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Opération Daguet

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Opération Daguet
Description de cette image, également commentée ci-après
Char AMX-30 du 4e régiment de dragons près de As Salman.
Informations générales
Date à 1991
Lieu Sud de l'Irak
Issue Réussite de l'opération
Changements territoriaux libération du Koweït
Belligérants
Drapeau de la France France (et les forces de la coalition internationale)
Irak
Commandants
Général Michel Roquejeoffre inconnus
Forces en présence
12 500 Français et 4 500 Américains, 214 VAB, 132 hélicoptères, 44 AMX-30, 96 AMX-10 RC, 13 ERC-90 Sagaie, 18 canons d'artillerie 11 000 hommes, 50 chars de combat + blindés légers, 50 canons d'artillerie + armes antiaériennes
Pertes
10 tués dont 2 durant l'offensive, 33 blessés durant l'offensive 2 956 prisonniers
6 à 7 000 fuyards ou déserteurs

Tempête du désert,
Guerre du Golfe

Batailles

Intervention des forces de la Coalition :
Incidents après le cessez-le-feu :

L'opération Daguet est la participation de l'armée française à la coalition internationale formée à la suite de l'invasion du Koweït par l'Irak dans la guerre du Golfe en 1990-1991.

AMX-10 RC durant l'opération Bouclier du désert.
Une Gazelle SA 341F2 de l'ALAT.

Elle succède à partir du à l'opération Salamandre où des forces françaises sont déployées pour la protection des pays du golfe Persique.

Celle-ci avait commencé le avec l'annonce une journée auparavant par le président de la République française François Mitterrand de l'envoi du porte-avions Clemenceau transportant un détachement du 5e régiment d'hélicoptères de combat vers l'Arabie saoudite (30 Gazelle et 12 SA.330B Puma) et de plusieurs autres navires de la Marine nationale dans la région, ainsi que d'un escadron d'investigation du 1er régiment de hussards parachutistes aux Émirats arabes unis (opération Busiris), après l'invasion du Koweït par l'Irak le 2 août.

Ces navires accompagnant le porte-avions Clemenceau étaient le croiseur Colbert (C611), le pétrolier ravitailleur Var (A608) et le remorqueur Buffle (A696). Le régiment quitte Toulon le 13 août et arrive à Abou Dhabi le 22 août[1].

Elle monte en puissance jusqu'au début de l'offensive terrestre en passant de plus de 4 000 hommes à ses débuts à 7 000 au 31 décembre 1990, plus de 10 000 au 10 janvier 1991, 12 000 au 31 janvier et 14 708 militaires le 24 février 1991[2].

L'offensive terrestre

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Deux AMX-30 et un camion à Al-Salman.

La mission des 12 000 combattants de l'armée de terre placés à l'extrémité du dispositif allié lors de l'offensive Tempête du désert qui débuta le dimanche (début de l'offensive à 7 heures du matin pour les Français) fut la prise du nœud routier d'As-Salman (ar), «jugé de la plus haute importance» et de sa base aérienne à quelque 150 km à l'intérieur de la province d'Al-Muthanna dans le territoire irakien en passant par deux objectifs intermédiaires nommés Rochambeau et Chambord.

Cette mission fut accomplie en quarante-huit heures, avec l'aide d'unités des 82e et 101e divisions aéroportées américaines : la division Daguet, répartie en deux groupements (Natchez à l'ouest et Montcalm à l'est[3]), écrasa la 45e division d'infanterie de l'armée irakienne, qui disposait en théorie de 9 bataillons, soit 11 000 hommes, dont au moins de 3 à 4 bataillons d’infanterie organisés en points d’appui, 1 bataillon d’au moins 50 chars T-54 et de plus de 50 canons d’artillerie de calibre 122 et 132 mm, avec des armes antiaériennes (quadritubes ZPU-4, canons ZU-23-2 bitubes 23 mm)[4].

L'aéroport fut pris dans l'après-midi du 25 février et le village d'As Salman le 26 au matin, sans combats.

Mouvement des unités dans l'opération Desert Storm, la division Daguet était en flanc garde de l'offensive.

Bilan de l'opération

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Radar irakien détruit par la 6e DLB.
Char type 69 détruit par la 6e DLB.
Légionnaires lors d'une visite du Lt. Gen. Khalid bin Sultan commandant officiellement les forces de la coalition.

En quatre jours d'offensive terrestre, le bilan fut de 2 956 prisonniers de guerre irakiens et 6 à 7 000 autres en fuite, 20 T-55, T-62 et Type 69 détruits, 2 T-72 capturés, 17 blindés légers détruits, 114 camions détruits et 7 capturés, 26 pièces d'artillerie (obusiers, canons antiaériens) détruites et 40 récupérées, 70 mortiers de 82 et 120 millimètres ainsi que 700 tonnes de munitions capturés par les forces françaises. Le stock de munitions fut détruit sur la base aérienne irakienne d'As-Salman qui fut elle-même rendue non opérationnelle à la suite de très importantes destructions.

