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Arabe algérien

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Algérien
الجزايريَّ [al-jazayriya]
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie,
Drapeau de la Tunisie Tunisie (l'intérieur de la Tunisie),
Drapeau du Maroc Maroc (zone frontière algéro-marocaine)

Diaspora
Drapeau de la France France,
Europe,
Drapeau du Canada Canada
Région Maghreb
Nombre de locuteurs environ 37 millions.
Typologie SVO
flexionnelle
Classification par famille
Codes de langue
IETF arq
ISO 639-2 ara[1]
ISO 639-3 [http://www-01.sil.org/iso639-3/documentation.asp?id=arq arq arq]
Fichier:Árabe argelino.png

L'arabe algérien, est la principale langue véhiculaire d'Algérie, utilisée par 70 à 90 %[2] de la population comme langue maternelle[3]. Ses locuteurs le dénomment darija « dialecte », ou el-jazayriya signifiant simplement « algérien ».

C'est un idiome arabe rattaché au groupe de l'arabe maghrébin, avec l'arabe marocain, l'arabe tunisien et le maltais.Sa morphologie, sa syntaxe, sa prononciation et son vocabulaire sont assez différents de l'arabe littéral. C'est pourquoi, il est difficilement intelligible par les arabophones du Moyen-Orient . L'arabe algérien a été influencé par différentes langues ayant peuplé ou administré cette région au cours de l'histoire dont le berbère, le turc, l'arabe andalou et par force le français.

Le nombre de locuteurs de cette langue est estimé à 35 millions en Algérie et 2 millions à l'étranger [2], et autour de 37 millions dans le monde[2], principalement en France, Belgique, Allemagne, Royaume-Uni, et Canada, bien que ces chiffres paraissent aujourd'hui fortement sous-évalués.

Le vocabulaire algérien est à peu près similaire dans toute l'Algérie, bien que les Algériens de l’est aient l’accent plus proche des Tunisiens,Cependant certaines nuances peuvent apparaître entre les régions.

Origines et branches

L'arabisation de l'Algérie actuelle s'est faite en deux grandes étapes et par deux grands flux de population depuis le moyen-orient :

- La première étape suit directement la conquête islamique des VIIe et VIIIe siècles, cette arabisation n'est que superficielle puisqu'elle ne concerne que les villes conquises et où les Arabes s'installèrent et constituèrent une classe dominante et aristocratique qui imposa sa langue au reste des habitants de ces villes. Les campagnes et la vaste majorité du pays restant quant à elles purement de langue Berbère. Les dialectes issus de cette vague d'arabisation sont appelés citadins ou pré-hilialiens.

- La deuxième étape résulte des invasions de certaines tribus arabes bédouines des XIe et XIIe siècles, principalement les Banu Hilal et les Banu Ma'aqil. Cette arabisation là fut beaucoup plus forte et plus profonde que la première, puisqu'elle toucha non seulement les villes mais aussi les hauts-plateaux, les plaines et certaines oasis, après ça une bonne moitié du pays fut arabisée, le berbère ne se maintenait plus que dans les montagnes et dans certaines oasis du sud. Les dialectes issus de cette arabisation sont appelés bédouins ou hilaliens.

- Enfin, il faut noter que l'influx de population depuis le moyen-orient n'a jamais été suffisamment important pour arabiser une majorité d'algériens, au maximum ces immigrants moyen-orientaux et leurs descendants peuvent former 15% à 20% de la population algérienne, l'arabisation linguistique s'est donc faite principalement par le biais des zaouias et des confréries religieuses, qui employaient l'arabe comme langue liturgique et langue d'enseignement, ainsi que par les pouvoirs politiques des différents royaumes berbères ayant régné sur le Maghreb au Moyen Âge et qui ont tous utilisé l'arabe comme seule et unique langue officielle.

