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Le Corniaud

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Le Corniaud
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo du film.
Réalisation Gérard Oury
Scénario Gérard Oury
Marcel Jullian
Dialogues :
Georges Tabet
André Tabet
Musique Georges Delerue
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Films Corona (France)
Explorer Film '58 (Italie)
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de l'Espagne Espagne
Genre Comédie
Durée 105 minutes
Sortie 1965

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Corniaud est un film comique franco-italo-espagnol réalisé par Gérard Oury, sorti en 1965.

Première comédie du réalisateur, le scénario s'inspire d'un épisode du démantèlement de la « French Connection », l'affaire Jacques Angelvin, un présentateur de télévision arrêté aux États-Unis en 1962 au volant d'une Buick provenant de France qui dissimulait un stock d'héroïne pure ; Angelvin clame son innocence et prétend avoir été dupé. Le film raconte le voyage de Naples à Bordeaux du brave Antoine Maréchal à bord d'une Cadillac DeVille décapotable, une virée offerte en dédommagement d'un accident par l'homme d'affaires Léopold Saroyan. Sans le savoir, le touriste transporte une cargaison cachée de drogue, d'or et pierres précieuses volés, sous la surveillance attentive du véreux Saroyan et de malfrats rivaux.

Le « corniaud » du titre, qui se révèle finalement moins naïf qu'il n'y paraît, est interprété par Bourvil, alors à l'apogée de sa carrière, dans son rôle classique de benêt. Léopold Saroyan, le gangster, est joué par Louis de Funès, lequel à cette époque, connaît une fulgurante ascension de sa popularité grâce aux films Le Gendarme de Saint-Tropez et Fantomas. Ce duo comique, jusqu'alors inédit en tête d'affiche, est entouré de Venantino Venantini, Alida Chelli, Beba Loncar, Jacques Ferrière et Jean Droze.

Gérard Oury et le producteur Robert Dorfmann s'accordent à dépasser les standards des comédies françaises d'alors, en proposant un road movie aux moyens assumés, en couleurs et en décors naturels, conçu par des techniciens réputés. Le tournage a lieu en Italie, de Naples à Vintimille en passant par Rome, puis en France, notamment à Menton, à la cité de Carcassonne, à Paris et aux studios de Billancourt, d' à . Ambitieuse, la production dépasse largement son budget, d'un montant inhabituel pour une comédie en France.

À la sortie en salles en , la critique, dans l'ensemble favorable, salue un cinéma commercial soigné. Triomphe populaire, le film rassemble 11,7 millions d'entrées, terminant en tête du box-office français de l'année 1965. Forts de cette réussite, Oury, Bourvil et Funès se retrouvent dès l'année suivante pour La Grande Vadrouille. Le Corniaud demeure un « film culte » du cinéma comique français, régulièrement diffusé à la télévision.

Le dessin de la Cadillac DeVille signé Sa... Sa... Saroyan, avec les emplacements des diamants et des rubis dans la batterie, la schnouff dans les ailes arrière et l'or maquillé de chrome constituant les pare-chocs avant et arrière. Seul le Yukunkun, caché dans le bouton du Klaxon au milieu du volant, ne figure pas sur le schéma. Il est indiqué de l'index par Léopold Saroyan au début du film, sans que le spectateur ne voie l'emplacement.

Alors qu'elle n'a parcouru que quelques dizaines de mètres sur le chemin de ses vacances estivales vers l'Italie, la 2CV bleue d'Antoine Maréchal se disloque, percutée en plein Paris par la Rolls Royce de Léopold Saroyan, directeur d'une maison d'import-export. D'abord de mauvaise foi, celui-ci reconnaît ses torts et offre à Maréchal la possibilité de poursuivre, tous frais compris, son voyage au volant de la superbe Cadillac décapotable d'un de ses clients américains. Ce dernier devra ainsi conduire le véhicule (qui arrive de Beyrouth) de Naples à Bordeaux (où il est prévu qu'il soit embarqué pour les États-Unis).

Au port de Naples sur le tournage en Italie, Louis de Funès, Jean Droze et Jacques Ferrière.

Séduit par la proposition, Maréchal ne se doute pas que Saroyan est en réalité le parrain d'un syndicat de gangsters et qu'il a truffé la Cadillac de produits illégaux : héroïne dans les ailes arrière de la voiture, or dissimulé dans les pare-chocs, des pierres précieuses cachées dans la batterie et le Youkounkoun[note 1], « le plus gros diamant du monde », récemment volé. Saroyan espère bien que sa « mule » pourra assurer le transport, y compris devant les douanes. Voici donc le naïf Maréchal sur les routes d'Italie puis du sud de la France, ignorant tout de sa précieuse cargaison et ne remarquant que tardivement, que le malfaiteur le suit à distance pour veiller sur la marchandise, qui est également convoitée par une bande rivale menée par Mickey dit « le bègue ».

En Italie, Antoine Maréchal (Bourvil) teste pour la première fois, son téléphone de voiture.

Après une traversée de l'Italie marquée par des incidents en tous genres, Maréchal arrive à la frontière et va découvrir la vérité sur la voiture puis comprendre qu'il a été pris pour un « corniaud ». Il se vengera à sa façon lors d'une halte à Carcassonne tout en continuant d'emmener la voiture à Bordeaux où il découvrira la cachette du Youkounkoun : le klaxon de la voiture, qui connaissait plusieurs dysfonctionnements depuis le début du voyage.

Le poste de douane de Menton rendu célèbre par le film dans lequel Antoine Maréchal (Bourvil) croise Léopold Saroyan (Louis de Funès) et ses sbires lors du désossement de la Jaguar de Saroyan par les douaniers.

Fiche technique

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Distribution

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Genèse et développement

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Gérard Oury, réalisateur comique ?

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Photo en noir et blanc de deux hommes et une femme discutant à la terrasse d'un café.
Gérard Oury (à gauche) avec Jacques Charrier et Franca Bettoja lors du tournage de son premier film, La Main chaude, en 1959.

Au début des années 1960, l'acteur Gérard Oury s'oriente vers la réalisation, après l'écriture de plusieurs scénarios[a]. Il avoue avoir changé de voie pour impressionner Michèle Morgan, avec qui il entretient une liaison alors secrète[b],[c]. Après deux films passés inaperçus, La Main chaude (1960) et La Menace (1961), il met en scène un film à sketches de genre policier, Le crime ne paie pas (1962)[5],[6],[d],[e],[f]. Bien qu'il s'agisse de drames, le quatrième sketch de ce dernier film comporte un rôle comique, tenu par son ami Louis de Funès, alors comédien de second plan[6],[g]. À l'époque, déjà fort d'une centaine d'apparitions au cinéma, Louis de Funès est sollicité par des réalisateurs dramatiques pour « faire son numéro » le temps d'une scène, créer son « film dans le film »[d],[h]. Son passage ne prend qu'un jour de tournage, le [d],[g]. L'acteur expérimenté remarque le plaisir pris par Oury à tourner de la comédie, à voir un acteur provoquer le rire et à le diriger pour en améliorer l'effet[6],[h].

