Gouvernement Jean Lesage
Gouvernement Barrette | Gouvernement Lesage | Gouvernement Johnson | |||||||||||||||||||||||||
25e législature | 26e législature | 27e législature | 28e législature | ||||||||||||||||||||||||
1960 | 1961 | 1962 | 1963 | 1964 | 1965 | 1966 |
Le mandat du gouvernement de Jean Lesage, devenu premier ministre du Québec à la suite de la victoire du parti libéral du Québec à l'élection générale du 22 juin 1960, s'étendit du au . Ce gouvernement a été l'initiateur de ce qui sera appelé plus tard, la révolution tranquille.
Composition en 1960
[modifier | modifier le code]Formation le :
- Jean Lesage : premier ministre, ministre des Finances
- Lionel Bertrand : secrétaire provincial
- Paul Gérin-Lajoie : ministre de la Jeunesse
- Alphonse Couturier : ministre de la Santé
- Émilien Lafrance : ministre du Bien-être social
- Georges-Émile Lapalme : procureur général
- René Lévesque : ministre des Travaux publics, ministre des Ressources hydrauliques
- Bona Arsenault : ministre des Terres et Forêts
- Paul Earl : ministre des Mines
- Bernard Pinard : ministre de la Voirie
- Gérard D. Levesque: ministre de la Chasse et des Pêcheries
- René Hamel: ministre du Travail, ministre des Affaires municipales
- Gérard Cournoyer : ministre des Transports et des Communications
- Alcide Courcy : ministre de l'Agriculture et de la Colonisation
- Charles-Aimé Kirkland : ministre d'État (sans portefeuille) (Décède le .)
- André Rousseau : ministre de l'Industrie et du Commerce
Nomination le :
- George Carlyle Marler : ministre d'État (sans portefeuille) (Non élu, il est nommé membre du conseil législatif et leader du gouvernement à ce conseil.)
Remaniement le :
- Jean Lesage : premier ministre, ministre des Finances, ministre des Affaires fédérales-provinciales
- Georges-Émile Lapalme : procureur général, ministre des Affaires culturelles
- René Lévesque : ministre des Richesses naturelles
- René Saint-Pierre : ministre des Travaux publics
- Paul Earl : ministre du Revenu
Remaniement le :
- René Hamel : ministre du Travail.
- Lucien Cliche : ministre des Affaires municipales
Remaniement le :
- Gérard D. Levesque : ministre de l'Industrie et du Commerce
- Bona Arsenault : ministre de la Chasse et des Pêcheries
- Lucien Cliche : ministre des Terres et Forêts
- Pierre Laporte : ministre des Affaires municipales
- Claire Kirkland-Casgrain : ministre d'État (sans portefeuille)
- Carrier Fortin : ministre d'État (sans portefeuille)
Composition en 1962
[modifier | modifier le code]Après le remaniement du
- Jean Lesage : premier ministre, ministre des Finances, ministre des Affaires fédérales-provinciales
- Lionel Bertrand : secrétaire provincial
- Paul Gérin-Lajoie : ministre de la Jeunesse
- Émilien Lafrance : ministre du Bien-être social et de la Famille
- Georges-Émile Lapalme : procureur général, ministre des Affaires culturelles
- René Saint-Pierre : ministre des Travaux publics
- René Lévesque : ministre des Richesses naturelles
- Lucien Cliche : ministre des Terres et Forêts
- Alphonse Couturier : ministre de la Santé
- Bernard Pinard : ministre de la Voirie
- Bona Arsenault : ministre de la Chasse et des Pêcheries
- René Hamel : ministre du Travail
- Pierre Laporte : ministre des Affaires municipales
- Gérard Cournoyer : ministre des Transports et des Communications
- Alcide Courcy : ministre de l'Agriculture et de la Colonisation
- Paul Earl : ministre du Revenu
- Gérard D. Levesque : ministre de l'Industrie et du Commerce
- George Carlyle Marler : ministre d'État (sans portefeuille)
- Claire Kirkland-Casgrain : ministre d'État (sans portefeuille)
- Carrier Fortin : ministre d'État (sans portefeuille)
- Philippe Lalonde : Adjoint parlementaire
Remaniement le :
- Bona Arsenault : secrétaire provincial
- Lionel Bertrand : ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
Remaniement le : Jean Lesage : premier ministre, ministre des Finances, ministre des Affaires fédérales-provinciales, ministre du Revenu (Remplace à ce dernier ministère Paul Earl, décédé le .)
