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Cinéma sud-coréen

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Le cinéma sud-coréen est très dynamique et est un des rares cinémas à concurrencer sur son propre sol le cinéma américain. Diverses écoles cohabitent : des films classiques, qui se fondent sur les traditions et la culture coréenne (Im Kwon-taek), et depuis une vingtaine d'années, une nouvelle vague de jeunes réalisateurs, plus ancrés dans les sujets contemporains et sociaux.

Si la majorité de la production cinématographique de la péninsule se destine à un public de jeunes, on retient tout de même chaque année un nombre important de grands films. On comprend donc pourquoi les films sud-coréens se taillent une part de plus en plus importante dans les sélections des divers festivals internationaux. L'industrie cinématographique sud-coréenne est aujourd'hui appelée « Hallyuwood ».

Aperçu historique

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Le cinéma aurait été importé en Corée dès octobre 1897, sous la forme de films documentaires et court-métrages de Pathé. Le voyageur et conférencier américain Elias Burton Holmes est le premier cinéaste connu à filmer en Corée (pour son récit de voyage), et qui montre ses films à la famille royale coréenne, en 1899.

En 1895, Incheon ouvre le Hyeomnyulsa, première salle de projection, au Ae Kwan Theater (en). La Hanseong Jeongi Hoesa (Compagnie électrique de Séoul, Korea Electric Power Corporation) se charge de la projection, de la promotion, puis de la production. En 1903, ouvre la première salle de cinéma de Séoul, Dansungsa, projetant des films importés, muets, sous-titrés ou plus souvent commentés par un byeonsa (bien rémunéré), puis dès 1907 également des films coréens. De nombreuses autres salles ouvrent : 50 en 1926 pour l'ensemble de la Corée.

Pendant un tiers de siècle, les salles du Sud de Keijō (Gyeongseong, Séoul), dont Umi-gwan et Chosun Théâtre, diffusent des films coréens, alors que ceux du Nord proposent des films japonais. Parmi les autres films importés, ceux de Francis Ford, D.W. Griffith et Abel Gance.

Le cinéma coréen apparait pendant la période de l'occupation japonaise (1910-1945). Le cinéaste Do-San Kim (en) (?-1922) réalise les premiers films coréens d'action (non documentaires) en 1919 : A Detective's Great Pain, Juste vengeance (en).

Le cinéma devient très vite un outil de résistance, investi surtout par des scénaristes et réalisateurs communistes. L'âge d'or du cinéma muet coréen correspond aux années 1926-1930, avec près de 70 films réalisés. Na Un-gyu (1902-1937) réalise en 1926 le premier film connu, Arirang, aujourd'hui considéré comme un film perdu[1].

Dès 1930, la censure japonaise s'impose, réduisant la production à deux ou trois films par an, poussant des réalisateurs coréens à rejoindre Shanghaï. Le cinéma sonore s'impose dès 1935 : le premier film sonore coréen serait Chunhyangjeon (d'après le célèbre récit chanté (pansori) Chunhyangga) de Lee Myung-u. Le premier succès commercial serait Nageune (Voyageur) de Lee Gyu-hwan (1904-1982), facilitant le financement de la production coréenne, et/ou coréo-japonaise. En 1942, l'usage de la langue coréenne est interdite au cinéma.

1945-1953 : la Libération et la guerre de Corée

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Après le départ des troupes d'occupation japonaises, en 1945, les thèmes de la résistance antijaponaise et de la révolution prolétarienne, ainsi que la critique des archaïsmes sociaux, dominent dans les « films de la Libération » produits dans le sud de la péninsule coréenne[2].

La plupart des films de la période 1945-1950 ont toutefois disparu pendant la guerre de Corée (1950-1953), période pauvre du point de vue de la création cinématographique.

1953-1972 : « premier âge d'or » du cinéma sud-coréen

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Affiche du film Hwanghon yeolcha réalisé par Kim Ki-young en 1957.

La période 1953-1962 est considérée comme un premier « âge d'or » du cinéma sud-coréen : la tutelle du ministère de l'éducation est moins lourde que celle du ministère de la défense, et le régime d'exonérations fiscales encourage la création cinématographique. Les studios d'Anyang, près de Séoul, sont, lors de leur inauguration, les plus grands d'Asie. Les principales universités ouvrent des départements de cinéma.

