bouddhiques » — est un terme générique désignant la recherche désintéressée ou non apologétique de tout aspect du bouddhisme ou des traditions bouddhistes, et ce mot renvoie en général à l'étude moderne et universitaire du bouddhisme sous toutes ses formes[2]. Il s'agit donc d'une démarche qui nécessite un point de vue externe, même si le chercheur est lui-même bouddhiste, et il s'agit donc d'une approche en soi étique plutôt qu'émique'"`UNIQ--nowiki-00000007-QINU`"'2'"`UNIQ--nowiki-00000008-QINU`"'. En ce sens, la bouddhologie se distingue clairement de la pratique du bouddhisme tout comme de sa théologie.

Grandes tendances

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L'étude du bouddhisme naît au cours du XIXe siècle, lorsqu'un certain nombre d'universitaires européens et américains commencèrent à se pencher sur les textes bouddhiques et à les étudier. Durant assez longtemps, les textes constituèrent l'objet essentiel de leurs recherches[3], avec la doctrine et l'histoire, alors qu'on ne prête que peu d'attention aux rituels et à la culture matérielle[2].

Selon le chercheur Donald S. Lopez Jr., le champ de recherche s'élargit par la suite à de nouveaux thèmes[3]: biographie du Bouddha historique (dont les dates de naissance et de mort continuent à faire débat en 2022); apparition du courant dit du « Grand véhicule » (Mahâyâna) et évaluation de son importance dans le bouddhisme indien; découverte de nouveaux textes (par exemple l'ensemble acquis par la British Library en 1994); étude de la pratique de la méditation, tant dans son histoire que dans sa forme de rituel privé; histoire du bouddhisme au cours des premiers siècles; raisons (outre les invasions musulmanes) qui ont entraîné ce qui semble équivaloir à la disparition du bouddhisme de sa terre natale — et s'il n'a pas entièrement disparu, qu'en reste-t-il et pourquoi?

Ces changements d'éclairage montrent que la connaissance du bouddhisme est un processus, et que donc elle évolue, ce qui amène le bouddhisme lui-même à changer à travers ce processus[3]. On remarque donc, dans les études bouddhistes récentes, l'approche philologique et textuelle reculer au profit de travaux dans le domaine des études culturelles et de la théorie critique[4]. En cette première partie du XXIe siècle, l'intérêt des chercheurs se porte donc aussi sur les pratiques bouddhiques, et plus seulement d'autres champs également longtemps parcourus, comme la philosophie bouddhique ou le bouddhisme comme manière de vivre — deux visions répandues du bouddhisme aujourd'hui en Occident[3]. Dans ces conditions, selon Lopez Jr., il est intéressant de voir le bouddhisme comme une religion vers laquelle « les gens ordinaires se sont tournés au fil des siècles pour y trouver les moyens de se réconforter, de se contrôler ou même d'échapper aux exigences de la vie »[3].

Étudier le dharma

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Pour Lopez Jr., l'importance de ces questions relève aussi de l'étude du dharma — terme souvent traduit par « loi » mais qui signifie aussi « enseignements », « doctrine ». Savoir en quoi consiste exactement le dharma est donc une question qui a occupé les esprits durant des siècles, mais avec tout de même une compréhension commune idée commune qui traverse l'histoire et le monde du bouddhisme: le dharma comme moyen d'échapper à la souffrance et de vivre mieux, à la fois maintenant et à l'avenir[3].

Pour Lopez Jr., ainsi compris, Ie mot dharma englobe nombre de points qui constituent autant de domaines de recherche liés à la pratique du bouddhisme. Pour en nommer quelques uns: psalmodier le nom du Bouddha (nembutsu), vénérer ses reliques, réciter, lire, copier ses paroles, prendre et conserver les vœux dans les Trois refuges, méditer, exorciser les démons, nourrir et vêtir moines et nonnes, se faire brûler vivant[3].

L'intérêt marqué envers les écritures, l'histoire et la doctrine s'explique en partie par des facteurs socio-historiques. Jusqu'à une époque récente, la plupart des savants qui s'intéressèrent au bouddhisme avait une formation dans le domaine des études classiques, et plusieurs d'entre eux étaient des missionnaires chrétiens ou ils étaient familiers de l'histoire et de la pensée chrétiennes[2].

