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Pierre-Olivier Lapie

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Pierre-Olivier Lapie
Illustration.
Pierre-Olivier Lapie vers 1936.
Fonctions
Membre de la Haute Autorité de la CECA

(7 ans, 9 mois et 21 jours)
Président Piero Malvestiti
Rinaldo Del Bo
Albert Coppé
Gouvernement Autorité Malvestiti
Autorité Del Bo
Autorité Coppé (ad interim)
Vice-président de l'Assemblée nationale

(2 ans, 11 mois et 6 jours)
Président André Le Troquer
Législature IIIe (Quatrième République)
Ministre de l'Éducation nationale

(1 an et 30 jours)
Président Vincent Auriol
Président du gouvernement René Pleven
Gouvernement Pleven I
Prédécesseur André Morice
Successeur André Marie
Sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères

(1 mois et 6 jours)
Président Léon Blum
Ministre Léon Blum
Gouvernement Blum III
Prédécesseur Félix Gouin
Successeur Pierre Schneiter (indirectement)
Député français

(12 ans et 7 jours)
Élection 10 novembre 1946
Réélection 17 juin 1951
2 janvier 1956
Circonscription Meurthe-et-Moselle
Législature Ire, IIe et IIIe (Quatrième République)
Groupe politique SOC

(7 mois et 4 jours)
Élection 21 octobre 1945
Circonscription Meurthe-et-Moselle
Législature Ire Constituante
Groupe politique SOC

(5 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 3 mai 1936
Circonscription Meurthe-et-Moselle
Législature XVIe (Troisième République)
Groupe politique USR
Prédécesseur Désiré Ferry
Successeur Circonscription supprimée
Député à l'Assemblée consultative provisoire

(1 an et 10 mois)
Prédécesseur Poste créé
Successeur Poste supprimé
Gouverneur du Tchad

(2 ans et 1 mois)
Prédécesseur Félix Éboué
Successeur André Latrille
Conseiller général de Meurthe-et-Moselle

(4 ans)
Circonscription Canton de Nancy-Sud
Successeur Maurice Camal
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Rennes
Date de décès (à 92 ans)
Lieu de décès 7e arrondissement de Paris
Nationalité française
Parti politique SFIO
Indépendant
Père Paul Lapie
Conjoint Yolande Friedmann
Enfants Dominique Lapie
Profession Avocat

Pierre-Olivier Lapie, né le à Rennes et décédé le à Paris[1], est un avocat, homme politique, résistant et écrivain français.

Élu député sous le Front populaire, il participe en 1940 à la campagne de Norvège, avant de s'engager dans la France libre. Gouverneur du Tchad de 1940 à 1942, il combat dans les rangs de la 1re division française libre, avant de siéger à l'Assemblée consultative provisoire. Élu député presque sans interruption entre 1945 et 1958 sous l'étiquette SFIO, il occupe plusieurs portefeuilles ministériels, avant de représenter la France dans les instances européennes et de se rapprocher des gaullistes de gauche.

Jeunesse, étude et premières occupations

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Fils du philosophe Paul Lapie, futur recteur de l'académie de Paris[2], et de Marie Tanchou[3], Pierre-Olivier Lapie naît le à Rennes, où son père est en poste à l'université[4]. Il fait des études primaires à Bordeaux, ses études secondaires à Paris, où il entre au lycée Buffon puis au lycée Condorcet, avant d'entrer à l'École libre des sciences politiques et à la faculté de droit de Paris. Auteur d'une thèse sur l'État actionnaire (les entreprises d'économie mixte[2]), il s'inscrit au barreau de Paris[2] en 1925 comme avocat à la cour d'appel, et se spécialise dans les affaires de droit international. Membre de la Société de législation comparée et vice-président de la Section française de l’International Law Association, il devient un collaborateur de Joseph Paul-Boncour. En 1934, il est membre de l'Ordre nouveau[2], animé par Robert Aron[5].

Entrée en politique

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Il est élu député USR (Union socialiste républicaine) de la 3e circonscription de Meurthe-et-Moselle lors des élections législatives des 26 avril et [2],[6],[7], avec 5 003 voix (sur 25 734 votants) au premier tour et 12 642 (sur 25 441 votants) au second (grâce au désistement du socialiste Nordemann et du communiste Thouvenin), face au modéré Désiré Ferry. Durant la campagne il joue sur son jeune âge face à Désiré Ferry. À la Chambre, il fait partie des commissions de l'aéronautique, d'Alsace-Lorraine et des mines. En 1939, il demande de subordonner la reconnaissance du régime franquiste, après sa victoire dans la guerre d'Espagne, à l'instauration d'une loi d'amnistie.