  • Les dialectes préhilaliens : parlés dans les régions qui ont subi la première arabisation mais pas la deuxième, existent en Algérie dans deux régions différentes, une à l'est qui regroupe la wilaya de Jijel, la wilaya de Mila et une partie de la wilaya de Skikda (avec des variantes locales : Taher, Jijel, Mila, Collo, El-Milia ..etc), et une à l'Ouest concentrée dans la wilaya de Tlemcen (variantes locales : Tlemcen, Nedroma, Ghazaouet ..etc).
  • Les dialectes mixtes, mélange entre anciens dialectes préhilaliens et dialectes hilaliens, sont parlés dans les villes et les régions qui ont subi les deux vagues d'arabisation et ont donc pour dialectes un mélange des deux genres, ce groupe inclut les dialectes de : Constantine, Alger, Blida, Annaba, Skikda, la Mitidja, Cherchell, Dellys, en gros les plaines côtières du nord-est et du nord-centre.
  • Les dialectes hilaliens : parlés dans les régions qui n'ont connu que la seconde arabisation et pas la première, dans tous les hauts plateaux, et en particulier au centre et à l'ouest, dans toute l'Oranie, à l'exception de la wilaya de Tlemcen, dans les oasis arabophones, d'est en ouest : Tébessa, Batna, Biskra, Msila, BBA, Sétif, Djelfa, Relizane, Mostaganem, Oran, Mascara, Saida, Sidi Bel Abbes, Tiaret, Chlef, Ouargla...etc.

Une bonne méthode pour classifier un dialecte entre hilalien et pré-hilalien est de voir la prononciation de la lettre "q", prononcée "g" dans les dialectes hilaliens mais prononcée "q", "k " ou "a" dans les dialectes pré-hilaliens, bien sûr on peut retrouver les deux formes dans les dialectes mixtes.

Au fil des siècles, ces deux types d'arabe se sont considérablement mélangés entre eux, surtout dans le vocabulaire, moins dans la prononciation des lettres, au point qu'on peut parler aujourd'hui d'arabe algérien au singulier, et aujourd'hui même la forme mixte se répand de plus en plus partout dans le pays et notamment dans les villes importantes, les chefs lieux de wilayas et leurs alentours.

Il faut bien sûr ne pas oublier l'influence turque puis française sur l'arabe algérien et surtout dans les grandes villes, et le fond berbère présent quasiment dans tous les dialectes du pays.

Dans sa forme actuelle, cet arabe algérien reflète les différentes étapes qu'il a vécu au cours de son histoire. Au point de vue lexical, on note la présence de mots berbères tels que aïreuj («passoire»), aghhtal («escargot»), asselwan («suie»), khemmal («nettoyer»), etc., et un grand nombre d'autres mots puisés dans le vocabulaire de l'agriculture, l'élevage et la toponymie. Des mots comme tebsi («assiette»), ma'adnous («persil»), braniya («aubergine»), bekraj («bouilloire»), etc., témoignent de l'influence du turc dans l'arabe algérien. Avant l'arrivée des Français, des mots espagnols sont entrés dans la langue, par exemple, fechta («fête»), sperdina («espadrille»), bodjado («avocat»), kanasta («panier»), essekouila («école primaire»), etc.

Évidemment, le français a laissé un bon fonds lexical qui illustre la capacité d'adaptation de l'arabe algérien: foulara («foulard»), zerta («il a déserté»), etc. Pour un Algérien, tous ces mots «étrangers» sont arabes au même titre que les mots cible (< allemand), bizarre (< espagnol), etc., semblent des mots bien français pour un francophone.

Le célèbre humoriste et comédien algérien, Mohamed Fellag, décrit ainsi sa langue: «L'algérien de la rue est une langue trilingue, un mélange de français, d'arabe et de berbère.» Dans un entretien, il déclarait aussi: "C'est ma langue le mélange des trois langues, c'est ma langue; c'est ça que je parle naturellement, et elle est comprise naturellement, parce que le public est comme moi, que ce soit au marché, dans la rue, dans le bus ou dans les milieux scientifiques, les gens parlent comme ça! [...] Moi, je suis contre tous les purismes, je suis pour le mélange, je suis pour l'utilisation libre de toute contrainte. Je ne suis pas linguiste, mais je pense que c'est comme ça que les langues sont faites, en se mélangeant à d'autres langues. Travailler ces langues, ça m'amuse aussi; c'est riche, on s'adapte tout de suite; un mot qui manque en arabe dialectal, hop! on le prend au français et on le conjugue en arabe, on le triture et on en fait un mot. Un ami kabyle m'a raconté une discussion sur la langue qu'il a eue avec sa mère; il lui disait: tu sais en kabyle il y a beaucoup de mots arabes et français ; par exemple, jami (jamais), c'est du français, et sa mère qui lui dit: «jami de la vie», jami, c'est du kabyle, je l'ai toujours dit; elle l'avait intégré."