Au cours du repas à la pause, Louis de Funès lui dit le voir plutôt derrière des comédies[6],[h]. Il demande : « Mais quel film es-tu donc en train de faire ? Je te pose la question : crois-tu être un metteur en scène de films dramatiques ou réalistes ? Si c'est le cas, tu te fourres le doigt dans l'œil ! »[i],[d],[h]. Son argument est que le réalisateur s'est laissé rire de la scène : « Tu as ri, c'est très rare. — C'est rare un réalisateur qui rit ? — Exceptionnel même ! — S'il suffisait de se tordre pour être capable de faire rire les autres, où irions-nous ? — Vers un monde meilleur. Sais-tu que personne n'a jamais commis une mauvaise action en riant de bon cœur ? Quant à toi, tu es un auteur comique et tu ne parviendras à t'exprimer vraiment que lorsque tu auras admis cette vérité-là »[5],[i],[d],[h]. Oury cite cette déclaration comme un pas important dans sa décision de tourner des films comiques[i],[h],[note 2]. Il n'était, de toute manière, pas satisfait de sa situation : « Je suis assis le cul entre deux chaises : plus tout à fait acteur, pas encore metteur en scène consacré, ma carrière flottaille »[5],[j].

Le crime ne paie pas n'obtient qu'un succès d'estime, dû à sa pléiade de comédiens connus et au fait d'être l'adaptation d'une populaire bande dessinée de France-Soir[f]. Gérard Oury planche ensuite sur quelques synopsis de comédies à mettre en scène[c]. Son principal projet suivant est cependant un nouveau drame, tiré des aventures du HMS Fidelity pendant la Seconde Guerre mondiale et de son truculent lieutenant commander français (un rôle destiné à Yul Brynner)[5],[k],[l],[m][note 3]. Son ami Alain Poiré, de la Gaumont, accepte de le produire, après avoir financé sa deuxième réalisation[k]. Ce film intitulé Le Cargo de la colère n'est finalement jamais tourné[5],[k]. Ce projet avorté lui permet néanmoins de rencontrer Marcel Jullian, auteur d'un roman sur le sujet, qui demeure son partenaire d'écriture sur ses idées ultérieures[5],[k],[j],[m].

Un scénario tiré de l'affaire Angelvin

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Photo en noir et blanc d'un homme d'une quarantaine d'années.
En 1962, le présentateur français Jacques Angelvin est arrêté à New York pour avoir transporté de l'héroïne dans une Buick Invicta truquée.

Un fait divers lié à la French Connection donne l'inspiration à Gérard Oury pour une comédie : l'arrestation à New York en d'un présentateur-vedette de la télévision française, Jacques Angelvin, par des agents du Bureau des narcotiques[n],[c],[o],[p]. En voyage d'agrément aux États-Unis, Angelvin a fait acheminer par paquebot depuis la France une Buick Invicta récemment acquise[6],[7],[q],[p]. Après la filature et l'interpellation de trafiquants français et américano-italiens, la police détermine que la voiture a pu dissimuler, grâce à une cache sous le siège arrière et des caissons soudés dans les ailes, environ 52 kg d'héroïne, dont seulement une partie est retrouvée dans la ville[6],[7],[q]. Le réseau comptait sur la célébrité de l'animateur de Paris-Club — première émission populaire des débuts de la télévision — pour déjouer tout soupçon à la douane[6],[p]. Angelvin clame son innocence en prétendant avoir été dupé[6],[7],[p]. Condamné à entre trois et six ans de prison, il soutient avoir plaidé coupable uniquement pour bénéficier de la clémence des juges et abréger sa peine[6],[r],[p],[note 4]. Au vu de la notoriété de l'inculpé, le fait divers fait alors grand bruit[6]. Sans forcément croire à la version d'Angelvin, Oury imagine le sujet d'une « mule » innocente, utilisée à son insu pour faire passer une frontière à une voiture cachant divers trafics[6],[s],[note 5]. Le souvenir d'un voyage en Italie avec son épouse et François Reichenbach à bord d'une Chevrolet de location lui donne le cadre et des idées de péripéties[6],[t],[u],[v]. Il envisage dès le début de confronter Bourvil à Louis de Funès, bâtissant les deux personnages sur leurs caractères habituels[w],[x].

Une comédie ambitieuse

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Gérard Oury souhaite se départir des standards de la production comique française[6],[9],[v]. En France, la comédie ne bénéficie alors que de faibles moyens, l'essentiel étant de faire rire, sans chercher de qualité formelle particulière[6],[9],[y]. Ces films sont ainsi cantonnés à de modestes budgets, au noir et blanc, à l'écriture et au tournage rapides, reposant sur une économie maximale, n'offrant au spectateur que le rire comme unique attrait[6],[9],[y]. Les vedettes comiques bâtissent leur notoriété sur une accumulation de petits films plutôt que de grandes productions marquantes (Jean Richard et ses sept films annuels, par exemple)[6]. À l'inverse, à Hollywood, le comique est considéré comme un genre à part entière et bénéficie des mêmes conditions de production qu'un film d'un autre registre[z]. Oury exige une certaine ambition pour sa première comédie, au-delà de l'intrigue et des comédiens[y]. Il compte engager les meilleurs techniciens du moment[z]. En premier lieu, le film doit être en couleurs, encore un luxe à l'époque[6],[z]. Il doit aligner des décors naturels spectaculaires[aa],[z]. Il serait essentiellement tourné en extérieurs plutôt qu'en studios[z]. Cette volonté de s'éloigner des studios rejoint d'ailleurs celle initiée par la Nouvelle Vague au même moment[ab]. Il désire ainsi filmer « entièrement sur des voitures en marche », à l'aide de plateformes mobiles et de voitures travelling, au lieu de la traditionnelle technique de la transparence en studio[aa],[y]. Sur le même principe, il veut capter en son direct les scènes, procédé plus onéreux et moins confortable que la postsynchronisation[ac]. Il demande enfin qu'on lui laisse tout le temps nécessaire pour perfectionner le scénario[ad].

Artisan de grands succès, Robert Dorfmann donne à Oury les moyens de ses ambitions pour sa comédie.

Alain Poiré de Gaumont, producteur du second film d'Oury, La Menace, est réticent à l'idée de produire Le Corniaud selon les conditions réclamées par le réalisateur[6],[10],[ae]. Avec son approche plus classique de la comédie, il lui propose de déplacer l'intrigue en Espagne, destination moins coûteuse, et de tourner en noir et blanc[6],[11],[ae]. Quoique découragé, Oury refuse de dénaturer son projet[6]. Bourvil le soutient dans ses exigences[11]. Le producteur indépendant Robert Dorfmann découvre par hasard le film en passe d'être abandonné : connu pour ses prises de risques, il rachète le projet à la Gaumont et consent à produire la comédie en respectant les vues d'Oury, malgré le lourd investissement nécessaire[11],[y],[z],[note 6]. Il s'associe avec un coproducteur italien, Explorer Film '58[12]. Un budget de 3,5 millions de francs (soit 5,5 millions d'euros de 2024[2]) est établi[af],[ag]. Autre luxe, Dorfmann accorde à Oury un an d'écriture et neuf mois de préparation technique[ad]. Il prévoit douze semaines de tournage, alors que le cinéma comique le plus riche — les films de Fernandel — ne profite au mieux de que de huit semaines[ac]. Oury ne reçoit pas de cachet : le producteur lui octroie de quoi vivre durant la préparation et le tournage, puis il recevra la moitié des bénéfices une fois le film amorti[aa],[ag]. Il peut engager des techniciens et artistes réputés, passés par le cinéma le plus exigeant, comme Henri Decaë à l'image, Georges Delerue à la musique ou Albert Jurgenson au montage[6],[y].