Remaniement le :
- René Hamel : procureur général
- Carrier Fortin : ministre du Travail
- Eric Kierans : ministre du Revenu
Remaniement en :
- Paul Gérin-Lajoie : ministre de l'Éducation
Remaniement le :
- Claude Wagner : solliciteur général
Remaniement le :
- Claude Wagner : procureur général (Succède à René Hamel, qui démissionne pour devenir juge.)
Remaniement en :
- Pierre Laporte : ministre des Affaires municipales, ministre des Affaires culturelles (Succède à ce dernier poste à G.-É. Lapalme, qui a annoncé sa démission le .)
- Claire Kirkland-Casgrain : ministre des Transports et des Communications
- Gérard Cournoyer : ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche (Succède à Lionel Bertrand, qui démissionne et est nommé membre du conseil législatif.)
Remaniement du :
- Gaston Binette : ministre d'État (sans portefeuille)
- Albert Morissette : ministre d'État (sans portefeuille)
Modification le :
- Le poste de procureur général, occupé par Claude Wagner, devient celui de ministre de la Justice.
Remaniement le :
- Eric Kierans : ministre de la Santé
- Alphonse Couturier : ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
- René Lévesque : ministre des Richesses naturelles, ministre de la Famille et du Bien-être social
- John Richard Hyde : ministre du Revenu
- Émilien Lafrance : ministre d'État (sans portefeuille)
- Gérard Cournoyer : ministre d'État (sans portefeuille)
Remaniement le :
- Gaston Binette : ministre des Richesses naturelles
Chronologie
[modifier | modifier le code]- : assermentation du cabinet Lesage devant le lieutenant-gouverneur Onésime Gagnon.
- : un regroupement comprenant André d'Allemagne et Marcel Chaput fondent le Rassemblement pour l'indépendance nationale (R.I.N.), un mouvement dont le but est de promouvoir l'indépendance du Québec.
- : la Commission Salvas est nommée pour enquêter sur l'administration de l'Union nationale.
- - : deuxième session de la 26e Législature, qui met en marche la première phase de la Révolution tranquille. Le discours du Trône annonce la mise en place de l'assurance-hospitalisation et de la gratuité scolaire jusqu'à la fin de l'école secondaire. On crée les ministères des Affaires culturelles (loi du 1er avril), des Affaires fédérales-provinciales, des Richesses naturelles et de la Famille et du Bien-être social.
- : Création de l'Office québécois de la langue française (OQLF, origenellement OLF), sous le ministère des Affaires culturelles. Note que la mission de l'organisme s'est considérablement élargie depuis, en 1969, 1974, 1977 et 2002.
- 1961 : instauration du programme des arts à l’architecture (1 % du budget québécois des infrastructures publiques sera investi dans une œuvre d’art)[1].
- : une commission, présidée par Mgr Alphonse-Marie Parent, est chargée d'enquêter sur l'éducation.
- : Daniel Johnson devient le nouveau chef de l'Union nationale.
- : inauguration de la Maison du Québec à Paris. Jean Lesage est reçu par le président français Charles de Gaulle.
- : les libéraux Pierre Laporte et Claire Kirkland-Casgrain remportent les élections partielles de Chambly et Jacques-Cartier. Claire Kirkland-Casgrain est la première femme à siéger à l'Assemblée législative.
