Gouvernement Jean-Marc Ayrault (1)
Président | François Hollande |
---|---|
Premier ministre | Jean-Marc Ayrault |
Législature |
XIIIe (Cinquième République) (ne siégeant plus) |
Formation | |
Fin | |
Durée | 1 mois et 6 jours |
Coalition | PS - EÉLV - Walwari - PRG |
---|---|
Ministres | 18 |
Secrétaires d'État | 16 |
Femmes | 17 |
Hommes | 17 |
Le premier gouvernement Jean-Marc Ayrault est le gouvernement de la République française du au [1]. C'est le trente-cinquième gouvernement de la Cinquième République et le premier de la présidence de François Hollande.
Le gouvernement compte, outre le Premier ministre, trente-quatre membres et est le premier en France à respecter une stricte parité entre hommes et femmes.
Nomination
[modifier | modifier le code]Le , au second tour de l'élection présidentielle française de 2012, François Hollande est élu président de la République face au président sortant Nicolas Sarkozy. Il prend ses fonctions le , à l'issue de l'investiture du président de la République française[2].
Le Premier ministre est nommé par un décret du président de la République en date du [3].
Les autres membres sont nommés par un décret présidentiel en date du [4].
Les décrets d’attribution sont publiés le [5].
Choix de ministres
[modifier | modifier le code]Le président de la République hésite origenellement entre Jean-Marc Ayrault et la maire de Lille, Martine Aubry, pour la fonction de Premier ministre. Il choisit finalement le premier, qui succède à François Fillon. Le chef du gouvernement est issu des rangs du Parti socialiste, ce qui n'avait pas été le cas depuis le gouvernement Lionel Jospin (1997-2002).
Le Président avait pensé puis mis de côté l'hypothèse de nommer Laurent Fabius, car il avait déjà été Premier ministre en 1984. Il avait également laissé tomber l'hypothèse Stéphane Le Foll, considéré comme trop brutal[6].
Le Président avait pensé à André Vallini pour le ministère de la Justice, mais, étant empêtré dans une affaire judiciaire avec l’une de ses anciennes assistantes, le Président choisit plutôt Christiane Taubira[6].
Seule Fleur Pellerin n'exerçait aucun mandat électif au moment de sa nomination. Parmi les autres, on compte :
- 22 députés : 13 ministres et 9 ministres délégués ;
- 4 députés européens : 2 ministres et 2 ministres délégués ;
- 1 sénatrice (Nicole Bricq) ;
- 8 conseillers régionaux : 5 ministres (dont 2 présidents de conseil régional) et 3 ministres délégués ;
- 5 conseillers généraux : 3 ministres (dont 2 présidents de conseil général) et 1 ministre délégué ;
- 3 ministres déléguées conseillères de Paris (dont 1 maire d'arrondissement et 1 adjointe au maire) ;
- 12 conseillers municipaux : 8 ministres (dont 4 maires, 2 présidents d'agglomération et 1 adjointe au maire) et 4 ministres délégués (tous maires).
Parmi les 35 membres du gouvernement, 5 ministres ont déjà exercé une responsabilité gouvernementale par le passé[7] : Laurent Fabius (ancien Premier ministre de François Mitterrand de 1984 à 1986 et ancien ministre de l'Économie de Lionel Jospin de 2000 à 2002), Pierre Moscovici (ancien ministre délégué aux Affaires européennes de Lionel Jospin de 1997 à 2002), Michel Sapin (ancien ministre de l'Économie de Pierre Bérégovoy de 1992 à 1993 et ancien ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’État de Lionel Jospin de 2000 à 2002), Jean-Yves Le Drian (ancien secrétaire d'État à la Mer d'Édith Cresson de 1991 à 1992) et Marylise Lebranchu (ancienne secrétaire d'État aux PME, au Commerce, à l'Artisanat et à la Consommation sous le gouvernement Jospin de 1997 à 2000 puis garde des Sceaux de Lionel Jospin de 2000 à 2002).
La moyenne d'âge de l'ensemble du gouvernement à sa nomination est de 52 ans[7].
Parmi les ministres de plein exercice (le Premier ministre et les 18 ministres), la moyenne d'âge est de 54 ans. Laurent Fabius (65 ans) et Najat Vallaud-Belkacem (34 ans) sont respectivement doyen et benjamine des ministres de plein exercice, mais aussi de l'ensemble du gouvernement[7].
Pour les ministres délégués, la moyenne d'âge est de 50 ans. La doyenne est Michèle Delaunay (65 ans) et la benjamine Sylvia Pinel (34 ans).
Féminisation du gouvernement
[modifier | modifier le code]Pendant sa campagne présidentielle, François Hollande n'a voulu dévoiler aucune information sur le futur gouvernement, si ce n'est que la parité hommes-femmes serait respectée, ce qui est le cas sans prendre en compte le Premier ministre : 18 ministres, dont 9 hommes et 9 femmes, et 16 ministres délégués, dont 8 hommes et 8 femmes.
C'est la première fois dans l'Histoire de la République française, que la parité dans un gouvernement est respectée[8].
Coalition
[modifier | modifier le code]Le Premier ministre, 16 des 18 ministres et 13 des 16 ministres délégués sont des militants du Parti socialiste (PS). À ceux-ci s'ajoutent deux membres du Parti radical de gauche (PRG) (une ministre et une ministre déléguée), deux issus d'Europe Écologie Les Verts (EÉLV) (une ministre et un ministre délégué) et une seule personnalité provenant de la société civile.