Mais l'arabe algérien n'est en général pas très prisé par le pouvoir. Il est souvent qualifié comme un «charabia» incapable de véhiculer une «culture supérieure». Évidemment, ce n'est pas la réalité. En 1993, le critique égyptien Taha Husain aurait écrit à propos de l'arabe algérien: «Le dialectal ne mérite pas le nom de langue et ne convient pas aux objectifs de la vie intellectuelle.»

Variétés

L'arabe algérien se caractérise par quatre grandes variétés régionales, et des parles urbains dénommés « beldi » dans les villes de tradition arabo-andalouse et turque[4]:

  • L'algérois: qui couvre toute la zone centrale du pays,influencé par le turc et le kabyle.
  • L'oranais: à l'ouest présentant des mots d'origine ibérique influencé par le zénete.
  • La variété de l'est du pays: parlé en parallèle avec le Chaoui dans certains régions.
  • La variété du Sud.
  • Les parles citadins sont présents à Alger, Tlemcen, Annaba, Constantine, Nedroma, Béjaïa, Mostaganem,Cherchell,Blida...etc

Les accents sont en pratique bien plus nombreux, et sans représenter un obstacle pour la communication ils sont plus souvent une façon de reconnaître l'origine du locuteur, alors que les arabophones des autres pays arabes ont du mal à comprendre le parlé des algériens. Du fait des mouvements profonds qu'a connus la population depuis l'indépendance, une variété standard de cette langue a tendance à émerger, amplifiée par la musique populaire et les séries télévisées, l'arabe algerien a aussi influé le dialecte Oujdi(Maroc)[5].

Statut et usages

Bien que cette langue soit dominante dans les échanges à tous les niveaux, l'arabe littéral reste la langue officielle de l'Algérie, donc celle utilisée dans les échanges écrits avec l'administration. Il est aussi employé dans la présentation du journal télévisé des chaînes nationales, et dans les grands quotidiens arabophones comme El Khabar et Echourouk, ce qui en limite quelque peu l'audience.

Des formes écrites de l'arabe algérien se retrouvent par contre dans la poésie, et sur de nombreux journaux tabloïdes principalement sportifs. Du fait de sa non codification, les règles d'écriture de cette langue peuvent varier en fonction de celui qui rédige un texte.

Réflexions

Langue et culture

En prenant en compte l'inestimable patrimoine culturel, constitué de poèmes, de récits et de chansons, qui est dépendant de cette langue, l'omniprésence d'autres langues largement dominantes dans le paysage médiatique algérien ne fait qu'accentuer la disparition des termes et leur remplacement par d'autres d'origine étrangère. Ceci constitue un péril certain pour une culture qui à terme, finira par perdre son ancrage populaire et tomber en désuétude.

Omniprésence et clandestinité

Autrefois étudiée à l'école au temps de la colonisation française, la darija a été délaissée après l'indépendance en faveur d'une arabisation globale.

En comparant le statut de cette langue avec celui de l'arabe littéraire ou même, celui récent de la langue tamazight, il est quelque peu paradoxal de voir que, bien que constituant la majorité écrasante en termes de nombre de locuteurs, la langue algérienne garde un statut de totale clandestinité en Algérie, n'étant pas même dénombrée parmi les langues nationales.


D'autre part, l'officialisation à terme de la darija risquerait de reléguer la langue arabe, au statut de langue morte, étudiée uniquement dans les écoles coraniques. C'est ce qui est arrivé à Malte, où la langue officielle est une forme de darija officialisée et où l'arabe a été abandonné.

Livres en arabe algérien

L'émergence d'une littérature dans cette langue en est à ses prémisses ; certaines tentatives intéressantes ont vu le jour, notamment la traduction en 2008 du roman de Saint-Exupéry Le Petit Prince, par Zahia Talbi et Lucienne Brousse, deux enseignantes de cette langue au centre des Glycines d’Alger[6].