- 9 janvier- : troisième session de la 26e législature. Adoption d'une loi mettant les hôpitaux sous le contrôle de l'État. Création de la Société générale de financement (S.G.F.).
- : la Commission Salvas dépose son rapport, condamnant les politiciens et les fonctionnaires qui ont trempé dans le scandale du gaz naturel et recommandant l'adoption d'une loi empêchant de tels abus.
- : réunion du caucus libéral au Lac à l'Épaule. On y discute d'une possible nationalisation de l'électricité.
- : Jacques Parizeau est membre du premier conseil d'administration de la Société générale de financement.
- : Jean Lesage annonce des élections générales pour le 14 novembre. Il veut obtenir le mandat d'unifier le réseau électrique du Québec et de le nationaliser.
- : les libéraux remportent une victoire plus décisive qu'en 1960 avec 63 candidats élus contre 31 unionistes et 1 indépendant. 56 % de la population a voté pour le Parti libéral et 42 % pour l'Union nationale.
- : une manifestation d'étudiants de l'Université de Montréal tourne à la violence. Les participants protestent contre les propos de Donald Gordon, président du Canadien National, qui a déclaré que les Canadiens-français n'ont pas les compétences requises pour siéger au conseil d'administration.
- 15 janvier- : première session de la 27e Législature. La nationalisation de l'électricité coûte 604 millions de $. Le sous-ministre Jacques Parizeau va à New York pour en emprunter la moitié, contournant les banques canadiennes qui voulaient bloquer le projet de nationalisation. Création d'un nouveau Code du travail.
- : premiers attentats du F.L.Q..
- : le libéral Lester B. Pearson remporte l'élection fédérale et devient premier ministre du Canada.
- : Pearson annonce l'établissement d'une commission d'enquête, présidée par André Laurendeau et Davidson Dunton, dont le but sera de faire un rapport sur l'état du bilinguisme et du biculturalisme au pays.
- 1963 : Création des Obligations d'épargne du Québec, donc bris de l'oligopole bancaire sur la dette du Québec.
- 1963 : loi électorale : on réintroduit le concept d'agent officiel des dépenses, et pour la première fois, il y a une limite de dépenses et un remboursement des dépenses électorales aux candidats ayant eu d'assez bons résultats (20 % à ce moment)[2].
- : l'âge minimal du droit de vote passe de 21 à 18 ans, selon une loi votée en 1963.
- : début de la quatrième session de la 27e Législature. Le discours du Trône annonce l'intention du gouvernement d'établir un régime de retraite permanent proprement québécois et l'institution d'un comité parlementaire chargé d'examiner les conditions de travail des fonctionnaires, des enseignants et des employés d'hôpitaux.
- : la loi 60, créant un ministère de l'Éducation, est adoptée.
- : Pierre Bourgault devient le nouveau chef du Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) et transforme ce mouvement en parti politique.
- : Jean Lesage reconnaît le droit de grève aux employés du secteur public.
- : Samedi de la matraque à Québec.
- : lors d'une conférence fédérale-provinciale, Ottawa et les provinces parviennent à s'entendre sur la Formule Fulton-Favreau: les changements fondamentaux à la constitution devront obtenir l'appui unanime des gouvernements, les changements régionaux celui des provinces concernées et tout autre changement celui de 7 des 10 provinces représentant la moitié de la population canadienne.
- : fin de la publication du rapport de la Commission Parent, lequel remet en cause la conception de l'éducation au Québec et préconise une réforme en profondeur.
- 21 janvier- : cinquième session de la 27e Législature, qui voit la création de la Régie des rentes du Québec, de la Caisse de dépôt et placement et de la Société québécoise d'exploitation minière (SOQUEM). Au début de la session, inauguration du poste de leader parlementaire du gouvernement à l'assemblée, confié à Pierre Laporte.