Composition du gouvernement
[modifier | modifier le code]Premier ministre
[modifier | modifier le code]Portrait | Fonction | Nom | Parti | |
---|---|---|---|---|
Premier ministre | Jean-Marc Ayrault | PS |
Ministres
[modifier | modifier le code]Ministres délégués
[modifier | modifier le code]Composition politique
[modifier | modifier le code]Le gouvernement Jean-Marc Ayrault I est composé principalement de personnalités venant du PS :
Parti | Premier ministre |
Ministres | Ministres délégués |
Total | |
---|---|---|---|---|---|
Répartition le | 1 | 20 | 18 | 39 | |
Parti socialiste | 1 | 16 | 13 | 30 | |
Europe Écologie Les Verts | 1 | 1 | 2 | ||
Parti radical de gauche | 1 | 1 | 2 | ||
Walwari | 1 | 1 | |||
Divers gauche | 1 | 1 |
Actions
[modifier | modifier le code]Lors du premier conseil des ministres, le , le président de la République française, le Premier ministre et les 34 ministres baissent leur traitement de 30 % ; c'était une promesse de campagne de François Hollande. Ils signent aussi une « charte de déontologie » qui leur interdit de cumuler, par exemple, un portefeuille ministériel avec un poste de maire ou de président de région. Ils doivent également « se garder de tout conflit d'intérêts »[9].
Les principales mesures du premier gouvernement Ayrault sont :
- Réduction de la rémunération du chef de l'État, du Premier ministre et des membres du gouvernement de 30 %.
- Signature d'une charte de déontologie et publication des déclarations d'intérêts par les membres du gouvernement, circulaire du Premier ministre étendant ces exigences aux membres des cabinets et plafonnant leurs effectifs.
- Augmentation de 25 % de l'allocation de rentrée scolaire dès la rentrée 2012.
- Abrogation de la circulaire dite « Guéant » sur les étudiants étrangers qui restreignait la liberté de travailler en France pour les étudiants étrangers.
- Retour à la retraite à 60 ans à taux plein pour ceux qui ont cotisé la totalité de leurs annuités.
- Limitation à 450 000 euros brut par an la rémunération maximale accordée aux patrons des entreprises publiques.
- Augmentation du SMIC au de 2 % soit 0,6 % hors inflation.
Élections législatives et démission du Gouvernement
[modifier | modifier le code]Vingt-cinq ministres sont candidats aux élections législatives qui ont lieu les 10 et . Jean-Marc Ayrault a annoncé que les ministres battus aux élections législatives quitteraient le gouvernement[10]. Cette pratique, inaugurée pour les élections de 2007, sera reconduite après celles de 2017 et 2022.
Les élections donnent au parti socialiste, à Europe Écologie Les Verts, aux divers gauche et au parti radical de gauche la majorité des sièges à l’Assemblée nationale.
À l'issue du vote, tous les ministres sont élus (six dès le premier tour[11], les autres lors du second[12]).
Le , le Président de la République met fin, sur la présentation de la démission du Gouvernement, aux fonctions de Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, et des autres membres du Gouvernement[13], Jean-Marc Ayrault est immédiatement renommé Premier ministre[14], et le lendemain, son deuxième gouvernement est nommé[15].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Tous les gouvernements depuis 1958 », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
- AP, « La passation de pouvoir Sarkozy-Hollande aura lieu le 15 mai », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
- Décret du 15 mai 2012 portant nomination du Premier ministre, JORF, no 114 du 16 mai 2012, p. 9125, texte no 1, NOR HRUX1223252D, sur Légifrance
- Décret du 16 mai 2012 relatif à la composition du Gouvernement, JORF, no 115 du 17 mai 2012, p. 9149, NOR HRUX1201132D, sur Légifrance
- Décrets du 24 mai 2012 relatif aux attributions du ministre de l'intérieur, du ministre de l'éducation nationale, du ministre de l'économie et des finances, du ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie …
- Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Un président ne devrait pas dire ça..., , 672 p. (ISBN 978-2-234-07527-6 et 2-234-07527-0, OCLC 1033465957, lire en ligne)
- Renaud Czarnes, Stéphane Dupont, Pierre-Alain Furbury et Elsa Freyssenet, « 17 femmes, 7 jeunes et 4 "Hollandais" historiques, dans le gouvernement Ayrault » sur Les Échos, 16 mai 2012
- Parité respectée sur Le Journal du dimanche, 16 mai 2012
- AFP, « France: Hollande réunit son gouvernement, baisse son salaire de 30 % » sur Le Parisien, 17 mai 2012.
- Patrick Roger, « Les vingt-six ministres candidats aux législatives sont-ils menacés ? » sur Le Monde, 17 mai 2012
- Les ministres candidats s'en sortent bien sur France Télévisions, 10 juin 2012
- Législatives 2012: les résultats des ministres du gouvernement Ayrault sur Le Huffington Post, 17 juin 2012
- Décret du 18 juin 2012 relatif à la cessation des fonctions du Gouvernement
- Décret du 18 juin 2012 portant nomination du Premier ministre
- Décret du 21 juin 2012 relatif à la composition du Gouvernement
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Lien externe
[modifier | modifier le code]- « Gouvernement Ayrault I (15 mai 2012 », sur assemblee-nationale.fr (consulté le )