Internet et SMS

La langue arabe comporte des lettres inexistantes dans l'alphabet latin. Afin de communiquer en dialecte algérien ou en arabe (en chatant, écrivant des courriels ou SMS), ces lettres ont été remplacées par les chiffres suivants :

  • 2 = ء Se prononce comme un "A" sec , (un A coupé instantanément)
  • ﻉ = 3
  • ﺥ = 5
  • 6 = ط
  • ﺡ = 7
  • ﻕ = 9


Certains utilisent aussi les anciennes lettres latines

  • ḍ = ذ "dha" se prononce comme un "z" chez une personne qui zozote
  • ḥ = ﺡ "Ha" se prononce comme quand on mange quelque chose de piquant
  • ṯ = ث "Tha" se prononce comme "think" en anglais
  • ɣ = غ "Gha" se prononce comme un "r" normal (comme le r français)
  • ε = ﻉ "Aâ" se prononce comme un "a" en serrant sa gorge
  • x = ﺥ "Kha" se prononce comme le "j" espagnol (exemple: Juan)
  • č = ش "Cha" se prononce normalement (exemple: cheval)

Langue algérienne du XXIe siècle

Quelle langue parlent les Algériens du XXIe siècle ? Le Conseil supérieur de la langue arabe a tenté de répondre à cette question, à l’occasion d’une journée d’étude intitulée «Langue arabe et langue hybride : causes et solutions». Une chose est sûre, l’Algérien ne parle pas l’arabe classique mais une sorte de «créole» composé essentiellement d’arabe, de tamazight et de français. Le processus d’élaboration de cette langue, que les spécialistes nomment «l’hybridation linguistique», se ferait au détriment de la langue arabe. Pour les participants à cette rencontre, il n’est pas question de d’enrichissement, mais plutôt de «pollution» de la langue arabe. C’est notamment le point de vue du président du Conseil supérieur de la langue arabe. «Nous considérons que la pollution linguistique est un phénomène récurant si nous nous référons à ce qui est inscrit dans la mémoire (collective) en termes de patrimoine populaire qui est très proche de la langue arabe classique», a déclaré Mohamed Larbi Ould Khelifa à l’occasion de l’ouverture officielle de cette journée d’étude[7].

Pour sa part, le professeur Belaïd Salah s’est montré catégorique : «L’Algérien parle une langue incompréhensible !» Afin d’étayer ses propos, l’universitaire ira jusqu’à paraphraser… un homme politique, Abdelaziz Bouteflika en l’occurrence. « Je ne parviens pas à déterminer quelle langue parlent les Algériens. Ce n’est ni de l’arabe, ni du français ni même de l’amazigh… ce n’est qu’un mauvais mélange, des propos hybrides que l’on comprend à peine. Prenons l’exemple de "mayixistiche" (cela n’existe pas), qui ne peut être compris que par l’Algérien du XXIe siècle », avait alors déclaré le chef de l’Etat dans un de ses discours.

Normalisation

Il existe un projet de développement de l'arabe algérien écrit en caractères arabes ou latins[réf. nécessaire], basé sur le parler darja (appelé aussi Watani dans certaines régions ou bien encore Maghribi pour l'ensemble du maghreb[8]), spécifique aux différentes régions du Maghreb en Afrique du nord.

Axes du projet

Le projet s'articule autour de plusieurs axes :[réf. nécessaire]

  1. Développement d'un système syntaxique permettant de rendre compte de la réalité du parler algérien, et favorisant son enseignement ainsi que sa diffusion.
  2. Constitution d'un lexique basé sur les termes utilisés dans les différentes régions d'Algérie, et son enrichissement progressif.
  3. Constitution d'une base de textes, en langue algérienne, issues du patrimoine parlé et écrit en arabe algérien (récits, contes populaires, chants, poèmes, etc.)
  4. Développement de méthodes d'enseignement.
  5. Soutenir l'usage et la création dans cette langue: Mécénat, Concours, Forums de discussion, magazines, etc.

