Halszkaraptor
Halszkaraptor escuilliei
Halszkaraptor est un genre éteint de petits dinosaures théropodes semi-aquatiques appartenant à la famille des Dromaeosauridae qui a été découvert dans la formation de Djadokhta en Mongolie[1]. Il vivait durant le Crétacé supérieur, au Campanien il y a environ entre 75 et 72 Ma (millions d'années).
Une seule espèce est connue (par un seul spécimen), Halszkaraptor escuilliei, décrite par le paléontologue Andrea Cau (d) et son équipe en 2017[2].
Étymologie
[modifier | modifier le code]Son nom de genre Halszkaraptor rend hommage à la paléontologue polonaise Halszka Osmólska (1930–2008). Le nom d'espèce escuilliei honore le paléontologue français François Escuillié[2].
Description
[modifier | modifier le code]Halszkaraptor présente une morphologie très particulière dont l'aspect général fait penser à un grand canard colvert. Cependant il combine :
- un cou comme celui des cygnes actuels ;
- des ailes courtes comme celles des pingouins modernes ;
- des pattes de Velociraptor (un dromaeosauridé comme lui), avec sur chacune d'elles une grande griffe rétractile en forme de faucille (surnommé la « griffe tueuse ») ;
- des dents et un museau qui rappelle ceux des crocodiles[3].
Toutes ces caractéristiques diverses et bizarres retrouvées sur un même animal ont longtemps fait douter les paléontologues de la véracité du fossile, les exemples de faux en paléontologie étant courant. Mais ces os fossiles ont pu être étudiés dans le détail, même pour ceux encore pris dans la roche sédimentaire grâce à une microtomographie multi-résolution par rayons X au synchrotron européen de Grenoble (ESRF).
C'est un petit dinosaure d'environ 1,20 mètre de long, avec une tête de 7 centimètres de long et un cou de 20 centimètres. Son museau et ses dents pointues au bout d'un très long cou ressemblant à celui du cygne sont caractéristiques des prédateurs aquatiques. Mais il possède aussi les caractéristiques des petits dinosaures bipèdes coureurs et carnivores comme le célèbre Velociraptor avec sa redoutable « griffe tueuse ».
Il parait donc avoir été aussi à l'aise sur terre que dans l'eau, ce qui est une caractéristique mise en évidence pour la première fois chez les dinosaures[3]. C'est aussi le premier dinosaure à plumes semi-aquatique connu pour occuper ce type de niche écologique[4] ainsi que le deuxième dinosaure non avien semi-aquatique découvert, après Spinosaurus.
Cette nouvelle adaptation n'a cependant pas pu se développer plus que pendant quelques millions d'années.
Paléobiologie
[modifier | modifier le code]Halszkaraptor était donc à la fois capable de courir et de chasser sur terre ainsi que de nager et de pêcher dans l'eau. Andrea Cau et ses collègues pensent que l'animal se plaçait en embuscade, son long cou replié en « S », pour projeter sa gueule ouverte sur les poissons passant à proximité[2].
Classification
[modifier | modifier le code]Les inventeurs de l'espèce ont créé une sous-famille, les Halszkaraptorinae, pour abriter ce nouveau théropode en groupe frère d'un clade d'autres Dromaeosauridae basaux constitué par les genres Hulsanpes et Mahakala[2].
Le cladogramme suivant a été établi par Andrea Cau (d) et ses collègues en 2017[2] :
Dromaeosauridae |
| |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Dans leurs analyses phylogénétiques, Lee et al. (2022) ont retrouvé Natovenator comme un membre dérivé des Halszkaraptorinae, Halszkaraptor étant le membre le plus basal du groupe. Le cladogramme ci-dessous montre les résultats de leurs analyses phylogénétiques[5] :
Dromaeosauridae |
| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives au vivant :
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Entre vélociraptor, cygne et pingouin, un dinosaure nageur "très très bizarre" AFP 6 décembre 2017, [1]
- (en) Andrea Cau (d), Vincent Beyrand, Dennis F. A. E. Voeten, Vincent Fernandez, Paul Tafforeau, Koen Stein, Rinchen Barsbold, Khishigjav Tsogtbaatar, Philip J. Currie et Pascal Godefroit, « Synchrotron scanning reveals amphibious ecomorphology in a new clade of bird-like dinosaurs », Nature, (DOI 10.1038/nature24679, lire en ligne).
- « Entre vélociraptor, cygne et pingouin, un dinosaure nageur "très très bizarre" », sur Sciences et Avenir, (consulté le )
- (en) « This duck-like dinosaur with killer claws ran, swam and tore prey to shreds », sur USA TODAY, (consulté le )
- (en) Sungjin Lee, Yuong-Nam Lee, Philip J. Currie et Robin Sissons, « A non-avian dinosaur with a streamlined body exhibits potential adaptations for swimming », Communications Biology, vol. 5, no 1, , p. 1185 (ISSN 2399-3642, PMID 36456823, PMCID PMC9715538, DOI 10.1038/s42003-022-04119-9, lire en ligne, consulté le ).