Les AMX-30B2 ont tiré 270 obus de 105 mm, les AMX 10 RC 290 obus de 105 mm, les pièces de TRF1 1 640 obus de 155 mm et l'artillerie américaine 1 100. L'infanterie a envoyé 22 missiles Milan et 560 obus de mortier de 120 mm. Enfin, les hélicoptères Gazelle de l'Aviation légère de l'armée de terre ont tiré 328 missiles HOT et les véhicules de l'avant blindés (VAB) Mephisto une soixantaine[5].

« Peu de personnes savent qu'à la fin du premier jour de l'attaque terrestre, après avoir réalisé une percée fantastique, les forces françaises se trouvèrent le plus au nord, le plus à l'ouest. C'étaient elles qui avaient le plus profondément pénétré en Irak. Elles ont accompli, avec succès, les missions qui leur avaient été confiées et ce, d'une manière formidable. »

— Général Norman Schwarzkopf, commandant en chef des forces alliées durant tempête du Désert

Pertes françaises

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Au total, dix militaires français ont été tués dans le cadre de cette opération dont deux avant même le début du conflit et trois après la fin des combats :

  • un maréchal des logis-chef a été tué dans un accident de voiture en Arabie saoudite le 13 novembre 1990 ;
  • le , un lieutenant trouva la mort dans le crash de son Mirage F1-CR lors d'une mission d'entraînement en Arabie saoudite[6] ;
  • durant le conflit, deux soldats des CRAP du 1er RPIMa (le sergent Schmitt et le caporal-chef Éric Cordier) ont été tués par deux sous-munitions de l'aviation américaine non explosées au fort d'As Salman dans la province d'Al-Muthanna le mardi 26 février 1991 à 16 heures (heure UTC).

Par ailleurs, 33 autres militaires ont été blessés (23 lors de l'explosion des deux sous-munitions), dont 22 légèrement.

Après le conflit, 8 soldats du 1er RI ont été blessés (dont 3 grièvement) le 12 mars 1991, en longeant la route Texas, près d'As Salman. Deux autres du 6e REG ont été tués en mars et en avril à Koweït-City, et trois meurent accidentellement lors de l'opération humanitaire au Kurdistan après le conflit. Un dixième militaire français est décédé d'une crise cardiaque le 12 janvier.

Le 27 février, 7 à 8 militaires américains du génie ont été tués et plusieurs blessés dans la zone de responsabilité de la division en déplaçant un conteneur de sous-munitions sur la base aérienne d'Al Salman[7],[8].

L'armée de l'air française a perdu au total un Mirage F-1 accidentellement et quatre SEPECAT Jaguar ont été légèrement touchés par des tirs de DCA lors de leurs missions de bombardement.

Composition

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Commandement

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Le général de corps d'armée Michel Roquejoffre, commandant de l'opération Daguet, et le général de brigade Bernard Janvier, commandant la 6e division légère blindée, durant la revue de la victoire des forces françaises à As Salman, Irak, le 10 mars 1991.

Forces en présence

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La division Daguet

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Équipe de mortier MO 120 RT du 2e régiment étranger d'infanterie.
Clairon des troupes de marine françaises au Koweït après la Tempête du désert.
Convoi des éléments du 511e régiment du train intégré dans le groupement de soutien logistique.

La division créée pour la circonstance, placée sous le commandement du général Mouscardes puis du général Janvier, fut constituée par différentes unités de l'armée de terre française :

La division ainsi composée, dans son articulation de combat, aligne au total 2 500 matériels majeurs parmi lesquels 132 hélicoptères de toutes catégories de l'ALAT - deuxième force aéromobile de la coalition - dont 88 Gazelle (60 armées de missiles Hot, 14 de reconnaissance et 14 SA341F canon, 3 de ces dernières sont adaptés sur place pour l'emport de missiles Mistral pour une capacité air-air) et 38 Puma (dont le prototype SA 330B Puma Orchidée/HORUS équipé d'un radar de surveillance du champ de bataille[12]) et 500 véhicules blindés dont 214 véhicules de l'avant blindé, 96 AMX-10 RC, 44 chars de combat AMX-30B2, 13 ERC-90 Sagaie, 18 canons tractés de 155 mm TRF1 et 20 mortiers de 120 mm MO 120 RT[9].

La doctrine d'emploi de la division fut basée sur le concept d'engagement de la Force d'action rapide, alliant puissance de feu antichar et mobilité.