Vocabulaire

Variations locales de la Darija Algérienne

Dans la Darija Algérienne, il peut exister quelques variations locales. Cette variation s'observe principalement au voisinage des frontières (Maroc et Tunisie). Quelques variations locales de la Darija Algérienne:

-les parlers algériens occidentaux n’ont pas le même suffixe que les autres algériens à la 3ème personne du singulier ils ajoutent le "EH" alors que les autres algériens ajoutent le "OU" (à l'exception des parlers citadins et ceux de l'Oranie oriental). Par exemple, / chefteh / je l'ai vu qui serait / cheftou/ dans les autres dialectes.

-Tlemcen ; QA est prononcé comme A ou (I, U, O, OU). Par exemple / Qolt / j’ai dit est prononcé / olt /

-Jijel ; le dialecte djidjélien est remarquable par sa prononciation de Q comme K et sa profusion d'emprunts berbères.

Certains dialectes sont influencés par l'arabe andalou introduit par les réfugiés d'Al-Andalus. L’Arabe algérien fait partie des dialectaux arabes maghrébins, et disparaît au profit de l'arabe marocain et l’arabe tunisien vers les frontières respectives.

Comme tous les pays du monde, les dialectes algériens se varient d’une région à l’autre. Et voici quelques mots et de leurs variantes d'une région à l'autre, cependant les variantes sont plus nombreuses au sein de la même région, le tableau en dessous ne mentionne que les mots dominants pour une région.

Variantes de la Darija Algérienne
le mot en Arabe le mot en Français Dialecte d'est Dialecte du centre Dialecte d'ouest Dialecte du sud
جميع Jamiε Tous Kamel Gaε Gaε Gaε
غاضب Ghadhib En colère Meghachech Zeεfan Zeεfan Zeεfan
كثير Kathir Trop Yasser- Bezaf Bezaf Bezaf Yasser- Bezaf
البيض El Baydh Œuf l'bidh-l'εdham l'bidh- Waled l'djadj l'baydh l'bidh
الطماطم Et tamatim Tomates Tmatem Tomatich Tomatisse Tomatich
يا أخي Ya Akhi Mon frère Ye khouya Ya khouya- ye khou Ye khouya Ye khouya
أحبك Ohiboka Je t'aime n'habek- n'chetik n'habek n'bghik n'habek-n'bghik
جميل Jamil Beau Bahi- Chbeb Chbeb Chbeb Zin
الجزائر El jaza'ir Algérie Dzayer- Djazayer Dzayer- Djazayer Djazayer Dzayer- Djazayer
ملكي Milki La mienne (n)Taεi (n)Taεi- Dyali (n)Taεi (n)Taεi
نعم Naεam Oui Ih- Hih Ih Wah- Yeh Wah- N3em- Yih
لا La Non Lela- Lla- Aha Lela- Lla Lla Aha

Formules de politesse

Français Algérien - Alphabet latin Algérien - Alphabet arabe
Merci Saha, Saḥḥit صحّا، صحّيت
Salutation Salem, Slama سالام
Bonjour Sbaḥ lkhir صباح الخير
Bonsoir Mselkhir مسلخير
Au revoir beslama, ebka εlakhir بسلامة،
S'il te plait Men fadlek,Mada bik, Rabi εaychek, Tεich من فضلك مادا بيك، ربي يعَيْشك تعيش
Excuse-moi Esmeḥ li, Sameḥni اسمحلي، سامحني

Mots algériens d'origine berbère

  • Fekroun ( la tortue)
  • Fermač ( édenté):
  • εaggoun ( muet / bégayer )
  • tčina ( orange)
  • lous - loussa ( frère / soeur du mari)
  • Tgerraε ( roter)
  • Hidoura ( peau de bête)
  • ɣoufala ( chevelure abondante)
  • Fantazia (troupes folkloriques)
  • Khačkhač ( le crane)
  • Mkečrad ( frise)
  • Halouf ( porc)
  • Grellou ( cafard)
  • Grawedj ( jouets)
  • Chlaɣem ( moustache)
  • Fertass (chauve)
  • Arwah ( viens)
  • Ssâqsî ( Demander)

Mots algériens d'origine français

Français Déformation algérienne
Accélérer xiliri
Bombe boumba
Ca se gâte tzagate
Dribbler tribly
Électricité trisinti
Foulard foulara/fonara
Gendarme djadarmi
Humidité miditi
Infirmier fermli
Journal djornène
Légalisé égalisé / mgalizi
Marteau marto
Opération médicale paratioune
Petit pont tipou
Quartier karti
Rétroviseur troviseur
Sachet sachiya

