O'Kitch
O'Kitch | |
Ancien nom | McDonald's |
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Création | |
Disparition | |
Fondateurs | Raymond Dayan |
Slogan | Mangez show |
Actionnaires | Quick |
Société précédente | McDonald's France |
Société suivante | Quick |
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O'Kitch est une ancienne chaîne de restauration rapide française, issue des 14 premiers restaurants ouverts par McDonald's en France. Elle a été fondée en 1982 par l'homme d'affaires Raymond Dayan à la suite d'un procès contre McDonald's.
En 1986, O'Kitch est achetée par son concurrent belge Quick, et tous ses restaurants se changent en restaurants Quick.
Histoire
[modifier | modifier le code]Contexte
[modifier | modifier le code]Le , Jacques Borel ouvre en France le premier restaurant Wimpy, une chaîne de restauration rapide britannique[1], mais revend ses établissements à la fin des années 1960 à cause d'un désaccord avec la maison mère[2]. Néanmoins, ces restaurants franchisés rencontrent le succès et on dénombre 34 franchiseurs en 1970[3], aussi bien sur la restauration rapide que celle d'autoroute ou d'hôtellerie[4]. C'est dans ce contexte que Raymond Dayan, un homme d'affaires français vivant aux États-Unis, a l'idée d'importer en France des restaurants franchisés McDonald's.
Restaurants McDonald's
[modifier | modifier le code]Après plusieurs mois de négociations[5], Raymond Dayan obtient en 1971 un contrat de la part de McDonald's[6]. Ce contrat prévoit une exclusivité totale sur trente ans pour l'ouverte de restaurants à Paris, en région parisienne et en Normandie, jusqu'à 150 restaurants, ainsi qu'une redevance à hauteur de 1 % du chiffre d'affaires, au lieu des 10 % habituels[7] (20 % aujourd'hui[5]). Cette redevance augmente selon les années, mais n'est censé atteindre les 2,5 % qu'après 25 ans[a],[8]. Ce contrat très avantageux s'explique notamment par le fait que la France n'était pas une cible pour la firme[9].
Le , Dayan ouvre son premier restaurant à Créteil, sur l'avenue du Général-de-Gaulle près de la préfecture[10]. Un an plus tard, il ouvre également un restaurant sur l'avenue des Champs-Élysées[9]. Le succès n'est pas immédiat et il faut attendre 3 ans, en 1976[10], avant que les restaurants ne deviennent rentables. Dayan finit donc à la tête de quatorze restaurants qui vendent 6 millions de repas par an avec un chiffre d'affaires de 60 millions de francs[5], presque le double des filiales étrangères[7],[11]. Entre 1978 et 1979, le chiffre d'affaires des restaurants augmentent également de 85 %[12].
Devant ce succès, McDonald's propose de racheter ses restaurants à Dayan, mais ce dernier refuse. En réponse, Dayan reçoit en une notification de l'entreprise lui annonçant qu'il a violé les normes d'hygiène — notamment la présence de chiens dans l'espace de stockage de la nourriture[13] —, mettant fin au contrat de franchise. Il est également accusé de ne pas respecter les températures adéquates pour la cuisson des aliments et de faire attendre trop longtemps les clients[11],[14].
Raymond Dayan intente alors un procès à McDonald's à Chicago, où se trouve le siège social de l'entreprise[5]. En , Dayan obtient une injonction interlocutoire qui annule la rupture de contrat, mais ne lui permet pas d'ouvrir de nouveaux restaurants[11]. McDonald's, qui ouvre un restaurant le à Strasbourg[15], obtient finalement gain de cause devant le Tribunal de Chicago, en décembre 1982. Dayan a tout de même fait appel[16], qui est finalement refusé en 1984[17],[b].
Raymond Dayan peut toutefois garder ses quatorze restaurants, mais doit alors les renommer « O'Kitch »[18].
Suite et rachat
[modifier | modifier le code]Après le renommage, O'Kitch, qui était la première chaîne de restauration rapide à Paris[19], voit une baisse de 30 % de son chiffre d'affaires[13]. En effet, au début des années 1980, les chaînes de restauration rapide se multiplient en France[20], dont Quick en 1980 avec l'aide du groupe Casino[21]. Quick, qui devient le seul concurrent de McDonald's en France[22], rachète alors plusieurs enseignes de restauration rapide, dont O'Kitch en 1986 et Free Time en 1988[23]. Chacune de ces deux enseignes détenaient à ce moment 8 % du marché de la restauration rapide, uniquement devancé par Quick et ses 12 %[24].