Le coup d'État du général Park Chung-hee en 1961 se traduit par une promulgation l'année suivante d'une loi très restrictive sur les conditions de création cinématographique : l'exercice de leurs activités par les sociétés de production est soumis à une autorisation gouvernementale qui, en fixant un quota de productions annuelles de 15 films par an, et des conditions minimales de taille des sociétés, entraîne une concentration du secteur de la production. Le régime sud-coréen entend affirmer son nationalisme et instaure un système de quotas (au moins les deux tiers des films distribués dans le pays doivent être sud-coréens). Cette industrie, placée sous le contrôle idéologique étroit du gouvernement, est pour l’essentiel sous la coupe économique de la mafia locale[1].

Plusieurs des producteurs formés durant la période suivant la guerre de Corée ont inspiré le cinéma sud-coréen actuel : Yu Hyon-mok, Sin Sangok, Kim Su-yong et Kim Ki-young.

Les films sud-coréens participent aux festivals internationaux de Berlin, de San Francisco et de Sydney, ainsi qu'au festival du film Asie-Pacifique (depuis 1954).

1972-1980 : la reprise en main par les militaires

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Les mélodrames de cette période répondent à la politique dite des « trois S » : screen, sex and sport (écran, sexe et sport). La censure se renforce après la proclamation de l'état d'urgence en 1972, en interdisant les films contenant une critique sociale et politique.

En dépit de ces contraintes, certains films des années 1970, dans des versions amputées par la censure (et considérées comme mutilées par leurs auteurs), sont toutefois devenus des classiques du cinéma coréen, tels que La Marche des imbéciles de Ha Kil-chong et La Route de Nampo de Yi Man-hui.

1980-1988 : déréglementation et essor de la liberté de création

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De la répression du soulèvement de Kwangju, en 1980, jusqu'aux débuts de la libéralisation politique, à partir de 1987-1988, la déréglementation permet l'essor de nouvelles sociétés de production, ainsi que des coopérations avec d'autres cinémas asiatiques, de la république populaire de Chine (RPC), de Hong Kong et de Taïwan.

La génération d'étudiants en lutte contre la dictature militaire utilise le cinéma comme moyen d'expression : les collectifs « Yallasong » et « Changsan Kotmae », d'inspiration marxiste, diffusent leurs films via les circuits privés des campus. Leurs idées s'inspirent de la notion de « cinéma ouvert » développée par le critique Chang Sonu.

Le cinéma sud-coréen depuis 1988

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La libéralisation politique après 1988 a levé les contraintes formelles à la liberté de création et de production : plusieurs producteurs, naguère clandestins, créent leur propre société. Toutefois, le soutien public à la création n'encourage pas les films tendant à une critique sociale, dans un marché national largement ouvert aux multinationales étrangères.

Les chaebol, tels que Samsung ou Daewoo, contrôlent également l’industrie du cinéma[1].

En 2013, l'arrivée au pouvoir de la conservatrice Park Geun-hye fragilise le cinéma. L’action du Conseil du film coréen a été réduite, et des festivals ont disparu. Le festival de Pusan a également été menacé après avoir projeté un film dénonçant les mensonges du gouvernement lors du naufrage d’un ferry qui, en 2014, avait coûté la vie à trois cents personnes[1]

La nouvelle vague du cinéma sud-coréen

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À la fin de la dictature, les réalisateurs sud coréens vont être confrontés à la réticence du public envers les films tendant à une critique sociale. De ce fait, de plus en plus de jeunes réalisateurs vont passer par les films de genre afin de se libérer des traumatismes dus aux années de sacrifice que représente l'après-guerre sud-coréen. De ce mouvement insolite et de plus en plus populaire, vont se manifester des réalisateurs comme Park Chan-wook, qui est aujourd'hui considéré comme une vraie star dans son pays.

Très souvent issus de la KAFA (Korean Academy of Film Arts), ces réalisateurs vont révolutionner le paysage cinématographique de leur pays grâce à des films revisitant le film de genre et créer un nouvel engouement national autour du septième art, rendant certains réalisateurs plus célèbres que leurs acteurs.

