Grande fresque de la gare de Lyon
Artiste |
Jean-Baptiste Olive, Atelier Genovesio (dont Jean-Paul Letellier) |
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Date |
, –, – |
Commanditaire | |
Type | |
Dimensions (H × L) |
~ 3 × ~ 100 m |
Localisation | |
Protection |
Inscrit MH () |
Coordonnées |
La grande fresque de la gare de Lyon est une longue peinture murale de Jean-Baptiste Olive () et de l'atelier Genovesio () à la gare de Lyon à Paris, en France, représentant certaines des villes accessibles depuis cette gare grâce à la ligne Paris-Menton et au réseau PLM.
Localisation
[modifier | modifier le code]L'œuvre est située dans la salle des guichets, au niveau 0 de la gare de Lyon, dans le 12e arrondissement de Paris. Cette salle, dite aussi « salle des fresques », « galerie des fresques » ou encore « salle des pas perdus », est une galerie d'une centaine de mètres de long.
Cette galerie est bordée de part et d'autre par des boutiques (de titres de transports, de restauration rapide, de cadeaux, etc.) et par le salon grands voyageurs, qui séparent la galerie, d'un côté, des voies du hall 1, et de l'autre côté, d'une rue piétonne parallèle à la rue de Chalon.
La fresque décore toute la longueur du mur surplombant les boutiques côté gare. En face, côté rue, les boutiques sont surmontées de grandes verrières permettant d'éclairer les peintures par la lumière du jour[1].
Historique
[modifier | modifier le code]La peinture murale est conçue lors de la rénovation de la gare en par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (généralement abrégée en « Paris-Lyon-Méditerranée », ou simplement PLM). Elle occupe toute la longueur de la salle des pas-perdus et met alors en valeur les principales destinations desservies par le PLM[2]. Sa réalisation est confiée au peintre Jean-Baptiste Olive, origenaire de Marseille et spécialisé dans les peintures de paysage et de marine de la région méditerranéenne. La commande inclut aussi deux tableaux, représentant Saint-Honorat et le Vieux-Port de Marseille, pour décorer la Salle dorée du buffet de la même gare, appelé aujourd'hui Le Train bleu[3].
Dans les années , les guichets de vente ayant été allongés, la création de onze nouvelles images, ainsi que la rénovation des anciennes, sont confiées aux ateliers Genovesio[4], spécialiste en restauration de tableaux anciens et peintures murales. Les peintures sont réalisées par l'artiste-peintre Jean-Paul Letellier[4], entre et , le choix des villes peintes étant fait par la SNCF[4].
La salle des fresques est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du [5].
Les fresques font l'objet de travaux de restauration entre et le [6].
Description
[modifier | modifier le code]Généralités
[modifier | modifier le code]Longue de près d'une centaine de mètres, cette œuvre n'est techniquement pas une fresque, puisqu'il s’agit de peintures à l'huile sur toiles marouflées, mais le nom est traditionnel[6].
La peinture représente, de façon continue, les principales destinations accessibles en train à partir de la gare : en débutant à gauche à Paris, la distance augmente en se dirigeant vers la droite, la dernière ville étant Menton, à la frontière avec l'Italie. La transition entre chaque ville est ainsi décrite par l'écrivain Jacques Réda : « Avignon, Nîmes, Montpellier, Marseille, Toulon, Nice, Monte-Carlo et Menton ne forment plus alors qu'une seule tendre et vibrante modulation de lumière, où s'harmonisent les décors naturels et les perspectives urbaines »[7].
Les villes sont représentées avec des éléments géographiques et architecturaux caractéristiques (églises, châteaux, etc.) ; leur nom est indiqué à intervalles réguliers au-dessus de la peinture, sous le plafond. La fresque restitue le tourisme urbain de luxe qui se développe à la fin du XIXe siècle en France, particulièrement à destination de la Côte d'Azur.
Au bout de la salle, du côté de Menton, sur le mur perpendiculaire à la fresque, sont situés deux panneaux de même style. Ils représentent Venise, en Italie : la lagune, une gondole et l'île de San Giorgio Maggiore sur le panneau de gauche, le palais des Doges et la place Saint-Marc sur le panneau de droite.
Les peintures de ne représentent que le tronçon Lyon-Menton. Quoique réalisées plus tard, les peintures de sont ajoutées à gauche des peintures préexistantes, pour respecter l'ordre géographique logique, car elles représentent le tronçon Paris-Lyon. Anachroniques, elles contiennent des voitures et des personnages contemporains[8].
Les fresques représentent certaines villes qui en réalité n'ont pas de gare sur la ligne Paris-Menton[9], mais sont tout de même desservies par des lignes secondaires du réseau PLM[10] :
- sur la fresque de (Paris-Lyon) : Auxerre, Vézelay, Semur-en-Auxois, Autun et Paray-le-Monial ;
- sur la fresque de (Lyon-Menton) : Nîmes et Montpellier.