En 1985, O'Kitch participe à un salon à la porte de Versailles consacré à la restauration rapide[25].
Identité visuelle
[modifier | modifier le code]Le slogan de la chaîne était « Mangez show »[26], et son logo représentait un « K » majuscule rouge dans un cercle avec un accent aigu penché de 45° vers la gauche[27],[28].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « « Wimpy », fast-food éphémère », sur Est Républicain, (consulté le ).
- Victor Coutard, « Jacques Borel : l’homme par qui le fast-food est arrivé en France », sur Vice, (consulté le ).
- Sibylle Pinochet, « Franchise : histoire d’une révolution économique », sur L'Express, (consulté le ).
- Laurent Delafontaine, « Histoire de la restauration en franchise en France (1970 – 2021) », sur LinkedIn, (consulté le ).
- Frédéric Bianchi, « Pourquoi McDonald's ment quand il affirme avoir ouvert son premier restaurant français en 1979 », sur BFM.TV, (consulté le ).
- Léa Bons, « McDo fête ses 40 ans en France, la petite histoire qui se cache derrière le créateur du BigMac », sur TF1 Info, (consulté le ).
- « Le burger en France ? En 1972, même McDo n’y croyait pas... », sur L'Humanité, (consulté le ).
- 1982 : Le roi du McDonald's, dans Le nouveau vendredi sur FR3 (, 19:09 minutes), consulté le , la scène se produit à 18:35.
- Thomas Martin, « Ce restaurant français que McDonald's aimerait effacer de sa mémoire », sur Actu.fr, (consulté le ).
- Benjamin Neumann, « Un McDo effacé de l'histoire » , sur L'Express, (consulté le ).
- (en) « McDonald's in a License Fight in Paris », sur The New York Times, (consulté le ).
- Fast-food ou nourriture rapide dans les restaurants Mac Donald's, dans Journal de 20h sur Antenne 2 (, 3:12 minutes), consulté le , la scène se produit à 1:00 : « Le chiffre d'affaires de la filiale française a progressé de 85 % en un an ».
- Paul Fedèle, « Bon anniversaire McDonald’s ! Déjà 50 ans en France », sur snacking, (consulté le ).
- (en) James A. Star, « Ronald McDonald on Trial », sur The Harvard Crimson, (consulté le ).
- Lucille Guillotin, « Il y a 40 ans, McDonald's ouvrait à Strasbourg son premier restaurant en France », sur France Bleue, (consulté le ).
- (en) « BUSINESS PEOPLE; McDonald's New Effort To Enter Paris Market », sur The New York Times, (consulté le ).
- (en) Appellate Court of Illinois, « Dayan v. McDonald's Corp. », sur CaseText, (consulté le ).
- « Les McDonald's de France comptent-ils parmi les restaurants historiques ? », sur Meilleur Taux Pro, (consulté le ).
- (en) « French burger king Robert Dayan Friday replaced MacDonald's signs... », sur UPI, (consulté le ).
- L' avènement du fast-food en France, Léo Brachet (journaliste), Géraldine Cornet-Lavau (journaliste) et Stéphanie Boring (monteuse), dans Retour vers l'info sur France Info (, 2:40 minutes), consulté le .
- Paul Sernine, « Free Time : l’impertinent fast-food à la française », sur Station Haxo, (consulté le ).
- « Fast-Food : Dans le dur il y a trois ans, Quick veut doubler son nombre de restaurants en France », sur 20minutes, (consulté le ).
- « Restauration rapide: Quick ou le goût de la franchise », sur Actualités CCI, (consulté le ).
- « Restauration rapide: Quick reprend O'Kitch » , sur Le Monde, (consulté le ).
- Jean Perrin, « O'kitch, Freetime and Co. » , sur Le Monde, (consulté le ).
- Clip publicitaire O'Kitch (Archives vidéo INA)
- « O'Kitch Mangez Chaud 18 Resto Expo Info Video - Lot 847 », sur GOOD Maison de Ventes (consulté le ).
- « O'KITCH », sur Le Club des D.A. (consulté le ).