Seconde Guerre mondiale

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Mobilisé le comme lieutenant de réserve de la Légion étrangère[2], il est envoyé sur le front de l'Est et devient officier de liaison au 1er régiment de la garde britannique. En , il se porte volontaire comme officier interprète pour le Corps expéditionnaire de Scandinavie[4] et participe comme capitaine à l'expédition de Norvège[2] — il reçoit pour cela la Croix de guerre (Norvège) — au sein de la 13e demi-brigade de Légion étrangère[4], avant de rejoindre Londres dès le [2]. De Gaulle le nomme directeur des Affaires extérieures dans son cabinet en juillet, fonction qu'il occupe jusqu'en septembre[2]. À ce titre, il négocie l'accord du qui fixe les relations entre la France libre et le gouvernement britannique. En , il est condamné à mort par contumace par un tribunal de Vichy[2].

Après l'opération Menace et le ralliement des territoires de l'Afrique-Équatoriale française (AEF), il est nommé en novembre 1940 gouverneur du Tchad en remplacement de Félix Éboué[2]. En 1942, il obtient un commandement au sein de la 13e demi-brigade de Légion étrangère et participe aux campagnes de Libye et de Tunisie. En , il est chargé d'une nouvelle mission de liaison avec les Britanniques et réussit à aplanir le conflit entre Montgomery et Larminat. En octobre suivant, il est désigné pour siéger à l'Assemblée consultative d'Alger[4],[2],[7].

Le , il épouse Yolande Friedmann[2], avec laquelle il a une fille, Dominique[3].

Après-guerre et retour en politique

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Il est élu conseiller général de Nancy en , puis député à la première Assemblée constituante le 21 octobre suivant[8]. Battu le , il est en revanche élu le 10 novembre suivant et reste député socialiste SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) jusqu’en 1958[8],[6]. Il est sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères du gouvernement Léon Blum (3) du au . Sioniste, il est le premier député français à déposer une résolution en faveur de la reconnaissance (en) de l'État d'Israël le . Celle-ci est adoptée le lendemain par l'Assemblée nationale, dans une version retoquée qui se contente d'adresser « un salut fraternel au nouvel Etat »[9]. Le gouvernement français craint alors qu'une reconnaissance officielle ne lui aliène les 25 millions de musulmans vivant sous son contrôle. Une crainte exprimée en particulier par le ministre de l'Intérieur, Édouard Depreux, qui déclare : « La France, puissance musulmane, doit s’en tenir à une position prudente »[10].

Il est ministre de l'Éducation nationale du gouvernement René Pleven (1) (du au ), puis du gouvernement Henri Queuille (3) (du 10 mars au ). Confronté à la question des subventions à l'enseignement privé, il demande à Joseph Paul-Boncour de prendre la tête d'une commission chargée de rapprocher les positions des défenseurs de la laïcité et ceux de l'enseignement privé ; ces travaux permettent d'envisager une politique contractuelle, qui a été mise en place en 1959 par Michel Debré, mais n'aboutissent pas, sur le moment, dans un contexte de campagne électorale. En , l'ancien ministre vote contre la loi Marie-Barangé, qui accorde des subventions à l'enseignement privé.

Il s’oppose à la Communauté européenne de défense[8] (CED), ce qui lui vaudra son expulsion du groupe socialiste[7]. Lapie est vice-président de l’Assemblée nationale de 1956 à 1958[6]. Il est aussi délégué à l'Unesco et à l'ONU[8].

En 1957, il se prononce en faveur des traités instituant la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom)[8].

Le , il vote l'investiture du général de Gaulle et, le 2 juin, la loi constitutionnelle[8]. Le , candidat dans la 7e circonscription de Meurthe-et-Moselle, il est battu au second tour, lors d'une triangulaire avec un gaulliste et un communiste[8].

Pierre-Olivier Lapie est nommé, en , président d'une commission d'enquête sur les rapports entre l'État et l'enseignement privé[8]. Il est exclu du Parti socialiste et se rapproche des gaullistes de gauche. En 1965, il appelle à voter pour le général de Gaulle à l'élection présidentielle.