Quelques expressions utiles

  • Oui= Ehh/wi/wah/yi´H
  • Non= LLa/ lala/ ela
  • Asseyez-vous= riyyeḥ/jemaε/egεod
  • Il y a un problème?= andek mouchkla? kayen mouchkl?kayen problem?
  • Je ne sais pas= ma εlabalich/ ma naεrfch/ manich εaref\ma andbalich \ma aanbalich
  • Je ne peux pas= ma nendjemch/ ma neqderch/ ma nagderch/ ma nqedch
  • Je n'accepte pas= ma neqbelch
  • Laisse-moi tranquille= khelini trankill/wessaεni/baεedni/ akhtini/εaffni
  • Aidez-moi= εawenni
  • Je voudrais un verre de thé= ani heb\bari kess atey
  • Je voudrais un verre de café= ani heb\bari kess qahwa
  • Je voudrai un verre d'eau= ani heb kess ma
  • la nourriture= l'makla\makla\zarda
  • le déjeuner= leftour, laghda
  • le dîner= laεcha
  • Je veux payer= Habit / bghit (ouest) nkhelles/ nselek
  • Vous avez de la monnaie?= εandek essarf?
  • Je n'ai pas compris= ma fehamtch\ma ghdabt walou\ma ghdabtch tren
  • Répétez ce que vous avez dit= εawed wach qolt/ εawed cha goult / εawed asem oult
  • Parlez doucement= hder ghir belεqel/bechwiya/bettaouil
  • Est-ce que vous pouvez me traduire?= tendjem tterjemli/ tekder tterjemli
  • Que t'arrive t'il ? = ach bik?/ wach bik? / malek? / asem sralek
  • Il est midi = rahi tnach
  • Je m'appelle Mohamed = wassemni/esmi\samouni Mohamed mhamed
  • Quoi ? = wechen ou wechnou?/chawala?/chenhi?/kifache?(comment ?)

Exemples de vocabulaire

  • dormir= yenεas\yergod\yerqod
  • manger = yetghada \yekol
  • la police = l'bolis \la polis \l'polis
  • le marchet = l'marchet , A'sog
  • la fenetre = tega \teqa
  • le placard = l'plakar
  • le savon = saboun
  • la semaine = simena\smena
  • la voiture = tomobile \carossa \ loto
  • le cheval = l'εawd
  • tu m attires = tatirini
  • maman = mama \yema\mwoua\mway\mma
  • cuisiner= yettayeb
  • travaille = akhadm
  • tu as du courage = εandek l'courage
  • regarde = choufe \ akhzore
  • attention = balak \ andek
  • j'ai l'impression que... = djabli rabi \ djatni \tbanli ....

Grammaire et Conjugaison

Conjonctions et prépositions

Français Algérien Notes d'utilisation
Mais beṣṣeh
Si ila, lakan utilisé pour des conditions impossibles et vient juste avant le verbe
Si loukan pour les conditions possibles
pour que bash
que beli
comme ki shgol aussi: ke li
à cause ala khaterch, ala khatr aussi: εala jel
quand ki utilisés avant verbes
avant gbel/qbel ma utilisés avant verbes
sans bla ma utilisés avant verbes
quelque chose kash ma utilisés avant verbes
sous teht
au-dessus de fouq/foug
après mem beεd
à côté qodam/godam
à εend
avec mεa
entre bin
autant qed ma/ged ma
même que qed qed/ged ged

Genre

l'Arabe algérien a deux genres, masculin et féminin. Les noms masculins et les adjectifs se terminent généralement par une consonne, tandis que les noms féminins se terminent généralement par un "a". Exemples:

  • Kbir "grand", kbira "grande».
  • Tfal "un petit garçon ", tafla "une petite fille".

Pluriel

Similaire à l’arabe classique, l’ algérien utilise un pluriel irrégulier pour de nombreux mots masculins

  • l'arabe classique; rajol → rijal / langage Alg; rajel → rjaal «homme»

le pluriel régulier est utilisé aussi, mais les suffixes "ayn et an" utilisé pour la forme dual (مثنى) en arabe classique ne sont pas utilisés. Le mot "Zoudj" est ajouté pour designer le dual (comme le mot "deux" en français".