L'écriture du scénario commence en [ah]. Gérard Oury et Marcel Jullian travaillent dans l'appartement du premier[m]. Danièle Thompson suit ces séances d'écriture en retrait, comme depuis son enfance où elle a vu passé de nombreux scénaristes chez son père ; pour la première fois, elle participe sporadiquement aux échanges d'idées, apportant notamment celle du téléphone dans la Cadillac, rareté pour l'époque, propice aux gags[m]. La création des dialogues est ensuite confiée aux frères Georges et André Tabet[y]. Les repérages en Italie et en France ont lieu en [ah]. Le scénario est terminé en juillet-août 1964[ah]. Le cadreur Alain Douarinou quitte en avance le tournage de Week-end à Zuydcoote afin de préparer le découpage technique avec Oury : « Le scénario dialogué était prêt. (…) Gérard n'était pas, au départ, particulièrement doué pour la mise en scène (…) La technique ne l'intéressait d'ailleurs de manière très secondaire »[ai]. La première équipe de prise de vues est la même que celle du film de guerre d'Henri Verneuil[ai]. Aventurier, Dorfmann s'engage dans cette surperproduction alors qu'il sort d'une faillite[6]. Ses nouveaux bureaux sont dans des cabanons de chantier à Suresnes[6]. Dès le début, il est à court d'argent : le transport des véhicules et du matériel jusqu'en Italie est financé par du liquide obtenu au dernier moment dans un cercle de jeu qu'il fréquente[6].

Attribution des rôles

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Louis de Funès et Bourvil dans la Cadillac DeVille convertible 1964, lors du tournage sur l'Autostrada del Sole.

Gérard Oury pense d'emblée à Bourvil et Louis de Funès pour les rôles principaux[aj],[x],[ak]. Robert Dorfmann avait déjà eu auparavant l'ambition de les réunir en tête d'affiche[5]. Le réalisateur connaît Louis de Funès depuis une pièce désastreuse en 1948, Thermidor, jouée au théâtre Pigalle seulement une semaine ; Oury avait aussitôt été ébloui par les facéties de son aîné et son talent de mime[al],[am],[an]. Quant à Bourvil, Oury avait joué avec lui dans Garou-Garou, le passe-muraille (1951), recevant de mémorables gifles du robuste Normand au cours d'une scène ; ils s'étaient également vus sur le tournage du film Le Miroir à deux faces, où Oury était acteur et scénariste[6],[aj],[am]. Dans le rôle-titre du « corniaud » Antoine Maréchal, Bourvil livre une nouvelle variation autour de son caractère de brave homme, simple, tendre, miroir du public[ao],[ap],[note 7]. Louis de Funès affine son personnage de « petit chef » râleur, mielleux avec plus puissant que lui et tyrannique avec ses subordonnés, condensé des lâchetés humaines[aq],[ap],[note 8]. Gérard Oury lui décèle cette rareté : « Louis a cette façon d'être odieux sans être antipathique »[ao].

Bourvil est la vedette du film[aj]. Si les deux comédiens ont commencé leurs carrières au cinéma à la même époque, Bourvil est rapidement devenu une tête d'affiche, désormais installée depuis dix ans, tandis que Louis de Funès a péniblement réussi à s'établir comme un second rôle remarqué et apprécié du public, parfois acteur principal de quelques petits films[j]. Ils se sont par le passé côtoyés dans Poisson d'avril (1954), Les Hussards (1955) et La Traversée de Paris (1956) et ont envie de travailler à nouveau ensemble[5],[6],[aj],[ao]. Louis de Funès accepte la proposition sans hésiter[aj]. Bourvil apprécie beaucoup Oury et lui donne son accord sans même connaître l'histoire[aj]. Bourvil touche le triple du cachet de son partenaire, étant la véritable vedette du film à la signature du contrat[5],[ar]. Lors de la préparation du Corniaud, Louis de Funès tourne un film dont personne n'imagine alors le succès, Le Gendarme de Saint-Tropez, qui décuplera sa célébrité[j],[aj].

Le rôle de Mickey « le bègue » est confié à Venantino Venantini, habitué des productions franco-italiennes révélé par Les Tontons flingueurs (1963)[6] ; il est de nouveau antagoniste face à Louis de Funès dans Le Grand Restaurant (1966) et La Folie des grandeurs (1971)[13],[as]. L'acteur italien est ravi de ce rôle puisqu'il est au sujet au bégaiement depuis son enfance[6]. Aperçu dans Faites sauter la banque et Le Gendarme de Saint-Tropez, Jean Droze, protégé funésien, est l'un des hommes de main de Saroyan[14],[at]. L'autre sbire est joué par Jacques Ferrière. Incarnation de la beauté romaine, Alida Chelli, surtout populaire en Italie en tant que chanteuse, tient le rôle de la manucure courtisée par Maréchal[15],[16]. Lando Buzzanca incarne le barbier, son mari sicilien jaloux, dans la lignée de ses personnages de séducteurs ridicules ou de machos dans la comédie à l'italienne de l'époque[17]. Le rôle de la nudiste allemande Ursula est attribué à l'actrice yougoslave Beba Loncar, repérée dans son pays dès son premier film, Neuvième cercle (1960), puis apparu dans la superproduction internationale Les Drakkars (1964)[18]. Le duo Grosso et Modo retrouve Louis de Funès peu après Le Gendarme de Saint-Tropez, ici dans l'uniforme de douaniers (à l'instar du spectacle La Grosse Valse)[au]. Michèle Morgan devait apparaître dans son propre rôle mais sa courte scène avec Louis de Funès est coupée[5],[av].

Les auditions à Carcassonne sont annoncées par les journaux locaux et se déroulent sur la place Saint-Nazaire : 200 postulants s'y rendent pour décrocher un petit rôle dans Le Corniaud[19],[4].

Traversée de l'Italie pleine d'empêchements

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Le tournage commence le à Rome[20],[aw],[ac]. Dix semaines sont prévues en Italie[ac]. Gérard Oury comptait commencer au mois d'août pour profiter au mieux de l'été mais Bourvil refusa pour préserver ses vacances avec sa famille[6], [ac],[ax]. Le , le fils de seize ans du premier assistant Serge Vallin, subtilise la Jaguar verte prévue pour les prises de vues pour faire la fête dans Rome avec une jeune fille et a un accident avec un camion : l'adolescent finit avec une jambe fracturée et la voiture est détruite[5],[6],[21],[ay],[ac],[ax]. La police s'inquiète également des fausses plaques d'immatriculation[ac]. Le même modèle doit être commandé à Paris, repeint et truqué, au plus vite[5],[22],[ay],[ac],[ax]. En attendant, le plan de tournage est recentré sur Bourvil, l'essentiel des scènes de Louis de Funès nécessitant cette Jaguar[5],[ay],[ac],[ax]. En dehors de ses rares plans, essentiellement des raccords dans Rome avec la seconde équipe, ce dernier s'occupe par du tourisme avec son épouse[5],[6],[ax].