- : Première révision majeure de la carte électorale depuis 1853. Le nombre de circonscriptions est augmenté de 95 à 108. L'ajout de nouvelles circonscriptions se fait surtout sur l'île de Montréal. La révision permet de rééquilibrer les circonscriptions par rapport à la population.
- : un rapport préliminaire de la commission Laurendeau-Dunton constate que le Canada traverse une crise majeure mais que les Canadiens-français n'en sont pas conscients.
- : Daniel Johnson lance son livre Égalité ou indépendance.
- Printemps 1965 : première grève dans la fonction publique.
- : une entente de coopération culturelle est signée avec la France.
- : Lesage abandonne la Formule Fulton-Favreau, maintenant jugée dangereuse pour les intérêts du Québec.
- : Annonce de la division du Québec en 10 régions administratives[3].
- : c'est dans une atmosphère de grève générale dans la fonction publique que Jean Lesage déclenche des élections générales pour le 5 juin.
- : le pourcentage du vote est de 40,9 % pour l'Union nationale, 47,6 % pour le Parti libéral, 5,6 % pour le Rassemblement pour l'indépendance nationale et 3,2 % pour le Ralliement national. Bien que le Parti libéral obtienne l'appui populaire le plus élevé, l'Union nationale remporte les élections avec 56 candidats élus contre 50 libéraux et 2 indépendants.
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Le gouvernement Lesage, parfois appelé l'équipe du tonnerre, a inauguré une nouvelle façon de gouverner qui est sans précédent dans l'histoire du Québec. Composé de plusieurs membres dynamiques (René Lévesque, Paul Gérin-Lajoie, Georges-Émile Lapalme et, plus tard, Pierre Laporte et Eric Kierans), il s'est distingué par un mouvement de réformes spectaculaires, appelé la Révolution tranquille, qui influence toujours les gouvernements actuels. C'est le début de l'État interventionniste, de l'État-providence.
Ses relations avec Ottawa deviennent beaucoup plus revendicatives. L'autonomie provinciale se transforme petit à petit en un véritable nationalisme québécois. Des mouvements plus radicaux, le RIN et le RN, commencent même à promouvoir l'indépendance du Québec. Lesage ne va pas jusque-là mais réussit tout de même à négocier avec le fédéral un opting out, c'est-à-dire un droit de retrait avec compensation (lequel correspond à l'abattement actuel de 16½ % d'impôt fédéral, spécifique au Québec). Les négociations pour amender la Constitution sont cependant dans l'impasse lorsque Lesage refuse d'adhérer à la formule Fulton-Favreau.
La fonction publique s'agrandit en conséquence, ses effectifs passant de 29 000 à 43 000 employés entre 1960 et 1966. Désormais, ce n'est plus l'allégeance politique mais la compétence qui est le critère d'embauche. En 1965, les fonctionnaires obtiennent le droit de se syndiquer (en 1966, 75 % d'entre eux sont membres d'un syndicat affilié à la C.S.N.).
L'État québécois commence également à rayonner ailleurs dans le monde. Des délégations du Québec sont inaugurées à Paris et à Londres, et une entente de coopération culturelle est signée avec la France.
Ces réformes indisposent cependant plusieurs personnes. Elles coûtent cher, les déficits atteignent des niveaux assez élevés et les taxes augmentent en conséquence.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Décryptage - Ces artistes «stars» du 1% », sur Le Devoir (consulté le ).
- « lapresse.ca/le-soleil/dossiers… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « Annonce de la division du Québec en régions administratives », sur usherbrooke.ca (consulté le ).
Sources
[modifier | modifier le code]- Louis La Rochelle, En flagrant délit de pouvoir, Boréal Express, 1982.
- Paul-André Linteau, René Durocher, Jean-Claude Robert et François Ricard, Histoire du Québec contemporain, tome 2, Boréal Express, 1986.
- Pierre Godin, Daniel Johnson, tome 1, Boréal Express, 1980.
- Assemblée nationale du Québec, Informations historiques.