Le Suffixe (in) est utilisé pour tous les cas du pluriel.

  • Moumen (croyant) → moumnin
  • 3aqel (sage) → 3aqlin

Pour les noms féminins, le pluriel est le plus souvent régulier, obtenu par l’ajout du suffixe "-at",

  • L'arabe classique; bint (fille) → Banat / lang Alg; tafla → laBnat

le pluriel irrégulier est utilisé pour certains mots;

  • Tabla → Ṭwabel "Table".
  • Chkara → Chkayére "Sachet".

Conjugaison et Pronoms

La conjugaison est fait en ajoutant des affixes (préfixes, suffixes, les deux ou aucun):

Personne Passé Présent
Singulier Pluriel Singulier Pluriel
1ére - t - na n - n(e) - ou
2éme (m) - t - tou t - t - ou
2éme (f) - ti - tou t - i t - ou
3éme (m) - - ou i/y(e) - i/y(e) - ou
3éme (f) - t - ou t(e) - i/y(e) - ou
  • Exemple du verbe kteb "écrire":
Personne Passé Présent
Singulier Pluriel Singulier Pluriel
1ere ktebt ktebna nekteb nekketbou
2eme (m) ketbet ktebtou tekteb tekketbou
2eme (f) ktebti ktebtou tekketbi tekketbou
3eme (m) kteb ketbou yekteb yekketbou
3eme (f) ketbet ketbou tekteb yekketbou
Personne Passé Présent Future Présent continue
Singulier Pluriel Singulier Pluriel Singulier Pluriel Singulier Pluriel
1ere (m) ktebt ktebna nekteb nekketbou Rayeh nekteb Rayehin nekketbou Rani nekteb Rana nekketbou
1ere(f) ktebt ktebna nekteb nekketbou Rayeha nekteb Rayehin nekketbou Rani nekteb Rana nekketbou
2eme (m) ketbet ktebtou tekteb tekketbou Rayeh tekteb Rayehin tekketbou Rak tekteb Rakoum tekketbou
2eme (f) ktebti ktebtou tekketbi tekketbou Rayeha tekketbi Rayehin tekketbou Raki tekketbi Rakoum tekketbou
3eme (m) kteb ketbou yekteb yekketbou Rayeh yekteb Rayehin yekketbou Rah yekteb Rahoum yekketbou
3eme (f) ketbet ketbou tekteb yekketbou Rayeha tekteb Rayehin yekketbou Raha tekteb Rahoum yekketbou
  • Pronoms toniques :
Francais Algérien Francais Algérien
moi ana / anaya nous ḥna / ḥnaya
toi (m) enta / ntaya vous (m) entuma
toi (f) enti / entiyya vous (f) entouma
lui houwa eux houma
elle hiya elles houma

Example : « Ana thani. » — "Moi aussi."

  • Être au Présent (l'équivalent ici de estar en espagnol et non pas ser) :
Francais Algérien Francais Algérien
Je suis Rani Nous sommes Rana
Tu es (m) Rak Vous êtes (m) Rakoum
Tu es (f) Raki Vous êtes (f) Rakoum
Il est Rahou Ils sont Rahoum
Elle est Rahi Elles sont Rahoum

Exemple : « Rani hna. » — "Je suis ici." et « Wech raki? » ou « Ki raki(parler de l'ouest)? » — "comment es (va) tu?" pour s'adresser à une femme.

  • Avoir au Présent :
Francais Algérien Francais Algérien
J'ai εendi Nous avons εend'na
Tu as (m et f) εendek Vous avez (m et f) εend'kom
Il a εendou(h) Ils ont εend'hom
Elle a εend'ha Elles ont εend'hom

Exemple : « εandi tomobile. » — "J'ai une voiture."

Cependant « εand » n'est pas un verbe , sa traduction est: "chez" ; ainsi "l'youma tbet εandi." veut dire: "aujourd'hui tu passes la nuit chez moi." et "εand Hicham."— "chez Hicham .".