À l'époque, les épreuves de tournage doivent être envoyés au laboratoire à Paris pour être développées puis revenir en Italie[23]. L'équipe ne découvre ainsi les images filmées qu'au bout de plusieurs semaines, dans une séance spéciale organisé dans un cinéma local[23],[az]. Lors de la projection des épreuves des deux premières semaines de tournage, Louis de Funès trouve qu'il n'est pas assez présent à l'écran, puisque une bonne partie des images concerne son partenaire[6],[24],[ba],[ac]. Ce constat lui donne l'impression d'un film déséquilibré, alors qu'Oury lui promettait autant d'importance que Bourvil, plutôt qu'un second rôle[6],[av],[bb]. Au même moment, le triomphe inattendu du Gendarme de Saint-Tropez le convainc de la place nouvelle à laquelle il peut prétendre au cinéma. Dans la nuit, avec son épouse, il étudie le scénario pour mesurer les rôles[av],[bb]. Le réalisateur raconte : « Il avait repris le plan de travail et le scénario (…), il avait fait de grands diagrammes avec des pastilles vertes pour les scènes de Bourvil et des pastilles rouges pour les siennes. Et il y avait beaucoup plus de vert que de rouge. J'ai eu beau lui expliquer que Bourvil, vu son genre de comique, avait plus de texte et lui, plus de visuel, lui rappeler que quand la voiture verte arriverait, il y aurait beaucoup de plans à tourner avec lui seul, il n'y avait rien à faire : il était blessé. Il m'a dit : « Je ne joue plus .» C’était un mot magnifique, un mot d'enfant »[av]. Cette « grève du masque » dure un jour, lors duquel il participe aux prises de vues mais sans expression ni improvisation[6],[ba],[av],[bb],[cit. 1]. Oury déclare a posteriori : « Quand je revois le film, je suis toujours ému par ce plan, dans lequel il traverse le hall du Residence Palace, à Rome, où effectivement il ne joue plus »[av]. Afin de le rassurer, il enrichit le scénario de nouvelles scènes pour le mettre en valeur[21],[av].

Le tournage traverse la péninsule, en partant de Naples[ax]. L'équipe alterne entre les journées consacrées à Louis de Funès et celles de Bourvil[bc]. La seconde équipe, dirigée par Claude Clément (frère de René), filme notamment avec des doublures des plans de paysages traversés par les voitures[6],[ai]. Une fois la Jaguar originale réparée, les deux modèles sont utilisés simultanément pour plus de rapidité[6],[21]. À Naples, Antoine Maréchal prend en charge la Cadillac à la gare maritime du port puis rejoint le centre historique depuis la via Nuova Marina (it) et passe sur la Piazza del Plebiscito[25],[26]. Bourvil frôle l'accident dans sa marche arrière contre une borne d'amarrage, le régisseur Jean Pieuchot raconte : « la Cadillac a buté contre un pilier costaud. Et heureusement ! Autrement, il plongeait dans l'eau à bord de la voiture… et il n'y avait plus de film ! Quand j'ai vu sa tête lorsqu'il est descendu de l'auto, j'ai compris comme il avait eu peur »[21]. L'assistant-réalisateur avait cependant prévu des plongeurs en cas de problème[6]. Des scènes sont tournés parmi les passants, avec les caméras fixées sur la voiture ou cachées derrière des fenêtres, comme lorsque la Cadillac traverse la Forcella noire de monde[bd]. L'entrée du garage napolitain est en réalité la cour du Palazzo Marigliano (en), siège d'un journal[25],[26]. Le garagiste vole un pare-chocs dans le Borgo Marinari où l'on vient profiter des restaurants d'un petit port de pêche situé au pied de Castel dell'Ovo[25]. Lors de ce tournage nocturne, des mafiosi débarquent sur le plateau pour racketter la production contre le droit de tourner[6],[cit. 2]. Les criminels leur laissent même un « service d'ordre » quelque temps[6]. Plus tard, l'équipe abandonne ainsi l'idée de tourner dans un petite rue pour éviter de payer encore la mafia[6],[21]. Maréchal loge au très huppé Grand Hotel Vesuvio, via Partenope[25]. Il quitte Naples en empruntant la route de bord de mer : la via Caracciolo, puis les hauteurs du Pausilippe[25]. Les chassés croisés entre les personnages ont lieu sur l’Autostrada del Sole, alors flambant neuve, en particulier sur l'aire d'autoroute Teano-est, dans le sens Rome-Naples[25].

En France, de la côte d'Azur aux studios

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Le film s'achève à Bordeaux, avec des vues aériennes et le passage de la Cadillac sur le quais, le pont de pierre et devant le Grand Théâtre[25],[27]. Le carambolage final entre la Cadillac et la police est cependant filmé place de Rungis à Paris, tandis que les ultimes plans — les messes basses de Saroyan et Maréchal dans la Cadillac remorquée — le sont à Versailles, rue de l'Indépendance-Américaine (le château est d'ailleurs visible au loin)[25],[27]

Parmi les scènes imaginées pour mettre en avant Louis de Funès, celle de la douche dans le camping est tournée aux studios : l'acteur compare sa musculature avec celle d'un « grand balèze », l'ex-catcheur Robert Duranton ; l'idée est venus à Oury en se souvenant d'une vision étonnante faite lors de son voyage en Italie avec Reichenbach et son épouse : « J'avais rencontré à Capri un couple étrange, lui : un homo maigrichon américain, ridaillé mais milliardaire, elle : un colossal biquet français culturiste ! L'opposition physique entre ces deux êtres dépassait les limites de la bouffonnerie »[ba].

La présentation aux associés de Saroyan du voyage et du « corniaud » a lieu au restaurant Drouant, rue Gaillon[28]. Le générique d'ouverture montre des vues aériennes de Paris et ses endroits emblématiques : l'Arc de triomphe de l'Étoile, la place de la Concorde, Notre-Dame de Paris, la tour Eiffel, la Seine au pont d'Iéna, la fontaine du palais de Chaillot, l'église de la Madeleine, le boulevard Malesherbes et l'avenue de l'Opéra[25],[29],[30],[31],[32].

L'accident de la 2 CV

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« D'habitude, au cinéma, une voiture avance de gauche à droite sur l'écran et une autre de droite à gauche. On entend un grand « boum » et c'est tout. Moi, je voulais voir cette 2 CV détruite en mille morceaux »

— Gérard Oury, Mémoires d'éléphants, 1988[33].

Les boulons explosifs servant à disloquer la 2 CV prédécoupée, le récepteur de la télécommande, son relais et le détonateur.

Le gag de la destruction soudaine de la 2 CV d'Antoine Maréchal, percutée par la Rolls Royce de Saroyan, est complexe à mettre en œuvre[6]. Le « truqueur » Pierre Durin scie le véhicule en 250 morceaux puis ré-assemble le tout avec des boulons explosifs, afin de désolidariser les pièces au moment voulu, disloquant la 2 CV d'une traite[33],[34]. Durin a fait d'abord un essai en studios, essayant une autre version du gag où la voiture se désagrège progressivement, sur cinq secondes ; finalement, l'ensemble des morceaux lâche au même moment[6]. Bien que l'essai fut malgré tout concluant, l'équipe s'est inquiété de la violente projection des boulons dans l'explosion, qui pourrait causer des blessures à l'acteur ou aux techniciens proches[6]. Il a donc été décidé de caler la scène à la fin du calendrier, pour ne pas risquer de bloquer le tournage du film en cas de problème[6]. Oury était d'ailleurs plus rassuré de laisser du temps à Durin pour peaufiner son système[6].

La 2 CV en lambeaux d'Antoine Maréchal, lors de l'exposition sur Louis de Funès à la Cinémathèque française, en 2020.