D'autre part, ils essayaient souvent de tirer des parallèles entre des éléments bouddhiques et chrétiens, ce qui les a amenés à se concentrer sur certains points spécifiques. En outre, l'étude universitaire de telle ou telle région bouddhique était liée à l'histoire politique, en particulier à la colonisation et à l'expansion de l'Occident en Asie. Ainsi, les savants anglais se consacrèrent-ils à l'étude de l'Inde et de Ceylan, les Français à l'Asie du Sud-Est, les Allemands et les Russes à l'Asie centrale (au sens donné à ce terme par l'Unesco[Note 1]). Du côté japonais, on s'est intéressé au bouddhisme chinois et au bouddhisme coréen (bien qu'avec moins d'attention pour ce dernier), certes à cause de la proximité géographique, mais aussi du fait de la politique expansionniste de la période meiji[2].

Il n'est donc pas surprenant de voir que les érudits occidentaux ne se sont guère intéressés au bouddhisme japonais avant la fin de la Seconde guerre mondiale, le Japon ayant jusque là été largement fermé aux étrangers. Quant au bouddhisme tibétain, il est objet d'attention surtout depuis les années 1960, et cela tient d'abord au coup de projecteur jeté sur ce pays par l'intervention militaire chinoises des années cinquante[2].

Notes et références

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  1. Voir la carte dans l'article « Asie centrale ».

Références

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  1. « Bouddhologie », sur larousse.fr (consulté le )
  2. a b c d e et f Silk 2003, p. 94.
  3. a b c d e f et g (en) Donald S. Lopez Jr., The Story of Buddhism. A Concise Guide to its History and Teachings, San Francisco, HarperSanFrancisco, , 275 p. (ISBN 978-0-060-09927-5), p. 13-14
  4. Silk 2003, p. 95.

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guillaume Ducoeur, Initiation au bouddhisme, Paris, Ellipses, coll. « Initiation à », , 384 p., p. 16-21

Articles et chapitres d'ouvrage

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  • (en) Martin Baumann, « Buddhism in Europe. History, current state of affairs, and adaptations to European large-scale social trends », dans Thich Nhat Tu (Ed.), Buddhism around the World, Hanoi, Religion Publisher, (ISBN 978-6-046-16261-2, lire en ligne), p. 163-178
  • (en) Cecile Campergue, « Gifts and the Selfless Work Ethic in Tibetan Buddhist Centres in France », Religion Compass, vol. 9, no 11,‎ , p. 443-461 (ISSN 1749-8171, OCLC 5928619293, lire en ligne Inscription nécessaire)
  • (en) Richard Gombrich, « Fifty Years of Buddhist Studies in Britain », Buddhist Studies Review (),, vol. 25,‎ , p. 141–54 (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Charles Prebish, « The Academic Study of Buddhism in America: A Silent Sangha », dans Duncan Ryûken Williams & Christopher S. Queen (Eds.), American Buddhism : Methods and Findings in Recent Scholarship, London - New York, Routledge, , 368 p. (ISBN 978-0-700-71204-5), p. 183–214
  • Kone-El-Adji Alioune, « Williams (Duncan Ryûken) Queen (Christopher S.), Eds. American Buddhism, Methods and Findings in Recent Scholarship » (compte-rendu), Archives de sciences sociales des religions, vol. 106, no 1,‎ , p. 107-109 (lire en ligne)
  • (en) Jonathan A. Silk, « Buddhist Studies », dans Robert E. Buswell Jr. (Ed.), Encyclopedia of Buddhism, New York, MacMillan, , 1000 p. (ISBN 978-0-028-65718-9), p. 94-101. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Donald K. Swearer, Somparn Promta, Sun P. Čhulālongkǭnmahāwitthayālai (Eds.), The State of Buddhist Studies in the World 1972-1997, Bangkok, Center for Buddhist Studies, Chulalongkorn University, , 239 p. (ISBN 978-9-743-46371-6, OCLC 52489911)








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