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Site archéologique de La Boussière

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Mediolanum
Oppidum de Mâlain
Site archéologique de La Boussière
Image illustrative de l’article Site archéologique de La Boussière
Site de fouilles archéologiques au lieu-dit de « La Boussière » au sein de la commune de Mâlain ancienne cité de Mediolanum
Localisation
Pays Drapeau de l'Empire romain Empire romain
Province romaine Haut-Empire : Gaule lyonnaise
Bas-Empire : Lyonnaise première
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Côte-d'Or
Commune Mâlain
Site archéologique Oppidum
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1992, Site gallo-romain)[1]
Coordonnées 47° 19′ 36″ nord, 4° 47′ 44″ est
Altitude 280 à 535 m
Superficie 70 ha
Géolocalisation sur la carte : Empire romain
(Voir situation sur carte : Empire romain)
Mediolanum
Mediolanum
Histoire
Protohistoire Période laténienne
Antiquité Période gallo-romaine
Haut Moyen Âge Période mérovingienne

Le site archéologique de La Boussière est un complexe protohistorique, mais surtout antique. Ses structures sont implantées au lieu-dit « La Boussière », localisé au sein de la commune de Mâlain, dans le département de la Côte-d'Or, en région de Bourgogne-Franche-Comté.

Localisation

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Le site de « La Boussière » est situé non loin de l'Ouche, un affluent de la Saône.

Dans le cas particulier du site de « La Boussière » / Mediolanum de Mâlain, dont l'emplacement arrive au contact du plateau de Langres, relief géographique appartenant à la région de l'Auxois, territoire à caractère minéral argileux, son toponyme antique semble constituer un exemple concret de choix d'un nom de ville associé à son contexte géologique[2].

D'autre part, la cité de Mediolanum de Mâlain, à l'instar de celle de Châteaumeillant, apparaît liée à son cadre hydrologique. Tandis que l'antique cité de Châteaumeillant se révèle au centre d'un éperon rocheux entouré de deux petits cours d'eau, la Sinaise et la « Goutte-Noire », à proximité de la limite de la zone de partage hydrographique entre le Cher et l'Indre, le site mâlinois est, quant à lui, situé en limite de partage des eaux entre les bassins versants de la Seine et celui de la Saône[3].

Pour les linguistes, le toponyme Mediolanum, est un terme récursif qui fait traditionnellement référence aux éléments géographiques de « plaine médiane », ou « milieu de la plaine », ou encore, « plaine du milieu »[4]. Toutefois, certains spécialistes, comme le philologiste Georges Dottin (1863-1928), ont mis en évidence que le suffixe de déclinaison latine "-lanum" de Mediolanum serait étroitement associé au mot breton « lan »[5], se traduisant par les termes « église », « sanctuaire », ou encore « terre consacrée »[4]. Globalement, Mediolanum, mot d'origine latine, se révèle au sein d'une aire géographique clairement délimitée. Il s'agit de l'ensemble des territoires celtiques (à l'exception de l'Ibérie), et de koinè (ou culture) celte, soit une zone qui englobe la Gaule chevelue, la Belgique, l'Armorique, la Bretagne insulaire, la Cisalpine et la Transalpine[4]. Par ailleurs, l'adjonction du terme Mediolanum à certains complexes urbains celtes, correspond à une période allant de la fin l'époque hallstattienne « D » / début de celle La Tène « A »[Note 1] (Ve siècle av. J.-C.), jusqu'à la fin du Ier siècle av. J.-C.[4]. Outre le cadre strictement topographique, trois autres facteurs apparaissent déterminer le choix de dénomination de certaines villes protohistoriques ou antique sous le toponyme Mediolanum : il s'agit des contextes géologique, pédologique et hydrographique[4]. Ainsi, de nombreuses cités dont le nom est Mediolanum ou un dérivé de ce terme, sont fréquemment signalées dans les bassins hydrographiques du Rhône, de la Loire, et de la Seine[4],[2].

Grâce à la carte de Peutinger, il est actuellement possible de distinguer une importante quantité d'oppida gauloises dont l'appellation se rapporte à Mediolanum : c'est notamment le cas de cités telles que Mediolanum Santonum (l'actuelle Saintes) appartenant à la civitas des Santones, Mediolanum Aulercorum (pour la ville d'Évreux), Mediolanum Biturigum (l'actuelle Châteaumeillant département du Cher) appartenant au territoire des Biturii Cubi ou encore de l'Oppidum de Montmélian (civitates des Parisii)[6],[2],[5].