La dernière scène tournée, le , est donc celle de l'accident du début, sur la place Sainte-Geneviève à Paris, au pied de l'église Saint-Étienne-du-Mont[6],[35],[be]. Le film doit faire croire au début de l'été en plein mois de décembre[6]. De la neige doit même être déblayée de la place pour tourner[6]. Une autre 2 CV achetée par la production est utilisée pour les plans jusqu'à la collision, filmés par la seconde équipe ; cette voiture est d'ailleurs seulement abîmée à l'aile dans le choc, tandis que la Rolls Royce (de location) subit l'enfoncement de tout son radiateur, un dégât coûteux pour la production[6].

Le plan suivant de la dislocation ne peut être filmé qu'une seule fois[33],[34],[be]. Le comédien avance doucement le véhicule jusqu'à l'obstacle et les morceaux s'éparpillent au déclenchement du système, dans un ordre réglé[33],[34]. Ce tournage se déroule finalement sans difficulté[34], si ce n'est que Bourvil ait à insister sur le volant pour le décrocher afin qu'il lui reste dans les mains[35]. Le seul problème technique est un léger voilement du son après l'impact, masquant à moitié les premiers mots de Bourvil[33]. Dans le même plan que la dislocation de la 2 CV, les deux comédiens doivent échanger de premiers dialogues[33],[be]. Ils ne doivent pas se tromper, au risque de ruiner un plan coûteux, qui ne pourrait être re-tourné (le ré-assemblage de la 2 CV nécessiterait un mois à lui seul)[33],[34],[be]. Bourvil s'aventure à improviser : « Maintenant, elle va marcher beaucoup moins bien, forcément ! »[6],[be]. Louis de Funès a le réflexe de baisser la tête pour dissimuler son rire lorsque son partenaire improvise sa réplique, afin de ne pas gâcher une prise si difficile[6],[36],[be],[note 9]. Quelques autres plans sont ensuite filmés dans les débris.

Autres lieux de tournage

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Affiche pantalon japonaise du film.
Par pays[25]

Bande originale

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Photo en noir et blanc d'un homme d'une cinquante d'années.
Georges Delerue, ici dans les années 1970, met en musique Le Corniaud.

Georges Delerue compose la bande originale du Corniaud[9],[37]. Il avait déjà mis en musique Le crime ne paie pas (1962) pour Gérard Oury[37]. Artiste prolifique et demandé, il est alors à la fois le compositeur attitré de la Nouvelle Vague et des films d'aventure de Philippe de Broca[38]. Il retrouve à nouveau Oury sur Le Cerveau (1968) et Louis de Funès dans Hibernatus (1969)[37].

Pour illustrer le voyage de ce touriste français en Italie, le réalisateur lui demande de pleinement s'inscrire dans l'époque[9]. Contrairement à son écriture habituelle, symphonique et intemporelle, Delerue doit donc s'adapter aux modes musicales du milieu des années 1960[9]. Le compositeur explore ainsi plusieurs pans du yéyé, touchant au twist, au slow et au madison, dans des thèmes ou des musiques d'ambiance[9]. Il emploie abondamment la guitare électrique[9]. La présence des gangsters rivaux est soulignée par un thème autant grotesque qu'inquiétant au saxophone baryton[38]. Le critique musical Stéphane Lerouge note que, malgré les modes, « son sens mélodique est bien présent tout comme, derrière une rythmique de variété, une inimitable écriture pour cordes », par exemple dans le morceau Le Départ de Naples[9]. Exception, le générique d'ouverture est une valse parisienne pour orchestre et accordéon[9].

Louis de Funès exécute un numéro burlesque muet sur La danza de Gioachino Rossini, ici jouée par l'United States Air Force Band.

Le film convoque également des musiques antérieures. Gérard Oury élabore un numéro musical pour Louis de Funès[9] : Saroyan répare lui-même en urgence la Cadillac dans un garage italien, au rythme effréné de la tarentelle La danza de Gioachino Rossini, arrangée par Ottorino Respighi pour le ballet La Boutique fantasque[39],[9]. À Carcassonne, la chanson Plaisir d'amour est utilisée comme signal, sifflé ou fredonné, entre Saroyan et Maréchal[40].

Un premier album 45 tours Le Corniaud, bande originale du film sort en 1965, édité par Barclay[41],[42]. Un single paraît également au Japon l'année suivante[41],[43]. Plusieurs thèmes font partie de la compilation Les plus belles musiques des films de Louis de Funès, publiée en 33 tours en 1988 et rééditée en CD en 1994, diffusée également en Allemagne[41],[44]. En 2002, la musique du Corniaud est publiée, avec celles écrites par Georges Auric pour La Grande Vadrouille et par Delerue pour Le Cerveau, sous le titre Bandes originales des films de Gérard Oury, dans la collection Écoutez le cinéma ! de Stéphane Lerouge[41],[9]. En 2014, quelques morceaux sont intégrés à la vaste compilation Louis de Funès, musiques de films, 1963-1982 de la collection Écoutez le cinéma ![41],[45].

Bourvil demandera que le nom de Louis de Funès soit placé en haut de l'affiche, à côté du sien. Des années plus tard, en 1976, Louis de Funès, reconnaissant de ce qu'a fait Bourvil pour lui, fait de même avec Coluche pour L'Aile ou la Cuisse.

Accueil critique

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Le Corniaud parmi les cotations du « Conseil des dix » des Cahiers du cinéma, la plupart des critiques indiquant : « inutile de se déranger ».

Le Corniaud reçoit des critiques globalement favorables[5],[bf]. Jean de Baroncelli dans Le Monde parle d'« une très heureuse surprise »[5],[bf]. Le Canard enchaîné proclame : « Voilà un excellent film commercial qui est un divertissement touristique, plein de mouvement et de jolis paysages, sans oublier deux jolies filles. Et puis il y a un fameux tandem ! »[bf]. Robert Monange de L'Aurore loue « un film charmant, bien fait par Gérard Oury, au dialogue excellent de Georges André Tabet, avec un acteur tout à fait exceptionnel, Bourvil, et un autre très bon, Louis de Funès »[5]. Certaines remontrances portent sur le titre, le terme « corniaud » étant puisé dans l'argot[bf].

S'il aime le film « dans les grandes lignes » et qu'il acclame le duo inédit Bourvil / de Funès, Louis Chauvet du Figaro émet des réserves, tout en reconnaissant l'ambition artistique et technique du film : « le film dure vingt minutes de trop (…) Certaines scènes relevant du mimo-vaudeville m'ont paru artificielles, parfois outrées. Certaines se trompent visiblement de genre. Mais la plupart sont bonnes, et le rythme du récit fait tout passer. (…) Techniquement, Gérard Oury, qu'assiste une excellente équipe technique, réussit là son meilleur ouvrage. Nous ne lui reprocherons que [ces] fautes d'inspiration, [ces] fautes de mesure (…) La vitalité du ton les rachète. Les dialogues de Georges-André Tabet — efficaces et spirituels, véridiques et gais — contribuent grandement à crier l'euphorie »[46].

« Nous déclarons Louis de Funès vainqueur aux points et nous en sommes le premier étonné. Son comique, efficace au théâtre, perdait beaucoup à l'écran. Louis de Funès a longtemps fait devant la caméra les grimaces qui lui réussissaient sur scène. C’était compter sans le grossissement du cinéma. Un seuil était franchi. Nous étions plus gênés qu’amusés. Mais voici que pour la première fois sans doute (…), Louis de Funès a discipliné son visage, trop parlant pour le cinéma du même nom. (…) C'est une marionnette gesticulante, mais qui a des méchancetés bien humaines. Un agité glapissant, mais moins proche des singes hurleurs que de quelques personnes de notre connaissance. »

— Claude Mauriac, Le Figaro littéraire, [bg].

