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Joël Le Theule

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Joël Le Theule
Illustration.
Fonctions
Ministre de la Défense

(2 mois et 12 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Premier ministre Raymond Barre
Gouvernement Barre III
Prédécesseur Yvon Bourges
Successeur Robert Galley
Ministre des Transports

(2 ans, 6 mois et 1 jour)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Premier ministre Raymond Barre
Gouvernement Barre III
Prédécesseur Yves Guéna
Successeur Daniel Hoeffel
Député français

(8 ans, 6 mois et 15 jours)
Élection 21 septembre 1969
Réélection 11 mars 1973
19 mars 1978
Circonscription 4e de la Sarthe
Législature IVe, Ve et VIe (Cinquième République)
Groupe politique UDR (1969-1976)
RPR (1976-1978)
Prédécesseur René Pailler
Successeur René Pailler

(9 ans et 11 mois)
Élection 30 novembre 1958
Réélection 25 novembre 1962
12 mars 1967
30 juin 1968
Circonscription 4e de la Sarthe
Législature Ire, IIe, IIIe et IVe (Cinquième République)
Groupe politique UNR (1958-1962)
UNR-UDT (1962-1967)
UD-Ve (1967-1968)
UDR (1968)
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur René Pailler
Secrétaire d’Etat à l'Information

(11 mois et 10 jours)
Président Charles de Gaulle
Premier ministre Maurice Couve de Murville
Gouvernement Couve de Murville
Prédécesseur Yves Guéna
Successeur Philippe Malaud
Ministre des Départements et Territoires d'Outre-Mer

(1 mois et 9 jours)
Président Charles de Gaulle
Premier ministre Georges Pompidou
Gouvernement Pompidou IV
Prédécesseur Pierre Billotte
Successeur Michel Inchauspé
Maire de Sablé-sur-Sarthe

(21 ans et 9 mois)
Prédécesseur Georges Mention
Successeur Pierre Daguet
Biographie
Nom de naissance Joël Jean Francis Le Theule
Date de naissance
Lieu de naissance Sablé-sur-Sarthe (Sarthe)
Date de décès (à 50 ans)
Lieu de décès Sablé-sur-Sarthe (Sarthe)
Nationalité Française
Parti politique UNR
UD-Ve/UDR
RPR
Profession Enseignant

Joël Le Theule, né le à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) et mort le dans la même ville, est un homme politique français.

Député de la Sarthe de 1958 à 1968 et de 1969 à 1978, maire de Sablé-sur-Sarthe de 1959 jusqu'à sa mort, il a été plusieurs fois ministre sous la Cinquième République[Note 1]. Il est ministre de la Défense au moment de son décès.

Enfance et études

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D'origine modeste, il devient, à vingt-quatre ans, professeur agrégé d'histoire et de géographie, après des études à l'université catholique de l'Ouest. Il enseigne en classes préparatoires à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, et au Prytanée militaire de La Flèche[1].

Carrière politique

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Aux élections législatives de 1958, Joël Le Theule se présente, sans trop d'espoir, contre Christian Pineau, député SFIO catholique sortant de la Sarthe, ministre des Affaires étrangères successif des cabinets Guy Mollet, Maurice Bourgès-Maunoury et Félix Gaillard, pendant la Quatrième République. Pierre Péan, journaliste originaire de Sablé-sur-Sarthe, est alors à ses côtés.

Il est pourtant largement élu devant lui et reste député gaulliste (UNR, UD-Ve/UDR, RPR) de la Sarthe de 1958 jusqu'en 1968 et de 1969 à 1978. À l'Assemblée nationale, il s'investit particulièrement dans la commission de la défense nationale et des forces armées, notamment sur le financement de la force de frappe décidée par Charles de Gaulle, où il s'impose par la qualité et le sérieux de ses rapports parlementaires. Il devient vice-président de la commission en 1966 puis président, de 1967 à 1968.

Il est également élu maire de Sablé-sur-Sarthe en 1959, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort en 1980 et conseiller général du canton de Sablé-sur-Sarthe. Il est ami de longue date avec les parents de François Fillon[2]. À Sablé-sur-Sarthe, il s'entoure du jeune géographe Thierry Berthé pour remodeler la ville, qui voit arriver le gaz et dont la population double[1].