Il siège à la Haute Autorité Malvestiti de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), alors dirigée par Piero Malvestiti une première fois entre le et le . Il se trouve alors dans les groupes de travail « Règles de concurrence, y compris pour le secteur des transports » et « Coordination des politiques énergétiques »[11]. Il sert ensuite sous l'autorité Del Bo jusqu'au . Il se trouve alors dans les groupes de travail « Coordination des politiques énergétiques » (dont il est président), « Transport » et « Règles de concurrence, y compris pour le secteur des transports »[12]. Il est également membre de l'autorité Coppé, une autorité ad interim avant l'entrée en vigueur du traité de fusion des exécutifs communautaires, entre le et le [12].

Il demande à continuer ses fonctions au niveau européen après l'établissement du premier exécutif unifié des Communautés européennes – la commission Rey – sans succès[8].

Il est membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe[8] et de l’Assemblée parlementaire des Communautés européennes (aujourd'hui Parlement européen).

Pierre-Olivier Lapie est élu, en 1969, au quatrième fauteuil de la section générale de l'Académie des sciences morales et politiques, où il succède à Jean Lépine.

Il meurt le à Paris[8],[6].

L'iconothèque des Archives nationales d'outre-mer conserve un fonds privé à son nom[13].

  • L'État actionnaire, Paris, Dalloz, 1925, IV-166 p.
  • Paul Lapie. Une vie, une œuvre, - (préface de Célestin Bouglé), Paris, Société universitaire d'éditions et de librairie, 1938, VIII-242 p.
  • Certitudes anglaises, Paris, Rieder, 1938, 96 p.
  • La Légion étrangère à Narvik (avant-propos du général de Gaulle, préface du major P.C. Wren), Londres, J. Murray, 1941, XX-102 p. (Paris, Flammarion, 1945, 157 p.)
  • Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1943, 178 p. (Paris, Office français d'éditions, 1945, 282 p.)
  • Le Tchad fait la guerre, Alger, Office français d'édition, 1943, 52 p. (Beyrouth, imprimerie du journal La Syrie et l'Orient, 1943)
  • Les Déserts de l'action, Paris, Flammarion, 1946, 293 p.
  • Cromwell, Paris, Flammarion, 1949, 283 p.
  • L'Europe de demain, armées intégrées ou communautés d'armement, Paris, Centre d'études de politique étrangère, 1953, 24 p.
  • Lisos ou l'Action, Paris, la Table ronde, 1955, 127 p.
  • Les Trois communautés, Charbon-acier, Marché commun, Euratom, Paris, Fayard, 1960, 239 p.
  • De Léon Blum à de Gaulle - Le caractère et le pouvoir, Paris, Fayard, 1971, 917 p. (il s'agit en fait d'une histoire de la IVe République)
  • Aujourd'hui, l'Angleterre, Paris, Plon, 1972, 350 p.
  • La Coopération franco-allemande, Paris, la Documentation française, 1973, 63 p.
  • Thésée ou la Contestation, Paris, A. Silvaire, 1974, 94 p.
  • Les Anglais à Paris : de la Renaissance à l'Entente cordiale Paris, Fayard, 1976, 307 p. (ISBN 2-213-00388-2)
  • Aristée : roman, Paris, J.-C. Lattès, 1979, 331 p.

Références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a b c d e f g h i j k l et m Carbonell 2008, paragraphe 18
  3. a et b Institute for Research in Biography 1948.
  4. a b c et d Comor 2010, p. 851-852.
  5. Coston 1960, p. 253.
  6. a b c et d Notice de l'Assemblée nationale
  7. a b et c Johnson 1994
  8. a b c d e f g h i j et k Carbonell 2008, paragraphe 19
  9. Frederique Schillo, « Les 3 France, Israël et la Palestine », sur Ops & Blogs | The Times of Israël - Le marché des idées, (consulté le )
  10. Christophe Decroix et Thomas Pierre, « Israël : le 24 janvier 1949, le jour où la France reconnaît l'État hébreu », RTL, (consulté le )
  11. CVCE 2016, p. 7
  12. a et b CVCE 2016, p. 9 et 10
  13. « Fonds Pierre Olivier Lapie au Centre des archives d'outre-mer »

Bibliographie

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Compléments

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Article connexe

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Liens externes

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