Encore bienveillant voire laudateur envers Louis de Funès, les Cahiers du cinéma par la plume de Jean-Louis Comolli apprécient, au début du film, « l'efficacité et la précision des grandes comédies américaines » et « l'une des meilleures séquences du pauvre cinéma comique français », mais sont déçus par la présence réduite de l'acteur le reste du film ; cependant, la revue reproche un mélange des genres raté : « On veut amuser, divertir, émouvoir, apitoyer, donner envie et (même) faire compatir ou méditer : c'est assez pour Don Quichotte, trop pour Le Corniaud. La comédie ne souffre ni le trop juste ni le trop-plein, elle requiert le juste du trop, seul moteur d’effraction du sens »[bg],[bh]. La Saison cinématographique recommande ce « bon divertissement, le dialogue efficace est toujours naturel, jamais vulgaire », en loue l'esthétique et les gags visuels, la direction d'acteurs (« Louis de Funès grimace modérément, ne charge pas à l'excès son rôle ») mais regrette qu'« en dépit de ses qualités réelles, l'œuvre manque de brio, d'unité, le film dure deux heures, c'est certainement vingt minutes de trop. Et si le rythme des séquences d'action est, en soi, rapide, sûr, la caméra cependant s'attarde souvent un peu trop sur les mimiques, excellents d'ailleurs, des acteurs. Cette complaisance accentue le côté artificiel de cette aventure abracadabrante [et détourne le spectateur de l'action] »[bi].

Jusqu'alors très sévère envers les films dans lesquels apparaissait Louis de Funès, Henry Chapier dans Combat salue l'ambition de la comédie, sans la juger totalement réussie[bg] :

« On aurait tort de classer d'emblée Le Corniaud dans la catégorie habituelle des films commerciaux qui partent gagnant parce que les noms de Bourvil ou de Louis de Funès sont en tête d'affiche. Connaissant les facilités de la recette, nous sommes bien loin du numéro clownesque de ces acteurs populaires, dans la recherche beaucoup plus ambitieuse du monde des premiers films de Laurel et Hardy. Si la tentative n'a pas entièrement abouti, il faut tout de même reconnaître la sincérité, le soin et la conviction dont Gérard Oury a fait preuve cette fois-ci (…) Le Corniaud prenant le chemin inverse des films comiques à la mode, donne au gag la priorité sur le mot d'auteur. Félicitons donc Oury d'avoir su échapper à Michel Audiard… Débarrassé de « l'esprit français », le cinéma retrouve aussitôt sa fraîcheur et sa naïveté. (…) Qu'un tel film connaisse un large succès populaire ne peut que servir la cause d’un cinéma commercial estimable. Les visées du Corniaud sont honnêtes, et Gérard Oury a le mérite de ne pas piper les dés »

— Henry Chapier, Combat, [5],[bg].

Les critiques du Masque et la Plume de France Inter méprisent le film[47]. Michel Cournot pour qui « il n'y a pas de film. Il n'y a rien. Le type s'est amusé à aller planter sa caméra successivement dans un certain nombre d'endroits connus comme la tour de Pise ou les jardins de Tivoli. Il a fait dans ce plan des singeries qui ne sont pas drôles (…) Un très petit acteur, Monsieur de Funès, fait beaucoup de singeries (…) Vraiment, c'est la nullité pour moi »[47]. Fustigeant le « numéro d'écureuil cousu de tics » de Louis de Funès, Jean-Louis Bory condamne « le scénario imbécile et débile (…) ce film représente le vomi du cinéma français, se complaisant dans sa bassesse avec une satisfaction jubilarde »[47],[bj]. Georges Charensol évalue le film « nettement en dessous de zéro »[47]. Georges Sadoul le considère « tout-à-fait dépourvu d'esprit et de rythme » mais relève néanmoins la beauté de la photographie d'Henri Decaë[47]. Tous s'étonnent voire s'insurgent de l'accueil positif de certains de leurs confrères de la presse[47].

Aux États-Unis, le magazine Time apprécie notamment les deux acteurs principaux, la photographie de Decaë et la scène de bagarre dans les jardins de la villa d'Este[bk]. En mars 1965, L'Humanité rapporte que Wanda Hale, du New York Daily News a trouvé Le Corniaud « d'un bout à l'autre intelligent et spirituel » et que Howard Thompson, du New York Times, « bien que moins enthousiaste, le juge « désarmant » et loue sa « magnifique mise en scène »[bl].

À la fin de son exploitation en salles sur plusieurs années, Le Corniaud enregistre 11 739 783 entrées dans la France entière, dont 2 743 707 dans Paris et sa périphérie[48],[49]. Avec le recul, Le Corniaud arrive au sommet du box-office des films sortis en France en 1965, loin devant les « James Bond » Goldfinger et Opération Tonnerre[50]. Louis de Funès place ainsi encore un film en tête du classement, après l'avoir fait en 1964 avec Le Gendarme de Saint-Tropez[bm]. Il s'agit du deuxième meilleur box-office des deux comédiens, derrière La Grande Vadrouille (1966)[51],[52]. La même année, Louis de Funès remporte également un grand succès avec Le Gendarme à New York et Fantomas se déchaîne[51], tout comme Bourvil avec Les Grandes Gueules[52]. Alors que Bourvil semblait s'établir comme le successeur de Fernandel en tant que comique favori des Français, après leur collaboration dans La Cuisine au beurre (1963), Louis de Funès le devance finalement avec son alignement de réussites commerciales tout au long de la décennie 1960[bn].

Sorties à l'étranger

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Une affiche de film en japonais.
Une autre affiche du film au Japon.

Le Corniaud est exploité à l'international[53]. Le film est projeté en Union soviétique en juillet lors du festival du film de Moscou (sous le titre Разиня) et en Grèce en septembre de la même année au cours du festival de Thessalonique[53]. Il sort ensuite en Belgique le Gand) sous le titre flamand De snul, en Espagne le Barcelone) titré El hombre del Cadillac, en Suède le nommé Den vilda jakten på Cadillacen, en Italie, pays coproducteur, le sous le titre Colpo grosso ma non troppo, au Danemark le titré Fjolset, en Allemagne de l'Ouest le nommé Scharfe Sachen für Monsieur puis Louis, das Schlitzohr (dans la lignée des déroutantes habitudes des distributeurs allemands), en Finlande le sous le titre Gangsteriralli, au Japon le intitulé 大追跡[54], au Portugal le Porto) nommé O Oportunista, au Royaume-Uni en , en Pologne le titré Gamoń, au Mexique le nommé El papanatas, aux États-Unis le New York) et en Turquie le sous le titre Belalı Tatil[53].

La façade d'un cinéma.
Le Corniaud à l'affiche d'un cinéma néerlandais en novembre 1965.