Un fin politique

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Joël Le Theule acquiert une réputation de fin politique, rompu dans l'art de la manœuvre. Il sait s'attirer de sérieuses inimitiés dans son propre camp, notamment de la part de Jacques Chirac, qui colporte abondamment des rumeurs sur la supposée homosexualité du célibataire Le Theule[1]. Son attaché parlementaire puis successeur, François Fillon, aurait dit : « Le Theule était haï de Chirac autant pour ses penchants que parce qu'il le soupçonnait d'avoir prêté la main dans l'affaire Marković, qui déstabilisa Pompidou », les penchants faisant référence à l'homosexualité alléguée de Joël Le Theule[3]. Jacques Chirac confirme avoir interpellé « vivement » Joël Le Theule, alors secrétaire d'État à l'Information, pour « exiger des explications » face à « la campagne infâme orchestrée contre Georges Pompidou sur les ondes de la radio nationale »[4]. Ces rumeurs d'homosexualité rebondiront sur le protégé du ministre défunt, François Fillon[1].

Valéry Giscard d'Estaing a écrit de lui : « Il était devenu pour moi, au fil des mois, un véritable ami. La réserve discrète de son caractère ne faisait pas obstacle à l'expression chaleureuse de sa confiance et de sa bienveillance »[5].

Joël Le Theule est ministre des Départements et Territoires d'Outre-Mer à la suite du remaniement du dernier gouvernement Pompidou, du 31 mai au , puis secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de l'Information, du au dans le gouvernement Maurice Couve de Murville. Dans le cadre de ces fonctions, il est notamment chargé de reprendre en main le personnel qui s'était montré rebelle au gouvernement pendant les évènements de [1].

Ostracisé sous Pompidou, il revient en cour sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, qui cherche à débaucher des gaullistes pour composer son gouvernement[1]. Il devient ainsi ministre des Transports, du au , puis de la Défense du 2 octobre au dans le troisième gouvernement de Raymond Barre.

Une mort subite

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Le samedi , Joël Le Theule reçoit à Sablé la ministre des Universités, Alice Saunier-Seïté[6]. Le lendemain, il devait recevoir René Lévesque, Premier ministre du Québec[7]. Dans la nuit du 13 au , victime d'un malaise cardiaque, Joël Le Theule est conduit aux urgences de Sablé-sur-Sarthe par son collaborateur le plus proche, François Fillon[8]. En descendant de voiture, il perd connaissance et meurt presque immédiatement dans les bras de ce dernier[8]. Les médecins tentent alors sans succès pendant trois heures de le ranimer[8]. Ses obsèques ont lieu à Sablé, où il est également inhumé, en présence du président de la République Valéry Giscard d'Estaing.

François Fillon, qui a été son attaché parlementaire puis son conseiller ministériel, reprend par la suite ses mandats de conseiller général, maire de Sablé-sur-Sarthe et député de la Sarthe[1].

Postérité

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Un bâtiment porte son nom à Sablé-sur-Sarthe : le centre culturel Joël-Le-Theule. Le centre technique de la Bibliothèque nationale de France installé au château de Sablé est également baptisé en son honneur.

Notes et références

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  1. Dans des gouvernements dirigés par Pompidou, Couve de Murville et Barre.

Références

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  1. a b c d e f et g Claude Askolovitch, « Le maître et l'élève : L'homme qui a initié Fillon », sur Vanity Fair, .
  2. « Comment François Fillon est devenu l'homme de «l'habile synthèse» », sur slate.fr, .
  3. Raphaëlle Bacqué, « François Fillon, l'ambitieux tranquille », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  4. Jacques Chirac, Chaque pas doit être un but. Mémoires 1, Nil éditions, 2009, p. 124
  5. Lettre à Mme Le Theule, 15 décembre 1980.
  6. Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Mort de Joël Le Theule », sur Ina.fr, (consulté le )
  7. J. I. et A. L, « Dévoué à la chose publique », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  8. a b et c Christine Kelly, « Secrets de jeunesse », L'Express,‎ (lire en ligne)

Articles connexes

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Bibliographie

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  • « Joël Le Theule, député compétent, ministre courageux », Les Échos,
  • « Joël Le Theule, dévoué à la chose publique », Jacques Isnard et André Laurens, Le Monde, , p. 8
  • « Joël Le Theule, un homme tout entier au service de l'Etat et de la cité », avec plusieurs articles, Ouest-France,  ; « Des obsèques nationales aujourd'hui à Sablé pour Joël Le Theule », avec plusieurs articles, Ouest-France (Sarthe),
  • Dictionnaire des ministres (1789-1989), Benoît Yvert (direction), p. 954, Perrin, Paris, 1990

Liens externes

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