Le nom de Mediolanum peut aussi être étroitement associé à la présence d'un complexe protohistorique à caractère cultuel[Note 2] et dont l'implantation est antérieure à l'assise de la cité[5]. Sous cet angle, le suffixe "-lanum" se rapporte alors à un lieu de « clairière » ou d'« enclos sacré »[5].

La cité gauloise

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Les premières infrastructures de la cité, antérieures à la conquête de la Gaule, sont attribuées à la fin de l'Âge du fer : la cité gauloise, sous sa forme protohistorique, aurait été fondée aux environs de 100 à 70 av. J.-C.)[7],[8]. La cité, auparavant située à la confluence de trois territoires gaulois (celui des Séquanes, celui des Éduens et celui des Lingons[9]), est à cette époque, au cours de La Tène « finale » « D », rattachée à la civitates des Lingons (en latin Lingones), dont le chef-lieu était Andemantunnum (l'actuelle ville de Langres[Note 3])[11].

La ville romaine

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Mediolanum a été fondée en 70 av. J.-C. Au cours des Ier et IIe siècles apr. J.-C., la ville s'étend sur plus de 200 hectares et les échanges commerciaux y sont prospères[12]. Située à la même hauteur que Dijon (Divio).

L'essentiel de la parure monumentale du site est mise en place au début du Ier siècle, après la guerre des Gaules. La cité connaît alors une occupation d'importance dès le début de la période gallo-romaine. Le complexe urbain antique fait l'objet d'un développement urbanistique à partir du IIe siècle apr. J.-C. Il est alors dénommé sous le toponyme de mediolanum.

L'ensemble du site gallo-romain est inscrit sur la liste des monuments historiques de France depuis le .

Les fouilles archéologiques

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Les prospections systématiques du site, débutées dans les années 1960 (en [13]), ont mis en évidence un temple, sous la forme d'un fanum, un édifice religieux dédié au cultes celto-romains de Mars « Cicolluis » et de Litavis[Note 4][14], ainsi que des infrastructures d'habitats domestiques sous la forme de domus ou de résidence édiliaire ou encore de villæ. Ultérieurement à la réalisation de travaux opérés sur l'axe principal qui longeait l'église primitive aujourd'hui disparue, d'autres programmes d'investigations préventives, effectuées pour les unes par méthodes de sondage, par prospection aérienne pour les autres, ont permis de révéler et de découvrir d'autres structures monumentales dites « publiques », telles qu'un théâtre, un deuxième fanum, ainsi qu'un établissement thermal.

Enfin différentes recherches de terrain, réalisées sous la direction du « Groupe archéologique du Mesmontois »[15], ont permis le dégagement de nombreux artefact tels que des amphores, des pièces de monnaie gauloises[Note 5],[16],[17], ou encore des objets de confection artisanale étrusques. Ces témoignages archéologiques semble confirmer à l'ancienne cité de Mediolanum, un statut de zone d'échanges commerciaux d'importance.

Le Temple de Mars Cicolluis Litavis

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La prospection aérienne du site du sanctuaire du dieu Mars Cicolluis, et à Litavis, avec son enclos cultuel protohistorique. Ce site a livré de nombreux objets : bassins, colonnes, corniches, autels, inscriptions. Le fanum, de plan quadrangulaire une grande salle à exèdre,

Les thermes

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Un aqueduc et des bâtiments faisant penser à des thermes sont localisés à 750 mètres au couchant du théâtre[18].

Le théâtre

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Le théâtre situé sur la rive droite de la Douix a été découvert en 1976[18].

Les habitats

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Notes et références

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  1. Autrement dit : l'époque au cours de laquelle le territoire celte connaît son apogée[4].
  2. Les structures qui constituent le site procèdent alors d'un culte de nature soit religieuse, soit guerrière[5].
  3. La Mediolanum Montmesloise précisément localisée à 7 kilomètres à vol d'oiseau de l'antique cité d'Andemantunnum / Langres[10].
  4. Ce sanctuaire a été identifié comme étant dédié au dieu Mars « Cicolluis » et à la déesse Litavis grâce à des fragments d'inscriptions épigraphiques à caractère votif et retrouvés, pour certains à proximité du temple gallo-romain, pour d'autres à l'intérieur même de la cella de l'édifice religieux[10].
  5. Les pièces de monnaie qui ont été mises en évidence, tout particulièrement retrouvées gisant au cœur du fanum associé aux cultes de Mars-Cicolluis et Litavis, se révèlent être essentiellement des potins dit « à la grosse tète »[16]