Le film connaît également des sorties en Allemagne de l'Est, en Argentine, au Brésil (O Trouxa), en Bulgarie (Глупакът), au Canada, en Croatie (Naivčina), en Estonie (Molutaja), en Grèce (Ένα έξυπνο κορόιδο ou Το κορόιδο), en Hongrie (Az ügyefogyott ou A fajankó), en Israël, en Norvège (Mannen som alltid ble lurt), aux Pays-Bas (De eend en de Cadillac), en Roumanie (Prostanacul), en Slovaquie (Smoliar), en Slovénie (Tepcek), en Ukraine (Роззява et en Yougoslavie (Naivcina en serbe)[53]. Le titre anglophone international est The Sucker[49],[53].

Selon le producteur Robert Dorfmann, à la sortie de La Grande Vadrouille en 1966, Le Corniaud réalise alors de très bons résultats dans les pays scandinaves, connaît une carrière très moyenne en Allemagne mais c'est un échec en Italie[55]. Il quitte rapidement l'affiche à Londres[49]. Après plusieurs années, le box-office est estimé à environ 1,4 million d'entrées en Italie[49], et s'élève à 1 545 858 entrées en Espagne[56] ainsi que 30,9 millions d'entrées en URSS[57]. Il connaît également de bons résultats en Argentine, au Japon et au Mexique[49].

Distinctions

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Postérité

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À peine Le Corniaud sorti, des producteurs américains auraient souhaité filmer un remake avec Dean Martin et Jack Lemmon.

Lors du festival de Cannes 1965, Gérard Oury et son producteur Robert Dorfmann se voient proposer par des producteurs américains de réaliser et produire un remake avec Dean Martin et Jack Lemmon[59]. Malgré une offre importante (un budget important, les salaires versés dans des comptes en Suisse et la promesse de produire deux autres films dans les cinq ans[60]), les deux Français ne donnent pas suite. Ces Américains n'avaient d'ailleurs pas vu le film au moment où ils proposaient d'en faire un remake. Plus tard, le cinéma américain retranscrit sérieusement l'affaire Angelvin dans le polar French Connection (1973)[61],[c].

Une affiche de film en japonais.
Gérard Oury, Bourvil et Louis de Funès se retrouvent dès l'année suivante pour La Grande Vadrouille, nouveau triomphe international.

Robert Dorfmann presse Gérard Oury de réfléchir à un prochain film - si possible un nouveau road movie comique - pour Bourvil et Louis de Funès. Oury écarte tout d'abord l'idée de donner une suite au film ; il ne veut pas « remettre les pieds dans les mêmes chaussures, si vernies soient-elles » (il ne réalisera d'ailleurs aucune suite de toute sa carrière)[62]. Lors du tournage à Carcassonne, Oury avait raconté à ses acteurs une idée de film abandonnée quelques années auparavant : l'histoire de deux jumelles qui sauvent des aviateurs anglais pendant la Seconde Guerre mondiale et les conduisent en zone libre[19]. Il repense ensuite à l'idée des deux jumelles, accepté par Dorfmann. Les personnages des deux jumelles sont transformés en hommes et Gérard Oury annonce son futur projet à Bourvil et Louis de Funès le . Le projet de La Grande Vadrouille est lancé. Gérard Oury écrit le scénario à nouveau avec Marcel Jullian mais également avec sa fille, Danièle Thompson. D'importants moyens sont mis en place pour La Grande Vadrouille, grâce à un gros budget ; pour l'amortir, le producteur vend le film aux gérants de salles avant même qu'il soit tourné. Le tournage se déroule beaucoup mieux que celui du Corniaud, même s'il est très long : il commence le et s'achève à la mi-octobre. La Grande Vadrouille sort le et, à la stupeur de tous, attire 17 267 607 spectateurs au bout de sa première exploitation, battant non seulement le record du Corniaud mais aussi tous les autres films sortis en France avant lui. Il devient alors le plus grand succès cinématographique sur le territoire français, toutes nationalités confondues, pendant plus de trente ans. Après ce deuxième succès pour son duo d'acteurs, Gérard Oury prévoit ses prochains films pour les quatre années à venir[63]. Il projette d'abord un film avec Bourvil et Jean-Paul Belmondo, Le Cerveau, comédie inspirée de l'attaque du train postal Glasgow-Londres : le film sort en et réunit cinq millions de spectateurs. Puis vient une adaptation parodique de la pièce de théâtre Ruy Blas de Victor Hugo, qu'Oury avait jouée à la Comédie Française en 1960 : le film, alors intitulé Les Sombres Héros, est destiné à devenir le troisième film du duo Bourvil / de Funès, mais Bourvil meurt des suites d'un cancer le . C'est finalement l'acteur Yves Montand qui remplace Bourvil dans le rôle qui lui était dévolu. La Folie des grandeurs sort en et c'est, malgré l'absence de Bourvil, une réussite. Gérard Oury décide ensuite de tourner un film avec Louis de Funès comme seule tête d'affiche, Les Aventures de Rabbi Jacob, qui sort en 1973 et c'est à son tour un succès. Il envisage ensuite Le Crocodile, un cinquième film avec Louis de Funès, dans lequel celui-ci jouerait un dictateur, mais le projet ne se concrétise jamais car l'acteur subit deux infarctus successifs en [64],[bo].

Lors du festival de Cannes 2005 court une rumeur sur un nouveau projet de remake du film : Benoît Poelvoorde et Jamel Debbouze auraient donné leur accord pour tourner dans le film et reprendre respectivement les rôles de Bourvil et de Louis de Funès[59]. Produit par La Petite Reine[note 11] et Studiocanal, le film aurait été écrit par Franck Magnier et Alexandre Charlot et devait s'intituler On a encore volé le Youcouncoun[65]. Mais Gérard Oury annonce qu'il n'a jamais donné son accord à un tel projet et que celui-ci n'était « en aucun cas à l'ordre du jour »[66]. De plus, Jamel Debbouze dément en 2015 avoir été contacté pour un tel projet, dont il ne sait rien[67].

Le Corniaud, à l'instar des autres films de Bourvil et de Louis de Funès, marque la culture populaire française. Certaines répliques sont devenues cultes, en premier lieu celle de Bourvil à la destruction de sa 2 CV : « Maintenant, elle va marcher beaucoup moins bien, forcément ! »[68]. La même phrase est ainsi reprise dans plusieurs films, séries télévisées ou encore dans la bande dessinée[bp]. En 2020, alors que la petite gare de La Motte-Sainte-Roseline doit être démolie, l'apparition de son passage à niveau dans Le Corniaud (et Le Gendarme se marie) est mis en avant pour tenter de la sauvegarder[69]. La première exposition temporaire du musée Louis-de-Funès à Saint-Raphaël, en 2021, est consacrée à ce film[70]. En 2022, l'association normande Les Amis de Bourvil organise une parade à travers sept villages du pays de Caux, terre natale du comédien, où sont rejouées des scènes du film[71]. En 2025, un sondage classe Le Corniaud comme la troisième comédie préférée des Français[72].

Diffusions à la télévision

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Logo avec le Youkounkoun, lors de la ressortie en 2015, à l'occasion du cinquantième anniversaire du film.

Le , pendant la période de confinement dû à la pandémie de Covid-19, le film est vu par 3,54 M de téléspectateurs[73].