Exemple de texte

Djehha et le "Bouzellouf"

Bouzellouf la tête d'un mouton
Wahd nhar, djehha medlou baba-h frank, bach yechri bouzellouf. chrah, kla gaε lehmou. bqa γir l'εdam, jabou l babah. ki chafou qallou: "wechnou hada?" qallou: "bouzellouf".

-A chmata, win rahoum wednih?

-Kan trech.

-Win rahoum εinih?

-Kan εwer.

-Win rah lsanou?

-Kan εeggoun.

-Ou jeldet rasou, win rahi?

-Kan fertas.
Un jour, le père de Jehha lui a donné un franc, pour qu'il achète une tête de mouton. Il l'a acheté ensuite il a mangé toutes la viande. Seule une carcasse vide a été laissée, il l'apporta à son père. Puis, quand il aperçut, il s'écria: «Qu'est-ce que c'est? Jehha a répondu: « la tête d'un mouton".

- vilain, où sont ses oreilles (du mouton)?

-Il était sourd.

-Où sont ses yeux?

-Il était aveugle.

-Où est sa langue?

-Il était muet.

-Et la peau de sa tête, où est-elle?

-Il était chauve.

Exemple d'un texte du maître de Chaâbi algérois, Dahmane El Harrachi

Algérien Francais

Ya rayah win msafar trouh taaya wa twali

Chhal nadmou laabad el ghaflin qablak ou qabli

Chhal cheft al bouldan laamrine wa lber al khali

Chhal dhiyaat wqat chhal tzid mazal ou t'khali

Ya lghayeb fi bled ennas chhal taaya ma tadjri

Tzid waad el qoudra wala zmane wenta ma tedri

Ô toi qui t'en vas, où pars-tu ? Tu finiras par revenir

Combien de gens peu avisés l'ont regretté avant toi et moi

Combien de pays surpleuplés et de régions désertes as-tu vu ?

Combien de temps as-tu gaspillé ? Combien vas-tu en perdre encore et que laisseras-tu ?

Ô toi l'émigré, tu ne cesses de courir dans le pays des autres

Le destin et le temps suivent leur course mais toi tu l'ignores

Notes et références

  1. code générique
  2. a b et c (en) Fiche langue[arq]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  3. les statistiques sur bases linguistiques étant interdites en Algérie, il est difficile de donner un chiffre plus précis
  4. Le français en Algérie: lexique et dynamique des langues Par Ambroise Queffélec
  5. http://www.ethnologue.com/show_language.asp?code=asp
  6. Publié en 2008 par les éditions Barzakh (Algérie)
  7. http://www.city-dz.com/la-langue-arabe-%C2%ABmatixistiche%C2%BB-en-algerie/
  8. Cette langue est désignée par le linguiste Abdou Elimam sous le terme général de maghribi (maghrébin), préfèrant ce nom à l'épithète « dialecte ». Il rejoint en ce sens d'autres linguistes tels que Charles Ferguson ou Wiliam Marçais (lire à ce propos : Abdou Elimam, « Le maghribi, langue trois fois millénaire », éd. ANEP, 1997 et Abdou Elimam, « Le maghribi, alias ed-darija, langue consensuelle du Maghreb », Éditions Dar El Gharb, 2004).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jihane Madouni-La Peyre, Dictionnaire arabe algérien-français : Algérie de l'ouest, Langues et Mondes, L'Asiathèque, coll. « Dictionnaires L & M - Langues O' », Paris, 2003, 547 p. (ISBN 2-911053-92-3)
  • Norbert Tapiéro, Manuel d'arabe algérien moderne, Klincksieck, coll. « Librairie Klincksieck - Série linguistique » n° 7, Paris, 2008, 214 p. + 1 CD audio (ISBN 978-2-252-03667-9)
  • Moktar Djebli, « Méthode d'arabe maghrébin moderne », vol 1 et 2, éd L'harmattan, Paris, 1988
  • Abdou Elimam, "Le maghribi, langue trois fois millénaire", éd. ANEP, Alger, 1997
  • Hans-Rudolf Singer, « Das Westarabische oder Maghribinische », Handbuch der arabischen Dialekte, éd. Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1980, pp. 249-276

Articles connexes

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