Une brigade d'infanterie de la 82e division aéroportée américaine et la 12e brigade d'artillerie américaine seront mises sous contrôle opérationnel français. Ces unités renforceront principalement la composante artillerie la division Daguet qui compte finalement près de 17 000 hommes (12 500 Français et 4 500 Américains) tandis qu'elle est intégrée dans le XVIIIe corps aéroporté américain.

Élément primordial dans les guerres de haute intensité, la faiblesse de cette composante s'est progressivement révélée au cours de l'opération.

Le nombre des unités dites « de combat » a été accru au détriment des unités logistiques, à tel point qu'au début du déploiement, il n'y a aucune unité logistique structurée. Les conséquences sont multiples : par exemple, le 1er REC passera cinq mois dans le désert avec deux douches de campagne de l'Armée de l'Air (section Crotale) pour 800 hommes.

La division Daguet aligne une brigade logistique forte de 4 600 hommes (35 % de la force) : 1 600 hommes du régiment de commandement et de soutien (février 1991), 2 500 hommes du « Groupement de soutien logistique » (1 000 hommes du service de santé des armées, 1 500 hommes répartis dans les autres services en particulier le train routier), 500 hommes appartenant à la « Base opérationnelle mobile aéroportée » de la 11e division parachutiste, responsables du contrôle aérien et de la gestion du fret aérien.

Postérité

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L'Opération Daguet a vu la première apparition de la variante désert du Camouflage Europe centrale, qui est communément appelé Camouflage Daguet, en référence à l'Opération.

Sur les autres projets Wikimedia :

Sources et références

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  1. https://www.site-daguet.fr/historique/vid%C3%A9os-am%C3%A9ricaines/la-marine-dans-la-guerre-du-golfe/
  2. Campagnes et théâtres :Desert Storm
  3. Collectif, Daguet. Une division dans la guerre du Golfe 1990-1991, ECPAD, 222 p. (ISBN 9782111620551), p. 94
  4. (fr) Dossier: L'action de la Division Daguet, B. Janvier
  5. Erwan Bergot, Opération Daguet : Les Français dans la guerre du Golfe, Presse de la Cité, , 273 p. (ISBN 978-2-258-03443-3), p. 237
  6. https://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/complementter.php?id=6381903
  7. Nos Camarades disparus, Amicale des Anciens de la Division Daguet
  8. Démineurs d'assaut Interview du général Jacques MANET (6e REG), Amicale des Anciens de la Division Daguet
  9. a et b « La participation militaire française à la guerre du Golfe », Cahiers du Centre d'études d'histoire de la défense, no 21,‎ , p. 51 (lire en ligne).
  10. a b et c in Képi blanc no 731 - avril 2011
  11. « MART (Mini Avion de Reconnaissance Télépiloté) », sur Base documentaire des Artilleurs (consulté le ).
  12. Laurent Bottereau, Le Puma de l'Armée française : Quatrième partie La carrière, 82 p. (lire en ligne), p. 55.

Liens externes

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Bibliographie

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  • Raids, no 56 Histoire & Collection, janvier 1991.
  • Erwan Bergot, Opération Daguet. Les Français dans la guerre du Golfe, Presses de la Cité, Paris, 1991.
  • Yann Le Pichon (préf. François Mitterrand, postface Pierre Joxe), Guerre éclair dans le Golfe : La défense du droit, Paris, Jean-Claude Lattès, ADDIM (association pour le développement et la diffusion de l'information militaire), , 214 p. (ISBN 2-7096-1049-3).
  • Henri Guyot, La victoire venue du ciel, Panazol, SIRPA Air-Lavauzelle, , 139 p. (ISBN 2-7025-0315-2).
  • Jacques Gheerbrant (dir.), Marine et guerre du Golfe : Août 1990 - août 1991 : une année d'opérations navales au Moyen-Orient, Paris, Addim, , 144 p. (ISBN 2-907341-05-7).
  • L'ALAT dans le Golfe, Héraclès (ISBN 2950584519).
  • Batailles & Blindés, Hors-série no 2, 2006.
  • Michel Goya, « 1991-L'opération Daguet et le nouveau fantassin professionnel », Science & Vie : Guerres & Histoire, no 1,‎ , p. 96-97.
  • Gérald Cocault, A l'assaut du désert : Le Clemenceau et l'ALAT dans l'OPEX Salamandre, Books on Demand, , 400 p. (ISBN 978-2-8106-2329-7, lire en ligne).
  • Collectif, Daguet. Une division française dans la guerre du Golfe 1990-1991, ECPAD, Ivry-sur-Seine, 2021, 222 p.








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