Références

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  1. « Agglomération gallo-romaine de Mediolanum », notice no PA00112785, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a b et c Desbordes 1971, p. 188-190.
  3. Desbordes 1971, p. 194.
  4. a b c d e f et g Desbordes 1971, p. 187.
  5. a b c d et e Michel Roblin, « Histoire du peuplement et de l'habitat en France aux époques anciennes. », École pratique des hautes études, vol. 4e section, Sciences historiques et philologiques., no Annuaire 1975-1976,‎ , p. 417-418 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Elisabeth Pailard-Frutieaux, « Le village disparu de Montmélian aux confins du Parisis et du Senlisis sur les communes de Saint-Witz (Val-d’Oise) et de Mortefontaine (Oise) : du Mediolanum celtique aux châteaux et églises de Montmélian. », dans Elisabeth Pailard-Frutieaux et al., Revue archéologique de Picardie : Hommage à Marc Durand., vol. supplément, (DOI 10.3406/pica.2009.3380, lire en ligne), p. 57.
  7. Roussel 1979, p. 216.
  8. Roussel 1979, p. 217.
  9. Roussel et Bénard 1994, p. 77.
  10. a et b Max Gschaid, « Inscriptions religieuses des cités des Séquanes et des Ambarres. Nouvelles interprétations », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 20, no 2,‎ , p. 165 (ISSN 0755-7256, lire en ligne, consulté le ).
  11. Venceslas Kruta, Les Celtes, histoire et dictionnaire : des origines à la romanisation et au christianisme, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 2-221-05690-6), p. 708
  12. ROUSSEL (Louis) Fouilles de Mâlain - Mediolanum (Côte-d'Or). In: Gallia, (1979), t. 37, fasc. 1, 1979. pp. 201-228.
  13. Roussel 1979, p. 201.
  14. Roussel 1979, p. 209.
  15. « Groupe archéologique du Mesmontois », sur Mâlain.fr (consulté le )
  16. a et b Katherine Gruel et Anne Geiser, « 2. Définir des séries typologiques et analytiques : est-ce possible ? : 2.1. Les potins à la grosse tête », dans Gruel Katherine, Geiser Anne et al., Les potins gaulois : typologie, diffusion, chronologie, vol. tome 52, éditions du CNRS, coll. « Gallia », (DOI 10.3406/galia.1995.3116, lire en ligne), p. 15.
  17. Brigitte Fischer et Katherine Gruel (dir.), « 3.1. Les potins d'Alésia. », Gallia, vol. tome 52, no 1,‎ , p. 38 (DOI 10.3406/galia.1995.3120, lire en ligne, consulté le ).
  18. a et b Archéologia, n°482 de novembre 2010. p.40.

Bibliographie

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  • Louis Roussel et Jacky Bénard (dir.), « Mâlain - Mediolanum », dans Louis Roussel, Jacky Bénard (direction d'ouvrage) et al., Les agglomérations antiques de Côte-d'Or, vol. 522, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, , 303 p. (lire en ligne), p. 63-90.
  • Louis Roussel, « Fouilles de Mâlain - Mediolanum (Côte-d'Or) », Gallia, t. 37.1,‎ , p. 201-228 (DOI 10.3406/galia.1979.1600, lire en ligne, consulté le ).
  • Fabienne Olmer et Fanette Laubenheimer (dir.), « Les amphores de Mâlain : Mediolanum (Côte-d'Or) », dans Fabienne Olmer et Fanette Laubenheimer (dir.), Les amphores en Gaule-II : production et circulation, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, , 285 p. (lire en ligne), p. 159-174.
  • Jean-Bernard Devauges, « Circonscription de Bourgogne », Gallia, t. 39.2,‎ , p. 422-424 (lire en ligne, consulté le ).
  • H. Gaillard de Sémainville, « Bourgogne », Gallia, t. 43.2,‎ , p. 256-257 (lire en ligne, consulté le ).
  • Jean-Michel Desbordes, « Un problème de géographie historique : le Médiolanum chez les Celtes. », Revue archéologique du Centre de la France, t. 10, no fascicule 3 et 4,‎ , p. 187-201 (DOI 10.3406/racf.1971.1736, lire en ligne, consulté le ).

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Liens externes

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