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Maigret et le Corps sans tête

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Maigret et le Corps sans tête
Auteur Georges Simenon
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Genre Roman policier
Roman psychologique
Éditeur Presses de la Cité
Lieu de parution Paris
Date de parution 1955
Nombre de pages 223
ISBN 2253142395
Chronologie
Série Commissaire Maigret

Maigret et le Corps sans tête est un roman policier de Georges Simenon, publié en 1955 par les Presses de la Cité et faisant partie de la série des Maigret.

Le récit se déroule à Paris sur les quais bordant le canal Saint-Martin, au milieu des années 1950 ; l'enquête se déroule à partir du (la date est précisément indiquée) et dure quatre jours. Des mariniers en station à une écluse remontent un bras d'homme. Les policiers retrouvent les morceaux d'un corps dépecé dont il manque la tête. On fait appel au commissaire Maigret qui fait la connaissance de la patronne d'un bistrot du quartier laquelle, curieusement, n'a guère l'air de se soucier de l'absence prolongée de son mari censé être parti acheter du vin chez des viticulteurs du côté de Poitiers.

L'écriture de ce roman s'est déroulée du 15 ou 16 au dans la propriété de Shadow Rock Farm à Lakeville (Connecticut - États-Unis) ; c'est le dernier Maigret écrit aux États-Unis.

Personnages

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  • La victime
    • Omer Calas : 47 ans, tenancier de bistrot.
  • Entourage de la victime
    • Aline Calas, née Aline de Boissancourt : 41 ans, épouse d'Omer, tenancière de bistrot, mariée, une fille (Lucette) de 24 ans.
    • Lucette Calas : 24 ans, fille d’Aline et d’Omer, assistante à l’Hôtel-Dieu.
    • Dieudonné Pape : environ 50 ans, magasinier aux Transports Roulers.
    • Antoine Cristin : 18 ans, garçon de courses (en triporteur).
    • Maître Canonge : notaire à Boissancourt.
  • Enquêteurs
    • Maigret : commissaire de police.
    • Moers, Lapointe et Judel : inspecteurs de police.
    • Docteur Blanc : médecin légiste.
    • Coméliau : juge d'instruction.
Le canal Saint-Martin près de l'écluse des Récollets.

Le roman comporte 8 chapitres.

Un dimanche matin, dans le canal Saint-Martin à Paris, au quai de Valmy au-dessus de l'écluse des Récollets, les mariniers d'une péniche repêchent, en voulant lever les amarres de leur péniche, l'une après l'autre, les différentes parties du corps d'un homme : une jambe, un bras, un torse, etc. On s'attend à retrouver aussi la tête, mais en vain. Appelé sur les lieux, Maigret se rend pour téléphoner dans un bistrot du quai de Valmy où la patronne lui répond de façon évasive et sèche. L'autopsie du défunt montre une cicatrice d'appendicite. Le juge d'instruction Coméliau est désigné par le procureur de la République pour instruire l'affaire (chapitre 1).

Un jeune homme, coursier se déplaçant en triporteur, se montre anormalement intéressé par les investigations des policiers. L'homme s'étant rendu au bar où Maigret s'était rendu un peu plus tôt, le commissaire entame un interrogatoire de routine du jeune homme, Antoine Cristin, qui se montre stressé. Puis Maigret interroge la tenancière Aline Calas. Or Maigret apprend que son époux Omer est absent, qu'il s'est rendu près de Poitiers pour y acheter du vin, qu'elle ne peut pas le joindre et qu'il avait été opéré dans sa jeunesse de l’appendicite. Semblant vieillie avant l'âge, s'adonnant à la boisson, Aline Calais dégage, dans son insaisissable indifférence, une personnalité qui intrigue le commissaire. Interrogée sur ses relations avec Antoine, Aline Calas reconnaît qu'elle a eu des relations épisodiques avec le jeune homme (chapitres 2 et 3).