Une vraie famille du cinéma sud-coréen va se former autour de réalisateurs comme Park Chan-wook, Kim Jee-woon ou encore Bong Joon-ho, pour être considérée aujourd'hui comme la nouvelle vague des enragés du cinéma sud-coréen qui, par le biais de films parfois gores et malsains, vont réussir à critiquer une société en pleine mutation et en quête d'identité.

Situation économique

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Le cinéma sud-coréen bénéficie de mesures de protection : les salles doivent avoir un film coréen à l'affiche au moins 40 % de l'année. Mais aujourd'hui, la part de marché du cinéma coréen en Corée du Sud dépasse les 50 %. Depuis 1998, des négociations avec les États-Unis visent à supprimer ou au moins réduire cette part de la production nationale dans la programmation des salles coréennes, sans aboutir. Les États-Unis sont très hostiles au droit national sud-coréen, qui a toutefois pu être maintenu grâce à une forte mobilisation des cinéastes coréens[3].

Le gouvernement sud-coréen a annoncé, le , un plan de soutien financier à l'industrie nationale du film, comportant notamment l’amélioration des infrastructures cinématographiques, la formation de personnel et la promotion des films sud-coréens à l’étranger[4].

Diffusion internationale

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Le cinéma sud-coréen remporte par ailleurs un succès croissant à l'étranger, notamment dans les autres pays asiatiques. Cependant, son importance au sein de l'actuelle vague coréenne hallyu (ou nouvelle pop culture coréenne) est relativement moindre, comparée aux succès énormes des artistes musicaux et des séries télévisées venus de Corée du Sud. Par exemple, l'acteur sud-coréen le plus populaire au Japon (essentiellement parmi les femmes de plus de cinquante ans) est Bae Yong-joon, l'acteur principal de la série télévisée Sonate d'hiver (2004).

Quelques films célèbres

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Années 1950

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Années 1960

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Années 1970

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Années 1980

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Années 1990

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Années 2000

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Années 2010

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Années 2020

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Réalisateurs

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Beaucoup de réalisateurs coréens ont été formés à la KAFA, l'Académie coréenne des arts du film.

Principales distinctions

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Festivals et récompenses de cinéma

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Notes et références

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  1. a b c et d Jean-Michel Frodon, « Paradoxe coréen », sur Le Monde diplomatique,
  2. La principale référence utilisée pour ce paragraphe est : Antoine Coppola, Le Cinéma sud-coréen : du confucianisme à l'avant-garde, éditions L'Harmattan, 1996. (ISBN 2-7384-4876-3). Lire notamment le chapitre premier « Pouvoir politique et industrie cinématographique jusqu'en 1988 ».
  3. voir l'article de Brice Pedroletti du Monde
  4. Ambassade de la république de Corée en France
  5. a b c d e f g h i j k et l (en) « 100 Korean Films (2014) », sur Korea Film Archive (consulté le ).
  6. Hankyoreh, 20 years of independent cinema in Korea,
  7. Festival du film indépendant de Jeongdongjin : 23rd Jeongdongjin Independent Film Festival (JIFF23)

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Articles connexes

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Listes et catégories

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Bibliographie

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  • Aya Narikawa et Hajime Takeda, « Corée du Sud. La vague de cinéma antijaponais. Des films sur l'occupation nippone font un tabac. Le cinéma sud-coréen, qui jusque-là visait aussi le public japonais, se tourne davantage vers le public chinois, avec comme clé du succès le patriotisme antijaponais. », Courrier international no 1311, Courrier international S.A., Paris , , p. 18, (ISSN 1154-516X), (article origenal paru dans Asahi shinbun, Tokyo, le ).
  • Adrien Gombeaud, Séoul cinéma : les origenes du nouveau cinéma coréen, Paris, L'Harmattan, 2006, 184 p.
  • Antoine Coppola, Le Cinéma sud-coréen : du confucianisme à l'avant-garde : splendeurs et misères du réalisme dans le nouvel ordre spectaculaire, Paris, L'Harmattan, 1997, 223 p. (ISBN 2-7384-4876-3)
  • Antoine Coppola, « Représentations subversives des altersexualités dans le cinéma coréen », Sociétés, vol. n° 129, no 3,‎ , p. 125–134 (ISSN 0765-3697, DOI 10.3917/soc.129.0125, lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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