Au contraire, d'autres villes desservies par la ligne Paris-Menton ne sont pas représentées[10] :
- sur la fresque de (Paris-Lyon) : Sens, Montbard, Chalon-sur-Saône, Mâcon, Villefranche-sur-Saône
- sur la fresque de (Lyon-Menton) : Vienne, Valence, Montélimar, Orange, Arles.
Villes représentées
[modifier | modifier le code]De gauche à droite, la fresque représente les villes et monuments suivants :
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Lilas-Apollonia Fournier, « À Paris gare de Lyon, la Galerie des fresques retrouve de sa splendeur », sur Batiactu, .
- Tabeaud et Moriniaux 2013.
- Tabeaud et Moriniaux 2013, § 7.
- Denis Redoutey, « Paris-Gare-de-Lyon 30e anniversaire pour les fresques », La Vie du rail, .
- « Gare de Lyon », notice no PA00086570, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Sarah Guiet, « À la gare de Lyon, les voyageurs peuvent à nouveau contempler les peintures murales de la galerie des Fresques », Le Monde, .
- Jacques Réda, « La Gare de Lyon », dans Châteaux des courants d'air, Paris, Gallimard, , 143 p. (ISBN 2-07-070819-5), p. 138, cité par Pascale Rougé, « Enchevêtrements », dans “Aux frontières” : sur Jacques Réda, Lille, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Objet » (no 51), , 182 p. (ISBN 2-85939-754-X et 978-2-7574-2669-2, DOI 10.4000/books.septentrion.74778), p. 123–135, et par Philippe Liger, Théorie du paysage : Le paysage comme représentation et comme projet, Gien, Philippe Lasne, , 2e éd., 197 p. (ISBN 978-2-494078-00-0, lire en ligne), p. 104.
- « Visiter la Gare de Lyon à Paris », .
- Jean-Michel Léger, « Une petite ville française », dans Michèle Lambert-Bresson (dir.) et Annie Térade (dir.), Architectures urbaines, formes et temps : Mélanges offerts à Pierre Pinon, Paris, A. et J. Picard, , 431 p. (ISBN 978-2-7084-0970-5), p. 108–111 [lire en ligne].
- Tabeaud et Moriniaux 2013, § 4 et fig. 1.
- von Buch 2008, n. 10, citant Romuald Chaussivert (sous la dir. de Claude Jourmes), Radioscopie d'un monument élevé à la gloire de la « Révolution ferroviaire » : La gare de Paris-Lyon (thèse de doctorat en administration publique, Université Lumière-Lyon-II, faculté des sciences juridiques), , 201 p., p. 103–104.
- Tabeaud et Moriniaux 2013, fig. 6.
- Identifié comme le château de Tarascon par Tabeaud et Moriniaux 2013, § 4 et 8 et fig. 1 et 6.
- Tabeaud et Moriniaux 2013, § 13 et fig. 3.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Martine Tabeaud et Vincent Moriniaux, « Vers « les cieux imbéciles... où jamais il ne pleut » », Géographie et Cultures, no 85, , p. 111–128 (DOI 10.4000/gc.2776 ).
- Asta von Buch (trad. Karen Bowie), « La perception panoramique : Concepts de tourisme urbain et notion d’urbanité dans une peinture murale à la gare de Paris-Lyon », Revue d'histoire des chemins de fer, no 38 « La gare et la ville », , p. 45–58 (DOI 10.4000/rhcf.370 ).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Paris-Gare-de-Lyon
- Liste des monuments historiques du 12e arrondissement de Paris
- Liste des œuvres d'art des transports ferroviaires en Île-de-France
- Ligne Paris-Marseille
- Ligne Marseille-Vintimille
Liens externes
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- Ressource relative à l'architecture :
- « La grande fresque de la gare de Lyon à Paris 12 », sur petit-patrimoine.com (version du sur Internet Archive).
- « La galerie des fresques se dévoile à Paris Gare de Lyon à l’occasion de la fin des travaux de restauration », sur patrimoine.sncf.com, SNCF, .
- Voir ce lieu sur Google Street View (en 2016).
- Peinture murale
- Paris dans la peinture
- Bourgogne-Franche-Comté dans la peinture
- Auvergne-Rhône-Alpes dans la peinture
- Gard dans la peinture
- Marseille dans la peinture
- Var dans la peinture
- Nice dans la peinture
- Venise dans la peinture
- Œuvre d'art des transports ferroviaires en Île-de-France
- Œuvre d'art dans le 12e arrondissement de Paris
- Monument historique inscrit en 1984
- Monument historique dans le 12e arrondissement de Paris
- Paris-Gare-de-Lyon