Louis de Funès rend hommage à Charlie Chaplin qu'il admire[74], à la 54e minute du film, dans la scène où il « emprunte » en pleine nuit l'atelier d'un garage pour réparer la Cadillac, sous les yeux médusés du garagiste joué par Jean-Marie Bon et de son fils. Il s'agit d'un clin d'œil évident aux Temps modernes et plus encore au Dictateur[75] :

  • La musique est très proche de celle d'une scène du film de Chaplin : la pause déjeuner (vers 1 h 1 min du début du film). Il s'agit d'une version instrumentale de La danza, extraite de La Boutique fantasque de Gioachino Rossini, une tarentelle arrangée par Ottorino Respighi.
  • De Funès reste en mouvement sans arrêt dans la séquence; son bras ne peut s'empêcher de faire des gestes circulaires, ce qui parodie bien sûr le travail à la chaîne, caricaturé dans le film critique de Chaplin.
  • À la fin de la scène, lorsque de Funès est debout sur la voiture, on note des engrenages et rouages sur le côté; ce plan semble faire écho l'affiche des Temps modernes.

Cette scène du garage est encore plus proche de celle de la séance de rasage dans Le Dictateur où Chaplin rase un client au son de la cinquième des Danses hongroises de l'Allemand Brahms. Les deux « chorégraphies » sont très similaires par la coordination des gestes et de la musique.

Par une étrange coïncidence, Louis de Funès dans le film Taxi, roulotte et corrida (1958) incarne un rôle où il est déjà question de faire passer une frontière avec un gros diamant caché notamment dans la poche de veste d’un « corniaud » joué justement par Louis de Funès, à l’initiative de la complice d’une bande de voleurs de bijoux, laquelle à l'instar de Bourvil, se déplace dans une grosse voiture américaine. On retrouve ces différents ingrédients bien que scénarisés différemment, dans Le Corniaud.

Autour du film

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  • Dans sa chambre d'hôtel, Bourvil tient à la main un livre de science-fiction, il s'agit de Une Mouche nommée Drésa, de B.R. Bruss, Fleuve noir, coll. « Anticipation » no 239, 1964
  • Le rôle du garagiste Tagliella est souvent attribué à Saro Urzì alors qu'il est joué par l'acteur napolitain Nino Vingelli.
  • Durant la scène à la douane de Menton, on peut apercevoir Guy Grosso et Michel Modo en douaniers, un certain clin d’œil à la suite de leur collaboration durant le premier volet de la série des Gendarmes un an auparavant.
  • L'appareil photo du corniaud est un OPL Foca Focaflex.

Notes et références

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  1. Le nom est celui d'une localité guinéenne, Youkounkoun : voir Sophie Dulucq, « Vrai diamant… », sur Anthropophagie et Histoire, .
  2. Gérard Oury avait déjà coécrit une comédie : Babette s'en va-t-en guerre (1959) de Christian-Jaque[a].
  3. Gérard Oury, 1988 : « Un an auparavant, j'ai rencontré Marcel Jullian. Des copains officiers de marine m'avaient raconté une histoire incroyable mais vraie : celle du lieutenant de vaisseau Costa [en réalité Péri], né moitié corse, moitié viet. Entre 40 et 42, ce mec avait coulé plusieurs sous-marins allemands avant de disparaître corps et biens avec son navire-bordel camouflé en cargo. Je parle du sujet à Alain Poiré. Il accepte de le produire. J'apprends entre-temps qu'un bouquin existe, relatant l'aventure. L'auteur rapplique. Il s'appelle Marcel Jullian. Nous travaillons ensemble mais Le Cargo de la colère reste en rade »[k].
  4. Il est établi que l'homme de télévision a touché dix mille dollars pour le convoi de la drogue[o]. Jacques Angelvin est finalement libéré dès pour bonne conduite[7]. Après son retour en France, il raconte son expérience carcérale dans Mes prisons américaines, paru en 1968[r],[p].
  5. Gérard Oury, 1988 : « Influencé par l'affaire Angelvin, j'en ai rêvé de cette histoire. Ce présentateur croupit en prison à New York pour avoir emmené par bateau sa voiture américaine en Amérique. Cela a paru louche […] Ou alors le type ne savait rien. C'est ce qu'il prétend, ce corniaud ! »[8].
  6. Les versions divergent sur la manière dont Robert Dorfmann a découvert le projet : soit lors d'une visite improvisée au bureau de l'agent de Bourvil, soit de la part de Gérard Oury à la sortie du Fouquet's (toutes les maisons de production étant alors massées sur les Champs-Élysées)[11].
  7. Bourvil avait joué aux côtés de Jacques Angelvin dans Le Chanteur de Mexico (1956)[5],[ak].
  8. Louis de Funès avait tenu d'ailleurs le rôle d'une mule malgré lui dans Taxi, Roulotte et Corrida (1958), où il transportait à son insu un gros diamant vers l'Espagne des vacances.
  9. Le coordinateur des cascades Claude Carliez cite pourtant comme improvisation l'échange « Mais qu'est-ce que je vais devenir ? » « Bah un piéton ! »[ap]. L'apostrophe « Qu'est-ce qui a ? » répétée par Saroyan aurait aussi été improvisée[34]
  10. a et b L'orthographe correcte du café est « Casina Valadier ».
  11. Il fut aussi annoncé dans les années 2000 que La Petite Reine allait produire un remake du film Fantômas d'André Hunebelle. Il devait être réalisé par Christophe Gans avec Jean Reno et José Garcia dans les rôles principaux mais le film ne vit jamais le jour.

Références bibliographiques

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  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Référence p. 225
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Références issues du site Autour de Louis de Funès.fr :

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Autres références

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Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

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Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Sur Le Corniaud :

  • Georges Tabet et André Tabet, Le Corniaud, d'après le film de Gérard Oury, Fleuve noir, , 348 p. (novélisation)
  • Gilles Gressard, Le Corniaud, Dark Star / Studiocanal, , 75 p. (ASIN B003WTWM9S) (livret accompagnant le DVD du film)
  • Le Corniaud : sélection d'articles de presse assemblés par la mère de Gérard Oury, Studiocanal, (supplément du coffret vidéo du 50e anniversaire du film)

Ouvrages de membres de l'équipe :

Sur Louis de Funès et Bourvil :

Documentaires

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  • 2007 : Louis de Funès intime, film documentaire réalisé par Serge Korber, diffusé sur M6, 105 minutes
Narration : Daniel Russo. Intervenants : Patrick de Funès, Jeanne de Funès, Daniel Gélin (images d'archives), Pierre Mondy, Benoît Duteurtre, Olivier de Funès, Colette Brosset (images d'archives et interview récent), Edouard de Funès (neveu de Louis), Daniel Russo, Laurent Gerra, Dominique de Funès (épouse d'Olivier), Julia de Funès-Coudry (fille d'Olivier), Mohamed Ben Moussa (cuisinier au Château de Clermont)
  • 2013 : Louis de Funès, l'Irrésistible, film documentaire réalisé par Stéphane Bonnotte, diffusé sur le bouquet de chaînes cinéma Ciné+.
  • 2014 : De Funès : 100 ans de rire, film documentaire réalisé par Matthieu Allard, diffusé sur D8
  • 2015 : Le tournage du Corniaud… Tout sauf un long fleuve tranquille !, film documentaire réalisé par Dominique Maillet, Studiocanal, 82 minutes, supplément du coffret vidéo du 50e anniversaire
Intervenants : Danièle Thompson, Venantino Venantini, Jean Pieuchot, Gérard Crosnier (régisseur adjoint), Philippe Monnier, Dominique Raimbourg, Bertrand Dicale (biographe), Henry-Jean Servat, Frédéric Mitterrand, Pierre Richard.

Liens externes

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