L'enquête continue. Maigret se rend aux consignes de la gare de l'Est (la gare est située non loin de là). Une valise non réclamée reste en attente de récupération. Ayant obtenu un mandat du juge d'instruction, Maigret la récupère puis la présente à Mme Calas, qui la reconnaît comme étant celle de son mari. Ouverte, la valise révèle du linge sale d'Omer Calas. Si le linge est sale, cela signifie que la valise a été mise en consigne après son retour de Poitiers, et donc qu'il était vivant à ce moment-là. Maigret interroge Lucette, la fille des Calas. Celle-ci lui confirme qu'elle déteste son père, ivrogne et violent, dur avec les femmes et notamment de la sienne qu'il battait. Sa mère est, selon elle, plutôt faible et soumise. Elle parle d'un amant régulier prénommé Dieudonné. De nouveau interrogée, Aline Calas ne conteste pas les déclarations de sa fille (chapitres 4 et 5).

Aline Calas est placée en garde à vue et présentée devant le juge d'instruction Coméliau pour audition. Pendant ce temps, Maigret fait rechercher des traces de sang dans le domicile et le bistrot des Calas, sans résultat : il semble que ce n'est pas là qu'Omer Calas ait pu être tué ou dépecé. Les policiers retrouvent l'amant d'Aline : Dieudonné Pape (chapitre 6).

Maigret ne comprend pas les tenants et aboutissants de l'affaire. Sachant que Dieudonné et Aline avaient une liaison adultère depuis environ une dizaine d'années, connue du mari qui la tolérait, pourquoi les deux amants auraient-ils voulu tuer Omer ? Aline étant née à Boissancourt, Maigret interroge par téléphone des personnes de la petite commune. Il semble qu'Omer et Aline aient tous deux habités dans le même patelin étant jeunes, et qu'ils l'aient quitté 25 ans auparavant pour se rendre à Paris. L'un de ses contacts lui suggère d'appeler maître Canonge, le notaire local. Quand Maigret appelle l'étude, il a la surprise d'apprendre que le notaire a récemment quitté la commune pour se rendre au Quai des Orfèvres afin de faire des révélations à la police ! (chapitre 7).

C'est en recherchant dans le passé d'Aline Calas que la lumière se fera. Née Aline de Boissancourt, fille d'un riche châtelain, elle a rompu avec les siens, à 17 ans, pour disparaître avec Omer Calas, un valet du château. Un mois avant les événements, son père est mort et le notaire a retrouvé sa trace. Elle refuse la succession afin de ne pas changer de vie, mais son mari entend, lui, profiter de l'héritage qu'il ne peut recevoir sans l'accord de sa femme. Maigret imagine ce qui s'est passé et qui sera d'ailleurs reconnu devant le juge : scène entre les époux, violence d'Omer, intervention musclée de Dieudonné, l'amant qui défend Aline et puis, méticuleux comme à l'ordinaire, s'en va dépecer le cadavre du mari trop brutal. Lucette Calas, toute différente de ses parents, ignorait même les origines de sa mère. Elle épousera le professeur Lavaud, son patron, en attendant l'héritage d'un grand-père inconnu (chapitre 8).

Autour du roman

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Le récit évoque une histoire d’un crime quasi-accidentel au-delà duquel se profile l’étrange figure d’une femme mue par le désir instinctif de rejeter les avantages matériels de sa naissance. Elle éveille chez Maigret un intérêt qui lui rappelle la profession idéale à laquelle il rêvait dans sa jeunesse : « un raccommodeur de destinées » (chapitre 3).

Le caractère de Maigret et celui du juge Coméliau s’opposent en des désaccords permanents : « Maigret savait que le juge le tenait à l’œil, prêt à lui faire porter la responsabilité de la moindre erreur ». L'antagonisme entre les deux hommes sera à son comble à la toute dernière phrase du roman : alors que Maigret a pris soin de confier le gentil chat roux d'Aline à la bouchère, voisine du bar, le juge dit à Maigret : « Elle m'a demandé ce que vous avez fait de son chat. − Qu'avez vous répondu ? − Que vous aviez autre chose à faire ! ». De ça, Maigret devait en vouloir toute sa vie au juge Coméliau ».

Adaptations

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Audiovisuel

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Bande dessinée

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  • Maigret et le corps sans tête, Lefrancq, 1997
    Scénario : Odile Reynaud - Dessin : Frank Brichau

Source bibliographique

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  • Maurice Piron, Michel Lemoine, L'Univers de Simenon, guide des romans et nouvelles (1931-1972) de Georges Simenon, Presses de la Cité, 1983, p. 348-349 (ISBN 978-2-258-01152-6)

Articles connexes

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Liens externes

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